Communiqué du SNES-FSU Créteil sur la situation sociale et les mouvements sociaux en cours dans notre académie et sur l’ensemble du territoire.
Les mouvements sociaux se déroulant depuis le milieu du mois de novembre, contre l’augmentation des taxes sur les carburants, illustrent la montée d’une colère, particulièrement dans les classes populaires et moyennes des zones rurales et en périphérie des principales agglomérations. De plus en plus, les revendications s’élargissent : elles mettent en avant la nécessité de renforcer les services publics, dénoncent la baisse du pouvoir d’achat des salarié-e-s et des retraité-e-s, et maintenant réclament le rétablissement de l’impôt sur la fortune.
Cette colère ne vient pas de nulle part, elle est la conséquence logique des politiques libérales menées depuis de trop nombreuses années, des attaques contre le système de protection sociale, de la casse des services publics de proximité dans les secteurs ruraux et urbains, d’une fiscalité injuste, des politiques publiques privilégiant l’enrichissement des actionnaires plutôt que l’augmentation des salaires et de la sacralisation de l’individualisme au détriment des solidarités. C’est bien l’injustice sociale consécutive aux orientations du Gouvernement et la casse des services publics qui doivent être combattues.
Les politiques du gouvernement – contre-réformes du code du travail, de l’enseignement, de la SNCF, propositions ultra-libérales du rapport CAP 2022, réformes des minimas sociaux et des retraites à venir – renforcent les inégalités. Elles dessinent une société du tous contre tous et du chacun pour soi qui fait le lit des populistes et de l’extrême-droite, toujours prompte à vouloir instrumentaliser les mouvements populaires.
Sous prétexte de lutte contre le réchauffement climatique, le gouvernement veut instaurer une taxe sur les carburants. Il fait peser financièrement sur les classes populaires et moyennes le coût de la transition écologique, sans engager une réelle politique ambitieuse de développement de solutions de transports alternatives, tout en épargnant les compagnies pétrolières et gazières, les grandes entreprises et les plus riches. C’est à une transformation écologique en profondeur du système de production et des modes de consommation, vitale pour l’avenir de notre planète, qu’il faut s’atteler.
Il n’y aura pas de transition écologique sans justice sociale !
Dans l’Education nationale, les personnels et les usagers sont aussi directement touchés par ces politiques. Les revenus s’érodent depuis le début des années 2000. Des réformes inégalitaires sont mises en œuvre, qui dégradent la qualité de l’enseignement et visent à accroître la part du marché dans l’éducation : réformes du lycée, réforme du collège, contractualisation des personnels. Le SNES-FSU Créteil n’a cessé de dénoncer ces politiques, avec le soutien d’une majorité de collègues, sans jamais être entendu par des dirigeants sourds aux revendications des personnels. Il réaffirme aujourd’hui ses mandats : déblocage du point d’indice et rattrapage des salaires, abrogation des réformes du collège et des lycées, plan de développement du système éducatif à la hauteur des besoins, relance déterminée de l’éducation prioritaire.
Le SNES-FSU Créteil comprend la colère exprimée et partage l’esprit des revendications exprimées par les mouvements des « gilets jaunes ». Il est favorable aux initiatives qui, sur des bases sociales, progressistes, féministes, anti-racistes et antifascistes, permettront à ceux qui luttent en ce sens de s’organiser afin de gagner sur nos justes revendications. Le SNES-FSU Créteil soutiendra toutes les initiatives en ce sens et il appelle sa fédération à travailler sans délai à la convergence des mobilisations.
Enfin, le SNES-FSU Créteil condamne la répression qui s’abat sur les acteurs des mouvements sociaux en cours, en particulier les lycéen-ne-s, la police ayant fait usage de gaz lacrymogènes et ayant procédé à l’arrestation d’élèves qui exprimaient pacifiquement leur rejet de la réforme du lycée et de la sélection à l’université.