Les « aides » Chatel, en bref
Pour qui ?
– Les candidats aux concours de l ?enseignement au sens large et toutes disciplines : CAPE, CAPES (y compris Documentation), CAPET, Agrégation, CPE, PLP (seul le concours Co-Psy est exclu), inscrits dans une préparation au concours : préparation à l ?IUFM ou en Université (la demande est également possible si on prépare le concours via le CNED à condition d ?être en même temps inscrit dans une prépa concours en fac.)
– Les étudiants de M1 « en alternance » peuvent demander une aide également (attention, bien se renseigner auprès du SNES avant de s ?engager dans un M1, M2 ou DU « en alternance », dispositifs très défavorables !)
Voir la circulaire ministérielle.
Comment marchent les « aides » ?
Le dispositif se compose de deux aides distinctes qui peuvent éventuellement se cumuler en fonction du profil du demandeur :
– Si vous êtes déjà boursier social à l ? échelon 0 : vous pouvez demander un complément de bourse sociale auprès de votre CROUS. Voir infos nationales sur le site du CNOUS : http://www.cnous.fr/_vie__dossier_2...
Par ailleurs vous avez intérêt à demander , en tant que candidat à un concours de l ?enseignement, une aide « au mérite universitaire » du Ministère de l ?Enseignement Supérieur et de la Recherche (MESR) qui sera dans votre cas de 2500 euros/an.
– Si vous êtes déjà boursier au mérite universitaire, vous pouvez demander une aide au mérite supplémentaire du MESR (700 euros/an) parce que vous préparez un concours de l ?enseignement.
– Si vous ne percevez actuellement aucune bourse (ni bourse au mérite, ni bourse sociale ) mais que les revenus de votre famille sont inférieurs à 60 000 euros, vous pouvez, parce que vous préparez un concours de l ?enseignement, demander une aide au mérite du MESR de 1250 euros/an.
Comment faire la demande ?
TELECHARGEZ LE DOSSIER, SA NOTICE ET LA LISTE DES PIECES A FOURNIR CI-DESSOUS, IMPRIMEZ-LE ET COMPLETEZ-LE :
dossier de demande d ?aides
liste des pièces à fournir pour le dossier
Une fois complété le dossier est à déposer auprès de votre université ou centre IUFM pour l ?aide attribuée selon le mérite universitaire, et (pour les boursiers au taux zéro) auprès du CROUS AVANT LE 30 NOVEMBRE 2011.
Attention : Comme chaque année les informations sur la date butoir sont confuses et incohérentes entre les différentes instances. La date du 30 novembre est bien la date indiquée sur le site du CNOUS et sur le portail des IUFM, c ?est donc la date nationale.
D ?POSEZ DONC LE PLUS VITE POSSIBLE VOTRE DOSSIER M ?ME INCOMPLET ( avec engagement écrit à fournir dès que vous les aurez les pièces manquantes), NOUS CONTACTER EN CAS DE PROBL ?ME
NB : Le contingent d ?Aides au mérite est limité à 10 400 au plan national pour la session 2012, avec des quotas par académie, donc on ne peut pas être certain qu ?on l ?obtiendra !
LES PRE-RECRUTEMENTS SONT LA SEULE VRAIE SOLUTION !
La crise de recrutement explose ! Le système d ?"Aides spécifiques aux candidats aux concours de l ?enseignement" créé en 2009 a été présenté par Luc Chatel comme « un dispositif d ?accompagnement social visant à garantir la démocratisation et l ?attractivité du recrutement », permettant de « favoriser la promotion sociale vers les métiers de l ?enseignement et de soutenir l ?effort de poursuite d ?études consenti par les candidats aux concours » (Assemblée nationale, 6/04/2010).
Ce dispositif a été incapable d ?empêcher la dégringolade du nombre de candidats à tous les concours externes, amorcée dès la fin des années 1990, et due à la dévalorisation des salaires et des conditions de travail dans l ?Education nationale, à laquelle s ?est ajoutée la destruction de la formation initiale par la « réforme » dite de « masterisation ».
Résultat : en 2011, faute de candidats en nombre suffisant, un millier de postes n ?ont pas été pourvus : on est donc face à une grave crise de recrutement.
Les "aides" Chatel sont socialement inefficaces, pourquoi ?
– Elles plafonnent à 700 euros, 1250 euros voire 2500 euros/an maximum : on est très loin de ce qui serait nécessaire pour permettre aux candidats aux concours de financer leurs études !
– L ?information sur ces aides circule très mal, les procédures sont souvent dissuasives et les délais scandaleusement serrés.
– Les conditions à remplir éliminent d ?office certains candidats ce qui est injuste
– Aucun bilan n ?ayant été publié, il n ?est donc pas exclu qu ?une part des aides n ?aient pas été distribuées.
La vérité est que Chatel se moque bien de la crise de recrutement : moins il y a de candidats, moins on recrute de fonctionnaires ! Et plus les étudiants sont aux abois financièrement, plus Chatel peut les contraindre à se faire exploiter (comme précaires, AED ou contractuels, "stagiaires 108h en responsabilité" et maintenant étudiants en formation "en alternance" qui est le summum de l ?exploitation, comme le constatent ceux qui expérimentent ce dispositif rectoral, à Versailles par exemple cette année).
Les pré-recrutements sont la seule vraie solution :Pour les syndicats de la FSU, une chose est claire : si l ?on entend sortir de la crise de recrutement actuelle, pour que les élèves aient les profs qualifiés et formés auxquels ils ont droit, il va falloir en passer par de toutes autres solutions que des "aides" style Chatel.??
Outre la revalorisation des salaires et l ?amélioration des conditions de travail, la restauration d ?une véritable formation au métier et en particulier d ?une année de stage post-concours, les syndicats de la FSU revendiquent des pré-recrutements, solution qui a déjà fait la preuve de son efficacité pendant des décennies. Le passé a montré avec l ?exemple des IPES*, qu ?un dispositif de cette nature était efficace et avait permis à de nombreux étudiants issus des milieux populaires de mener des études supérieures à leur terme.
Ces derniers offriraient aux étudiants qui seraient alors élèves-professeurs, un véritable salaire durant leurs études avec toutes les garanties sociales que cela comprend. En contrepartie, les pré-recrutés s ?engagent à enseigner pendant plusieurs années : l ?Etat employeur sait quel est le vivier de candidats aux concours sur lesquels il peut compter, pour que les postes affichés dans son plan pluriannuel de recrutement aient une chance d ?être pourvus !
Les pré-recrutements sont la seule vraie solution à la crise du recrutement dans l ?Education Nationale, à la différence de dispositifs inopérants et même dangereux pour les étudiants comme les diplômes en alternance qui visent uniquement à utiliser les étudiants comme des moyens d ?enseignement à bas coût. Cette année en effet, dans l ?académie de Versailles, des étudiants se voient pris en otages : pour préparer le concours pour la seconde fois et pouvoir valider le CLES et le C2I2E, ils ont dû s ?inscrire à un diplôme en alternance avec un contrat rémunéré à un niveau bac +2 alors qu ?ils détiennent un master 2, ils doivent assurer les cours et ne peuvent donc prépare les concours dans des conditions optimales à leur réussite.
*IPES : Instituts de Préparation aux Enseignements du Second degré.