Communiqué de presse du SNES-FSU Créteil, le 15 mars 2020.
Depuis le jeudi 12 mars, le Président de la République et le gouvernement ont pris des mesures fortes pour lutter contre l’épidémie de covid-19 et ralentir sa progression. Le SNES-FSU Créteil comprend ces mesures et apporte tout son soutien à l’ensemble de nos concitoyen.ne.s qui doivent en subir les conséquences.
Devant la progression du virus, le Premier ministre a décidé hier soir la fermeture de tous les lieux publics tels que les musées, les bistrots, les restaurants, les commerces non-alimentaires. Il a appelé les Français-e-s à se confiner le plus possible chez elles.eux et à ne même plus confier leurs enfants aux personnes âgées, pour éviter les contagions.
Dans le même temps, le ministre de l’Éducation nationale a appelé les personnels à être présent.e.s en nombre demain dans les collèges et les lycées. Il s’agirait d’organiser la continuité pédagogique et de gérer l’accueil des enfants des professions les plus nécessaires à la lutte contre l’épidémie.
Bien évidemment, le SNES-FSU Créteil comprend la nécessité de l’accueil de ces enfants, qui resteront très peu nombreuses.eux. Cette organisation ne devrait pas poser problème et peut parfaitement se mettre en place par les moyens modernes de communication. Nos collègues ont à cœur de participer à l’effort de l’ensemble de la population.
En revanche, il nous semble totalement incompréhensible et inadmissible que l’institution continue à demander à l’ensemble de la profession de se déplacer et de se réunir sur leur lieu de travail dans le contexte actuel. En région parisienne, cela demande d’abord de passer des temps longs dans les transports en commun. Ensuite, cela signifie se retrouver dans des réunions de 50 à 80 personnes. Même un conseil de classe peut regrouper à minima une dizaine de personnes.
Est-ce à dire qu’on estime qu’il n’est plus possible d’inviter des ami.e.s à son domicile mais qu’il est possible pour des personnels de l’Éducation nationale de se retrouver à dix collègues, pendant une à deux heures, dans une salle n’offrant pas des conditions d’hygiène et de sécurité de nature à préserver leur santé et leur intégrité physique ?
Par conséquent, nous exigeons du ministre de l’Éducation nationale qu’il revienne sur ses déclarations d’hier et qu’il se mette en conformité avec les déclarations du Président de la République et du Premier ministre.
En cas de refus, nous en appelons au Premier ministre pour prendre les mesures nécessaires pour protéger l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale, comme il souhaite le faire pour l’ensemble des Français.e.s.
Au regard de la situation sanitaire et des déclarations du Président de la République, du Premier ministre, du ministre de la Santé, des recommandations de la DGAFP, le SNES-FSU Créteil appelle l’ensemble des collègues :
– à ne pas se rendre dans leur établissement lundi 16 mars.
– à exiger que les conseils de classe se tiennent a ? distance : visioconférence, téléconférence, échanges téléphoniques ou mails entre le.la professeur.e principal.e et la direction.
– à demander le report des conseils de discipline et des CA.
Le SNES-FSU Créteil sera aux côtés des collègues face à toute injonction de l’administration qui contreviendrait à la protection sanitaire et à la garantie des droits de tou.te.s les personnels.