16 mars 2016

les mobilisations

Texte action du congrès académique de Créteil

Retrait de la réforme du droit du travail

La loi Travail (ou projet de réforme du droit du travail) en organisant l ?inversion de la hiérarchie des normes, fait dépendre la rémunération, la durée du travail, les congés... d ?accords d ?entreprise permettant ainsi pression managériale et souffrance au travail et chantage à l ?emploi. Ce projet met ainsi en concurrence les salariés, en les engageant, entreprise par entreprise, secteur par secteur, dans une logique du « moins disant » social pour le plus grand profit du grand patronat et des actionnaires qui inféoderont davantage l ?emploi et les droits au rendement du capital.
Cette attaque contre les salaires et les conditions de travail de tou-te-s les salarié-es, si elle réussit, ouvrira la voie au démantèlement du statut de la fonction publique qui paraîtra indéfendable dans un environnement où tous les travailleurs sont précarisés.
Qui peut penser que la priorité donnée aux accords d’entreprise ne sera pas un argument supplémentaire à l’autonomie des établissements ? Le renvoi au local a déjà commencé dans les établissements. Les tentatives de mise à l’écart des syndicats par des discussions individuelles (forum d’inscription à un projet), des négociations par petits groupes permettant les hiérarchies intermédiaires, des contrats d’objectifs sacralisant le conseil pédagogique... sont de plus en plus nombreuses .
Qui peut penser que la baisse de la majoration des heures supplémentaires (de 25 à 10%) ne sera pas un argument pour une baisse de la majoration des heures supplémentaires dans la fonction publique ? Que les propos de Macron en novembre 2015, dénonçant le statut de la fonction publique garantie de l’emploi à vie pour les fonctionnaires sont totalement oubliés ?

Prétendre qu’on va lutter contre le chômage en augmentant la précarité, en diminuant les salaires, en augmentant le temps de travail, en facilitant les licenciements est une insulte au bon sens. Le gouvernement a déjà fait beaucoup de cadeaux au grand patronat : où sont les emplois créés ? .

C ?est pourquoi, il ne peut être question de se satisfaire d ?amendements d ?un projet qui détruit les protections des salariés ou d ?abandonner celles-ci au profit de nouveaux droits ouverts, comme le compte personnel d ?activité, par ailleurs, insuffisants. Ce projet doit être retiré.

L’unité des organisations syndicales et des organisations des lycéens et d’étudiants pour le retrait de la loi travail a créé un rapport de force incroyable et a contraint le gouvernement à des premiers reculs mais ce n’est pas suffisant. Les amendements de la CFDT, UNSA, CFTC et CGC que le Gouvernement s ?apprête à accepter, relèvent d ?un jeu de dupes qui ne trompe personne car le déplafonnement des indemnités patronales ( mais le plancher des indemnités n’est pas réintégré), la clarification des conditions de licenciement, les concessions sur le temps de travail des apprentis, d ?astreinte... ne modifie pas le noyau de la loi qui subordonne les droits des salariés aux desiderata du grand patronat et des actionnaires.
Les mobilisations doivent se poursuivre et s ?amplifier en maintenant la convergence des luttes entre jeunes et salariés, actifs comme retraités, pour obtenir le retrait du projet de loi. Le SNES et la FSU ont un rôle essentiel à jouer dans la construction de la mobilisation.

Fonction publique

Les mesures qu’envisage de prendre le gouvernement pour mettre fin au gel de la valeur du point d’indice , à la dévalorisation de nos salaires et à la perte d’attractivité de nos métiers ( crise de recrutement ) seraient presque risibles si la situation n’était pas si grave . Dans la fonction publique, alors que les pertes financières subies par le gel du point d’indice depuis 6 ans s’élèvent à 7,2 % (permettant l’économie de 7 milliards d’euros ), le gouvernement s’apprête à proposer un dégel du point d’indice de 0,5 à 1 % en deux fois ! En pratique, on rappelle qu’une augmentation de 0,5 % permet un supplément de salaire dont la valeur serait de 7 à 12 euros par mois...... ! Les enseignant-es du second degré sont les parmi les moins bien payé-es de l’Union Européenne. La proposition ( PPCR) de reconstruction des grilles indiciaires à compter de 2018, sur une base de référence correspondant à bac + 3, méconnaît notre niveau de recrutement au master et est très largement insuffisante, comparée aux 41 milliards d’argent public distribués aux grandes entreprises sans aucune contrepartie, sans effet sur la création d’emplois et sans effet sur la croissance.

La journée d’action du 22 mars, décidée avant les congés d’hiver par l’intersyndicale de la FP, apparaît difficile à concrétiser. Nous refusons de nous mobiliser seuls avec des syndicats dits »réformistes » tels que la CFDT qui soutient une partie des propositions du projet et qui , contrairement à nous, ne demandent pas le retrait de la réforme.
Le 22 mars ne pourra être journée de mobilisation que si l’ensemble des syndicats de transformation sociale y appelle.

Réforme du collège et rentrée 2016

Après le succès de la grève du 26 janvier, la lutte contre la réforme du collège se poursuit dans les établissements, et s ?élargit de plus en plus aux parents d ?élèves qui réalisent les effets délétères de la réforme pour la scolarité de leurs enfants.
Le SNES-FSU soutient et appelle toutes les initiatives décidées collectivement dans les établissements : reconduction de la grève, assemblées générales, heures d ?information syndicale, refus collectif des formations à la réforme ou investissements militants aux journées formations, refus des DGH qui entérineraient les dispositifs de college2016, initiatives communes avec les parents d ?élèves... Le SNES-FSU doit proposer à l ?intersyndicale la construction de nouveaux temps forts dans un cadre national car les collègues ne sauraient se contenter des quelques évolutions ayant fuité dans les média (mise en place des EPI sur un seul niveau à la rentrée...)

Les conditions de la rentrée 2016 montrent à nouveau l ?écart entre les effets d ?annonces du Gouvernement et de la Ministre et la réalité. Les créations d ?emplois sont insuffisantes pour ne serait-ce que commencer à compenser les pertes subies sous l ?ère Sarkozy et absorber la hausse démographique qui dans notre académie s’est accentuée depuis des années.
On constate également que les collèges voient leurs marges abondées pour financer la réforme du collège au prix d ?un alourdissement des effectifs par classe avec un seuil porté à 30 élèves par classe, la suppression de classes bilangues ou leur transformation en LV2, la suppression des sections européennes, la mise en danger du latin, du grec ... Cela se traduit dans des établissements par une dégradation très nette du potentiel éducatif, en rupture avec les engagements de la Ministre.
Dans le même temps, les lycées vont servir de variable d’ajustement car, faute de moyens, la hausse des effectifs non compensée par la création de classe va entraîner des fermetures d’options, des réductions de dédoublements, une augmentation des regroupements non pédagogiques (classes mixtes)....

Le Snes doit mettre en avant ses propositions pour améliorer les conditions de travail des personnels et ses demandes éducatives pour la réussite de tous les jeunes. La réduction des effectifs, l’augmentation du travail en petits groupes, dédoublements, une augmentation des moyens horaires.... sont des demandes non négociables.

Action :

Tous et toutes ensemble, les jeunes, les actifs, actives et les retraité-es, les salarié-es du privé et du public ont les moyens, par une mobilisation d ?ampleur, d ?imposer des choix en faveur d ?une société juste et solidaire.
Dans leur secteur, le SNES et la FSU doivent montrer les conséquences néfastes de la politique éducative mise en ?uvre par ce Gouvernement. Les réformes en cours (collège, lycée, école du socle, autonomie des établissements...) sont marquées par le renoncement à faire de l ?Ecole un outil d’égalité et de réussite sociale pour tous les élèves.

Le congrès académique de Créteil demande au SNES de porter au sein de la FSU le mandat d ?une grève pour le retrait de la loi travail le 31 mars, de construire de façon unitaire une dynamique visant à amplifier et à accélérer les actions, d ?y inclure l ?abrogation de la réforme du collège. Au delà sauf retrait des projets gouvernementaux le 31, le SNES FSU doit appeler à la reconduction de la grève partout où c ?est possible et poser une nouvelle journée « temps fort » de grève et de manifestation dans la semaine qui suit.

Dans ce but, il appelle tous les personnels à se réunir en assemblées générales :
 pour préparer la grève interprofessionnelle du 31, en mesure de mettre en échec le gouvernement sur les réformes qui nous attaquent
 pour débattre des ripostes communes à apporter à une politique éducative, budgétaire, économique et sociale qui va à l ?encontre des intérêts de la jeunesse, de la profession et de l ?ensemble de la population ;
 pour décider collectivement de leur participation aux actions en cours et participer ainsi à la construction du rapport de force, en recherchant les convergences avec les luttes en cours marquant les revendications propres à notre secteur (le statut, salaires, réforme du collège...) ;
 pour se saisir des journées d ?actions annoncées (17 mars) et à venir (24 mars...) comme autant d ?étapes de la construction d ?un puissant mouvement pour obtenir une réorientation de la politique éducative, sociale et économique du Gouvernement.
 Face au silence de la Ministre sur la réforme du collège, il est déterminant de poursuivre le rapport de force. Pour fédérer les luttes en cours dans les établissements et les rejets de cette réforme qui s ?expriment, la tenue de nouveaux temps forts, pouvant inclure une manifestation nationale parents/profs un week-end avant les congés de pâques, est envisageable.
 Si cela est nécessaire, de mettre en discussion dès le 31 mars, la reconduction de la grève jusqu’au retrait des projets gouvernementaux : loi travail, attaques contre les statuts, dévalorisation salariale, reforme du collège et du lycée.

Le congrès de Créteil demande de construire l ?ordre du jour du congrès national de façon à permettre son interruption pour aller manifester à Grenoble le 31 mars.