31 mars 2015

Les retraité-e-s

MGEN : où va la mutuelle ?

Motion proposée par les retraités et approuvée à l’unanimité à la Commission Administrative Académique du 23 mars 2015

LA MGEN VA -T-ELLE SE TRANSFORMER EN COMPAGNIE D’ASSURANCE ?

La MGEN doit faire face à des difficultés réelles
50% des jeunes qui entrent dans le métier n’adhèrent pas à la MGEN et certains ne
prennent aucune mutuelle car leur pouvoir d’achat est trop faible. La MGEN voit ses cotisations diminuées, la moyenne d’âge des mutualistes augmentée pour atteindre 56 ans et le rapport actifs /retraités modifié.
L’ANI pousse les sociétés privées à recourir à des assurances complémentaires de groupe. Ces assurances couvrent les conjoints fonctionnaires et les enfants avec prise en compte de la moitié des cotisations par l’employeur.
Les normes européennes, sous couvert de « concurrence libre et non faussée » incitent les Etats membres à séparer santé et prévoyance.
L ?Etat taxe les mutuelles de plusieurs milliards par an.
La Sécurité Sociale rembourse de moins en moins et les mutuelles ont de plus en plus de difficultés à compenser ces restes à charge pour les patients.
La crise pousse à l’individualisme et l’esprit mutualiste est concurrencé par le
« chacun pour soi ». Dans le même temps, les dépenses de santé augmentent et les restes à charge également.

Devant cette situation la MGEN répond par une double fuite en avant : fusion- concentration et segmentation
Elle propose :
. d’augmenter les cotisations pour de nombreux mutualistes,
. de faire passer au nombre de 4 les contrats de santé et de 5 ceux de prévoyance,
. de moduler les taux de cotisations en fonction des tranches de revenus pour les actifs et de l’âge pour les retraités (avant et après 70 ans).
Cela porterait au nombre de 10 les taux de cotisations, avec le risque de rendre infaisable le pré-compte sur le salaire et les pensions.
La segmentation est déjà à l ??uvre entre actifs et retraités avec des taux de cotisations différentiés : 2,97% pour les actifs contre 3,56% pour les retraités. Cette rupture des solidarités s’accompagnerait d’une segmentation encore plus importante puisqu’il est question de créer 4 offres en santé et 5 en prévoyance.
Sur le fond, la mutuelle y perdrait ses principes fondateurs : « Chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins » pour se transformer en assurance avec cotisation individualisée qui rembourse plus et mieux ceux qui en ont les moyens ! (Y compris les dépassements d’honoraires !).
La mutuelle se cantonnant ainsi dans un rôle de réparation du surplus des dégâts engendrés par la loi de l ?argent.
Une santé pour les pauvres est une pauvre santé !

La démocratie mise à mal
Ces transformations se préparent en catimini sans respect de la démocratie interne de la mutuelle et bien sûr sans réelle consultation des adhérents ; ceux- ci étant mis devant le fait accompli.
Valeurs mutualistes, le journal de la MGEN est fort discret sur la question. Pourquoi ? Que cache la direction de la mutuelle ?
Devant ce déni de démocratie, il faut exiger la consultation en urgence de tous les adhérents car il s’agit d’une transformation des règles de leur mutuelle qui remettrait en cause les contrats qui lient les adhérents et la MGEN. Cette consultation doit avoir lieu avant toute décision de sommet et permettre un réel débat démocratique. Il en va de l’avenir de la MGEN.

D’autres solutions existent à condition de mener le combat pour promouvoir un modèle alternatif de développement humaniste et solidaire
Le SNES dans la FSU revendique à terme le remboursement des dépenses de santé à 100% par la Sécurité Sociale, la fin des dépassements d’honoraires et des franchises médicales, la priorité à l’hôpital public, la généralisation du tiers payant, la multiplication des centres de santé publics, des EHPAD à un prix abordable pour tous.
Les millions de mutualistes ont un poids considérable dans la société. Ils doivent s’engager dans ces luttes afin de rendre aux mutuelles leur vocation première : prévention, centre de soins mutualistes, prévoyance.
Un retour aux fondamentaux de la mutualité en quelque sorte !