Dans l’éducation nationale, un enseignant certifié ayant débuté en 2002 à l’échelon 3 reçoit un salaire quasiment identique 10 ans plus tard si on prend en compte l’inflation.
Démonstration :
A l ?issue de son année de stage, en septembre 2002, cet enseignant était à l ?échelon 3. Dix ans plus tard, il est, dans le meilleur des cas, à l ?échelon 7 (passage au choix ou au grand choix), sinon à l ?échelon 6 (passage à l ?ancienne-té).
Comment a évolué son pouvoir d ?achat sur cette période ?
Situation en 2002
échelon 3 : 1444.24 ??
Situation en 2012
échelon 6 : 1780.92 ??
échelon 7 : 1887.70 ??
Inflation cumulée de septembre 2002 à septembre 2012 : 18.9 %
Echelon 6 - Valeur du salaire mensuel net du 1er septembre 2012 si on enlève l ?inflation 1497.83 ?? (1780.92/1.189)
Echelon 7 - Valeur du salaire mensuel net du 1er septembre 2012 si on enlève l ?inflation 1587.63 ?? (1887.70/1.189)
Echelon 6 - Gain de pouvoir d ?achat net mensuel du 1er septembre 2002 au 1er septembre 2012 +53 ??
Echelon 7 - Gain de pouvoir d ?achat net mensuel du 1er septembre 2002 au 1er septembre 2012 +143 ??
Les salaires de référence de ce tableau sont ceux d ?un adhérent MGEN. En 10 ans, le passage du 3e au 6e échelon a permis un gain réel de seulement 53 ?? par mois, et de 143 ?? pour le passage du 3e au 7e échelon ! Compte tenu de l ?inflation, en terme de pouvoir d ?achat, le salaire actuel d ?un certifié de classe normale à l ?échelon 6, est quasiment le même que celui qu ?il avait dix ans avant. Son gain net mensuel est de 53 ??. L ?évolution de carrière a presque seulement servi à compenser la hausse des prix.
Par ailleurs, la mise en place du jour de carence, aggrave la baisse de revenu. A cela il faut ajouter que le calcul de l ?inflation, en France, n ?est basé que sur le prix des biens de consommation et sous-estime le coût du logement (la location est comptabilisée comme représentant seulement 7% du budget des ménages). Les remboursements d ?emprunts, liés à l ?achat d ?un logement, ne sont pas pris en compte, alors que l ?évolution du prix de l ?immobilier a connu une explosion ces 10 dernières années.
La pénurie de candidats aux concours qui semble se poursuivre cette année trouve sans doute là une de ses causes principales... Dans ses prises de positions publiques sur le sujet, le ministre semble envisager comme seules pistes pour augmenter les salaires la hausse du temps de travail et la mise en place de la bivalence.
Augmentation du temps de travail et bivalence comme unique réponse, c ?est inacceptable !
DEFENDONS NOS SALAIRES ! EN GREVE LE 31 JANVIER POUR EXIGER UNE REVALORISATION ET L ?ABROGATION DU JOUR DE CARENCE !
Pour rattraper le retard accumulé nous demandons
- la revalorisation de la valeur du point d ?indice (gelé depuis 3 ans), son indexation sur les prix,
- des mesures de rattrapage des pertes,
- la reconstruction de la grille avec en première mesure, une augmentation uniforme de 50 points,
- des carrières linéaires déconnectées de l ?évaluation et d ?un pseudo mérite
- l ?intégration des indemnités dans le salaire sous forme indiciaire pour une plus juste rémunération du travail des agents.
Pour illustrer l’ampleur de la perte salariale des enseignants français depuis 30 ans, la comparaison avec nos collègues allemands est extrêmement instructive. Selon une étude de l’OCDE les enseignants allemands sont payés le double en début de carrière et 40% de plus en fin pour un temps de travail hebdomadaire de 42,5 heures en Allemagne et de 40 heures en France (étude ministère menée en 2002).
La seule différence importante se situe sur la bivalence. Est-ce réellement une justification légitime à un tel écart ?
Ces avancées salariales auraient un effet positif sur la relance économique et contribuerait à sortir le pays de la logique mortifère d ?austérité dans laquelle les derniers budgets l ?ont installé. En ce sens, il importe de signer l ?appel de la FSU pour les salaires sur le site de la FSU. Pour signer cliquer ici