12 septembre 2011

militer

L’enjeu renouvelé des élections professionnelles

Pour la première fois, les élections auront lieu très tôt, et sous forme électronique. Tout semble fait pour que cette élection passe inaperçue !

Le processus de « rénovation du dialogue social » entamé dans la foulée du conflit sur le CPE et qui a débouché sur les lois d’août 2008 pour le privé et de juillet 2010 pour le public, a des conséquences importantes sur le plan de la représentativité des organisations syndicales. Dans l ??ducation, la représentativité des syndicats de la FSU, était difficilement contestable : le SNES-FSU a par exemple recueilli aux élections professionnelles de 2008 56,15% des voix à Créteil, sur l’ensemble des commissions paritaires académiques (la seconde organisation syndicale n’en recueillant que 8,07%), lors d’un scrutin qui avait mobilisé 61% des inscrits.
De ce point de vue, donc, la loi de 2010 ne changera pas grand-chose pour nous. Mais dans le détail, les nouveautés sont nombreuses.
 Les électeurs désigneront les membres des commissions paritaires (CAP), comme autrefois, mais aussi les membres des comités techniques (appelés à discuter des politiques éducatives), qui étaient jusqu’à présent constitués sur la base des résultats aux élections des CAP. Il y aura donc pour chacun plus de scrutin ; par ailleurs, c’est sous le sigle de leur fédération que les syndicats de la FSU (SNES, SNEP, SNUEP, SNUIPP, SNASUB, SNUAS-FP, SNICS, SNUPDEN, UNATOS, SNPI) présenteront leur candidature : il faut donc voter SNES... mais aussi FSU !
 Le Ministère de la Fonction Publique a décidé d’utiliser le vote électronique pour ces élections. Il sera possible de voter de n’importe quel ordinateur (sous réserve que son système d’exploitation soit à jour). L’essentiel des opérations électorales sont « dématérialisées » : fini l’affichage des listes et des professions de foi qui envahissait les locaux ; fini le bureau de vote ouvert toute la journée sur le lieu de travail... et à la fin du scrutin, les résultats sortiront en un clin d’ ?il d’un ordinateur. En plus de toutes les réserves que l’on peut exprimer quant à des modalités dont le contrôle échappe au citoyen lambda, c’est l’élection elle-même qui devient évanescente... vive la démocratie !

La gentille désorganisation qui règne, du côté de l’administration, dans la préparation de cette élection, n’est pas pour nous rassurer. Il a par exemple fallu attendre le 25 août pour lire au BO la note de service spéciale, alors que les candidatures devaient être déposées avant le 13 septembre ! C’est donc aux personnels, aux militants, aux syndiqués et à tous ceux qui sont attachés à la représentativité du SNES-FSU qu’il revient d’être vigilant.