Pour la première fois, les élections auront lieu très tôt, et sous forme électronique. Tout semble fait pour que cette élection passe inaperçue !
Le processus de « rénovation du dialogue social » entamé dans la foulée du conflit sur le CPE et qui a débouché sur les lois d’août 2008 pour le privé et de juillet 2010 pour le public, a des conséquences importantes sur le plan de la représentativité des organisations syndicales. Dans l ??ducation, la représentativité des syndicats de la FSU, était difficilement contestable : le SNES-FSU a par exemple recueilli aux élections professionnelles de 2008 56,15% des voix à Créteil, sur l’ensemble des commissions paritaires académiques (la seconde organisation syndicale n’en recueillant que 8,07%), lors d’un scrutin qui avait mobilisé 61% des inscrits.
De ce point de vue, donc, la loi de 2010 ne changera pas grand-chose pour nous. Mais dans le détail, les nouveautés sont nombreuses.
– Les électeurs désigneront les membres des commissions paritaires (CAP), comme autrefois, mais aussi les membres des comités techniques (appelés à discuter des politiques éducatives), qui étaient jusqu’à présent constitués sur la base des résultats aux élections des CAP. Il y aura donc pour chacun plus de scrutin ; par ailleurs, c’est sous le sigle de leur fédération que les syndicats de la FSU (SNES, SNEP, SNUEP, SNUIPP, SNASUB, SNUAS-FP, SNICS, SNUPDEN, UNATOS, SNPI) présenteront leur candidature : il faut donc voter SNES... mais aussi FSU !
– Le Ministère de la Fonction Publique a décidé d’utiliser le vote électronique pour ces élections. Il sera possible de voter de n’importe quel ordinateur (sous réserve que son système d’exploitation soit à jour). L’essentiel des opérations électorales sont « dématérialisées » : fini l’affichage des listes et des professions de foi qui envahissait les locaux ; fini le bureau de vote ouvert toute la journée sur le lieu de travail... et à la fin du scrutin, les résultats sortiront en un clin d’ ?il d’un ordinateur. En plus de toutes les réserves que l’on peut exprimer quant à des modalités dont le contrôle échappe au citoyen lambda, c’est l’élection elle-même qui devient évanescente... vive la démocratie !
La gentille désorganisation qui règne, du côté de l’administration, dans la préparation de cette élection, n’est pas pour nous rassurer. Il a par exemple fallu attendre le 25 août pour lire au BO la note de service spéciale, alors que les candidatures devaient être déposées avant le 13 septembre ! C’est donc aux personnels, aux militants, aux syndiqués et à tous ceux qui sont attachés à la représentativité du SNES-FSU qu’il revient d’être vigilant.