Durant sa campagne, Emmanuel Macron a exposé dans une lettre aux retraités les mesures qu’il comptait prendre les concernant.
Le groupe des neuf s’adresse maintenant au Président de la République pour souligner les mesures qui, sous un aspect qui peut sembler positif, sont particulièrement alarmantes. En voici deux :
- Augmentation de 1,7 point de la CSG : elle servira à financer près de 20 milliards de baisse de cotisations salariales (chômage et maladie), équivalent à 3,15 points du salaire brut. Pour les actifs les allégements seront donc supérieurs à la hausse de la CSG. Par contre pour 60 % des retraités, ceux dont la pension est supérieure à 1 181 € par mois, c’est une baisse : 34 € environ pour une pension de 2 000 € par mois, qui vient s’ajouter aux diverses mesures antérieures et au gel des pensions. Cette augmentation de la CSG ajoutée aux baisses de cotisations consenties aux employeurs (6 points et jusqu’à 10 points pour un Smic soit 1 800 € par an économisés) remet en cause le financement de la protection sociale : la part des cotisations ne cesse de baisser remplacée par celle de l’impôt. Autrement dit, c’est la régression des droits sociaux des actifs et retraités au profit des revenus du patronat.
- Exonération de la taxe d’habitation pour 80 % des Français soit les couples percevant moins de 3 800 € par mois. « Ce manque à gagner pour les communes sera totalement compensé par l’État » nous dit Emmanuel Macron. Cette compensation ne pourra se faire qu’au détriment de coupes drastiques au niveau des services publics et des fonctionnaires dont la suppression de 150 000 postes est déjà programmée.
Sous couvert d’une entraide intergénérationnelle, Emmanuel Macron demande cet effort de financement aux retraités qu’il considère comme « privilégiés », alors qu’il ne touche pas aux exonérations pour les plus riches.
Téléchargez ci-dessous :
- la réponse du groupe des neuf au président de la République du 19 mai 2017
- la lettre d’Emmanuel Macron aux organisations de retraités du 18 avril 2017