2 juillet 2019

les mobilisations

Communiqué de l’AG des professeurs de théâtre de Créteil 1er juillet 2019

Communiqué de l'AG des professeurs de théâtre de Créteil 1er juillet 2019

Voici le communiqué émanant des professeurs de spécialité théâtre de l’académie de Créteil réunis en commission d’harmonisation ( au lycée Albert Schweitzer du Raincy) pour le bac puis en assemblée générale : nous sommes tous en grève ce mardi 2 juillet.

Communiqué de l’Assemblée générale des professeurs de spécialité théâtre de l’académie de Créteil1er juillet 2019
Grève et mobilisation mardi 2 juillet 2019

Au côté des professeurs des autres disciplines artistiques ainsi que des élèves et leurs parents, des artistes et structures culturelles, nous, professeurs de théâtre, avons fait savoir depuis des mois notre opposition à la réforme du lycée et du baccalauréat : profondément inégalitaire, son application dégrade les conditions d’étude des élèves, les conditions de travail des enseignants et fragilise les enseignements artistiques au lycée, risquant de les faire disparaître.
Une pétition pour la sauvegarde des enseignements artistiques a été publiée (http://chng.it/ghDpDcDy4z ), qui a reçu près de 13000 signatures. Grands noms ou illustres inconnus, nous disons tous notre refus de cette réforme du lycée :
 Elle condamne à court terme l’existence même des options artistiques qui font la richesse de notre système éducatif.
 Elle met à mal 30 ans de politique artistique et de partenariat culturel.
 Elle encourage les élèves à abandonner leurs pratiques artistiques au profit de matières dites « utiles » pour le processus d’orientation.
 Elle aggrave les inégalités sociales en privant les territoires les plus fragiles de ces enseignements.

Mais pour l’heure, le ministre reste sourd à nos demandes et il n’y a aucune avancée notable. Nos revendications restent les mêmes et d’autant plus vives que la préparation de la rentrée confirme les craintes que nous soulevions. Nous demandons toujours :
 le maintien statutaire des partenariats existants entre le ministère de l’Éducation nationale et le ministère de la Culture,
 le maintien de trois spécialités en terminale,
 une juste évaluation des options facultatives dans le baccalauréat – par un examen final et un coefficient significatif – à la mesure de l’investissement qu’elles requièrent,
 un nombre d’heures de cours adapté aux spécificités des enseignements artistiques en classe de première,
 la possibilité dans toutes les académies de s’inscrire dans le lycée de son choix pour suivre un enseignement non proposé dans le lycée de secteur.

La seule réponse du ministre Blanquer à nos revendications porte sur le coefficient : « En raison de leur statut spécifique parmi les options, en tant qu’enseignements dispensés uniquement dans les établissements scolaires (ne pouvant donc pas être suivis par ailleurs dans une section sportive ou un club comme l’EPS ou au conservatoire comme les enseignements artistiques), le latin et le grec sont les deux seules options qui rapportent des points bonus dans le nouveau baccalauréat. Pour ces deux seules options, les points obtenus au-dessus de la moyenne comptent pour un coefficient trois, en plus du total des points qui entrent dans le calcul de la note finale du candidat à l’examen. »(http://questions.assemblee-nationale.fr/q15/15-14758QE.htm) Elle est irrecevable car elle remet profondément en cause le rôle des enseignements artistiques au lycée. Pour le reste, nous n’avons aucune réponse.

Qui pis est, introduisant la concurrence entre les options, entre les spécialités, entre les établissements même, cette réforme va à l’encontre des valeurs de démocratisation et d’émancipation auxquelles nous sommes attaché-e-s.
Enfin, nous sommes dans un contexte où les pressions à l’encontre des enseignants sont plus grandes que jamais : suppression de postes, parole muselée, intimidation des collègues mobilisés. On nous somme de nous taire quand nous voulons être entendus ! Malgré les nombreuses mobilisations pacifiques des personnels de l’éducation, des lycéens et des parents, aucune discussion n’a été possible, aucune concertation n’a eu lieu, et les réformes sont appliquées par la force et dans la précipitation.

Nous demandons au gouvernement d’écouter et de prendre en considération les besoins du terrain, les expertises des professeurs et des artistes impliqués auprès des élèves.
Notre détermination à nous faire entendre reste entière.

Ce mardi 2 juillet, jour de verrouillage des notes des copies de baccalauréat, nous sommes en grève en raison de la gravité de la situation

Nous rejoignons nos collègues des autres disciplines qui, comme nous, sont en grève en ce jour où nous devrions rentrer nos notes de baccalauréat. Les copies sont corrigées, évaluées, harmonisées. Mais aujourd’hui, nous rejoignons l’appel à la grève et engageons chacun à participer aux assemblées générales locales pour décider des suites de la mobilisation.