L’interdiction totale de l’utilisation de l’amiante dans les constructions date de 1997. Malheureusement la quasi-totalité des lycées d’Ile de France ont été construits avant.
Un document, le DTA (Dossier technique Amiante), doit être disponible pour tout bâtiment et dans l’éducation nationale fourni à l’employeur (recteur-rectrice ou Inspecteur-inspectrice d’académie) ainsi qu’au chef d’établissement et consultable par les usagers.
Le but est de connaitre tous les lieux contenant de l’amiante, de classifier le niveau de dégradation des matériaux en contenant (pour mettre en place à plus ou moins brève échéance des travaux d’élimination ou de recouvrement) et pour permettre à toute entreprise interne ou externe à l’éducation nationale de prendre les mesures de prévention nécessaire en cas de travaux sur un matériel amianté (perçage, sciage…).
Ce document est donc indispensable à toutes les mesures de prévention réduisant les risques d’inhalation de fibres d’amiante. Toutes les variétés d’amiante sont classées comme substances cancérogènes avérées pour l’Homme. Elles sont à l’origine de cancers qui peuvent atteindre soit la plèvre qui entoure les poumons (mésothéliomes), soit les bronches et/ou les poumons (cancers broncho-pulmonaires). Ces lésions surviennent longtemps (souvent entre 20 à 40 ans) après le début de l’exposition à l’amiante. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a également établi récemment un lien entre exposition à l’amiante et cancers du larynx et des ovaires.
Le propriétaire des locaux utilisés par l’Education Nationale sont les mairies pour les écoles, les conseils départementaux pour les collèges et le Conseil régional Ile de France pour les lycées. Les élu-e-s au CHSCT départementaux et académiques ont pu constater que les DTA sont loin d’avoir tous été fournis à l’employeur et la région est la plus mauvaise élève !
La palme est attribuée au lycée Brassens à Villeneuve le Roi : ce lycée cumule un grand nombre de problèmes. Le dernier en date : mesure de 11 fibres d’amiante par litre d’air dans une salle où du flocage amianté d’un plafond avait été détérioré ... En sont suivies des mobilisations des professeurs, des élèves et une décision de la rectrice de suspendre les cours avant les vacances.
Un nouveau DTA a été élaboré pendant les vacances d’hiver et surprise : la société Expertam déclare qu’il y a du flocage amianté dans toutes les salles mais en très bon état, alors que le DTA précédent élaboré en 2015 par la société Innax annonçait sur la base de 8 tests l’absence d’amiante dans le lycée.
La confiance est donc rompue : comment des mesures de cette importance peuvent-elles être fausses ou truquées d’une année sur l’autre, d’une entreprise d’expertise à l’autre ?