Dès la rentrée, les établissements de Seine-Saint-Denis dans l ?action pour défendre le service public d ?éducation !
Le 8 septembre 2011, à l ?initiative du SNES-FSU et à l ?appel d ?une large intersyndicale 93, comprenant entre autres le SNEP-FSU et le SNUEP-FSU, près de 150 personnes, représentant 15 établissements, se sont rassemblées devant l ?Inspection d ?Académie de Seine-Saint-Denis pour exiger de meilleures conditions de rentrée. Chacune de ces délégations avait apporté une liste de ses revendications établie par les assemblées générales réunies à partir de la prérentrée dans les établissements.
Les problèmes exposés par les collègues étaient marqués par la baisse continue des moyens que subit le système éducatif. Ainsi ont été évoqués la demande de création de classes dans certains collèges ; la crainte d ?une explosion des classes de collège suite à la fin du processus d ?affectation des élèves en lycée professionnel et en collège ; la situation de collègues obligés d ?enseigner sur trois établissements alors que l ?administration pousse les autres professeurs à prendre des heures supplémentaires ; la disparition de nombreux dispositifs de remédiation comme les modules-relais dans les établissements frappés par la diminution des heures pour cette année.
La situation du système éducatif dans le département est très bien illustrée par la suppression des Contrats Uniques d ?Insertion-Contrat d ?Accompagnement dans l ?Emploi (CUI-CAE). Ces contrats aidés ont été mis en place en 2010 par le gouvernement pour permettre à des personnes en grande difficulté sociale de reprendre un emploi pour deux ans, avec un accompagnement et une formation. La FSU avait déjà dénoncé le traitement réservé à ces salariés puisque l ?Education nationale a très majoritairement manqué à son devoir de formation à leur égard et n ?a signé que des contrats de six mois. Cependant, ces personnels avaient le mérite de compenser légèrement le manque d ?emplois de titulaires dont nous souffrons chroniquement en surveillance, en secrétariat, en techniciens de surface ??
Or, à partir de mai 2011, l ?Etat a brusquement cessé de financer ces contrats, jetant à la rue entre juin et novembre des centaines de personnes, y compris les plus de 48 ans qui auraient dû pouvoir travailler 5 ans ! Dans les établissements, les conséquences sont immédiates. Au lycée Eugénie Cotton (Montreuil), ce sont onze emplois qui disparaissent à cette rentrée. Au collège Jean-Baptiste Clément (Dugny), 4 CUI-CAE partiront fin décembre et quatre autres en mai 2012 : il ne restera plus que quatre surveillants pour 632 élèves ! Les cas de ce type sont la norme en cette rentrée.
Une délégation a été reçue à l ?Inspection d ?Académie pour pouvoir exposer ces revendications. L ?IA s ?est engagée à répondre très rapidement sur les problèmes de classes et de services et à essayer de réembaucher un maximum de CUI-CAE sur des contrats de surveillance ou d ?assistance au handicap. Cependant, cette solution sera largement insuffisante pour ces personnes en grande difficulté.
L ?action ne peut s ?arrêter là car les problèmes sont nombreux. Les établissements resteront attentifs aux réponses de l ?Inspection d ?académie et n ?hésiteront pas à manifester de nouveau leur mécontentement. Dès le vendredi 9 septembre 2011, les collègues du collège Victor Hugo (Aulnay-sous-Bois), qui réclamaient l ?ouverture d ?une sixième, ont reconduit la grève et ont été de nouveau reçu à l ?IA. Ils ont d ?ores et déjà obtenu des moyens, démontrant que l ?action paie.
Dans cette perspective, la grève du 27 septembre permettra aux collègues de porter au niveau du ministère l ?ensemble de leurs revendications et le refus d ?une politique de casse du service public d ?éducation.