Lettre n°3 aux syndiqué-e-s retraité-e-s
Nous espérons que cette troisième lettre, maintenant en période de déconfinement partiel, vous trouvera en bonne santé.
La période difficile à vivre que nous venons de passer devrait inciter nos gouvernants à penser l’après crise en prenant en compte l’avant pour que l’après soit différent. En tout cas, c’est ce qu’on nous assure.
Alors, l’après sera-t-il différent de l’avant ? Apparemment, on n’en prend pas le chemin : ce fut d’abord cette note de la Caisse des dépôts et consignations , en plein confinement, dévoilée par Médiapart, dans laquelle l’après crise dans le secteur hospitalier se pensait en projets public-privé. Nous savons toute la nocivité de cette politique, en particulier dans nos départements qui y ont fait appel lors de nombreuses restructurations de centres hospitaliers (Melun, Sud-francilien...)
La nomination de Nicole Notat, ex- très contestée dirigeante de la CFDT pour diriger un groupe de travail sur l’hôpital public ne fait que renforcer notre méfiance. Les dernières manifestations des soignants devant l’hôpital Robert Debré montrent bien qu’eux non plus ne sont pas dupes. L’alliance Berger-Hulot sur la transition écologique laisse dubitatif.
L’épidémie de Covid 19 aura mis au grand jour, si c’était nécessaire, le profond malaise ressenti par les personnels, les résidents et les familles dans les Ehpad, qu’ils soient d’ailleurs publics ou privés. Le manque de matériel de protection, le manque de personnel, le manque de directives ont touché tous les établissements qui ont longtemps été livrés à eux-mêmes et ont dû s’organiser localement et souvent sans aide extérieure pour lutter contre la maladie. Ils y ont réussi avec des résultats très hétérogènes. Ces établissements ont payé un lourd tribut à l’épidémie. Enfin la perspective de la mise en œuvre d’une loi sur la perte d’autonomie se fait jour. Il serait temps ! Le projet de Dominique Libault serait une base de discussion. On parle de la mise en place d’un 5e risque ? Pour ce qui nous concerne avec le Groupe des 9, nous défendons une prise en charge à 100 % de la perte d’autonomie dans le cadre de la branche Assurance Maladie considérant que la perte d’autonomie est un aléa de la vie au même titre que la maladie, la maternité, l’invalidité et le décès, la maladie professionnelle et l’accident du travail. Et nous refusons la création d’une branche supplémentaire qui aurait son financement propre.
Recommencer comme avant ? Non, non, trois fois non. Rester vigilant, continuer à défendre nos idées, nos propositions. Même si actuellement les conditions de manifestations ne sont pas réunies, d’autres moyens existent. Les sections départementales des retraité-e-s de la FSU ont accompli un travail considérable en début de confinement. Des courriers ont été envoyés aux préfets, présidents de Conseils départementaux, aux ARS, souvent sans obtenir de réponses. Localement les municipalités ont accompagné les populations en livrant masques et colis alimentaires aux plus démunis. Maintenant il faut continuer. Le CESE organise une consultation sur les améliorations à apporter à l’hôpital public, les SFR vont y participer activement. Vous aussi, prenez la parole, envoyez-nous vos propositions, nous les rassemblerons.
Le changement ne se fera pas spontanément. Il faudra vraisemblablement établir un rapport de force autour d’un projet partagé par le plus grand nombre. L’appel « Plus jamais ça, préparons le jour d’après » nous en donne l’opportunité.
Signez la pétition
Mais aussi donnons corps à cet appel partout où c’est possible dans nos villes et villages.
Pour le collectif des retraité-e-s SNES-FSU de l’académie de Créteil :
Martine STEMPER– Dominique BALDUCCI – Danièle CLAYETTE- Jean-Bernard SHAKI
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Le temps des manifestations reviendra. En attendant de pouvoir ressortir nos banderoles, restons actifs par tous les moyens possibles. Soutenons le personnel hospitalier le 16 juin.
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Suite à la lettre n°2, Yves Baunay (94) nous a envoyé son journal de confinement.
En voici un extrait :
Petit journal (suite)
Deuxième quinzaine de confinement, on bénéficie d’un temps printanier, très ensoleillé, très lumineux. Nous avons pris l’habitude de descendre chaque jour dans le parc de la Peupleraie. Une petite heure de jogging, marche et gymnastique qui nous permet de garder notre corps en forme, très réactif, alerte.
Pour faire face au virus et au confinement, les soins de toutes sortes que nous apportons à notre corps prennent une place et un temps bien plus important, quotidiennement. Au réveil, toujours entre 7 heures et 8 heures, le premier réflexe est de vérifier que notre corps est toujours bien là, bien reposé après un profond sommeil, bien disposé dans toutes ses parties, dans toutes ses dimensions physiques, affectives, psychiques... ; un corps prêt à repartir, à réagir à toutes les opportunités qui s’offriront. Chaque jour offert à notre vie et une nouvelle opportunité à saisir, de nouveaux possibles parmi lesquels nous prendrons un grand plaisir à faire des choix, en prenant notre temps. Avant même de bondir du lit, notre cerveau renoue les fils qu’il avait laissés se détendre avec le plongeon dans le sommeil. Des brides du travail du cerveau pendant la nuit remontent à la surface de la conscience. Des rêves et des cauchemars étranges ont laissé quelques traces très éphémères, dont nous cherchons le sens et la cohérence, en vain !
A suivre...
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Et pour sourire, encore deux liens vers des chansons parodiques :
T’as voulu voir le salon - les GOGUETTES
Restez cher vous. GOVRACHE
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