Déclaration FSU CHSCTA du lundi 13 juin 2022
Monsieur le Recteur d’académie, Président du CHSCTA, M. le Secrétaire Général,
M. le Directeur des ressources humaines, Mesdames, Messieurs les membres du
CHSCTA,
Ce dernier CHSCTA de l’année scolaire se tient alors que celle-ci n’est pas achevée et il comprend, logiquement, un ordre du jour chargé. Les questions de santé, de sécurité et les conditions de travail sont nombreuses dans notre académie et elles demandent du temps pour être traitées et du temps pour être suivies.
Disons-le franchement l’instance est entravée par le manque d’investissement de l’administration dans son fonctionnement :
Les questions à l’ordre du jour doivent être examinées en prenant tout le temps nécessaire, les avis émis par l’instance doivent faire l’objet d’une réponse dans un délai de deux mois et rendue public par exemple sur le site internet de l’académie. Plus important, ces avis doivent être pris en considération et les engagements tenus.
Si l’on veut faire une prévention primaire efficace, éliminer les risques avant qu’ils ne se matérialisent, il faut une continuité dans l’action et non de vagues promesses :
Quand les DTA des EPLE seront-ils enfin centralisés au service SST, une promesse solennelle du recteur ? Quand serons-nous en mesure de discuter de l’ensemble des chantiers en sites occupés afin de vérifier que les conditions de travail des personnels soient prises en compte ? Quand serons nous destinataires de la liste des locaux dangereux par manque d’aération et l’annonce de solutions appropriées ?
Notre travail se résume trop souvent à porter à votre connaissance les situations intolérables que nous observons. Et encore faut-il nous réjouir quand les procédures sont appliquées et les alertes entendues ! Ces dernières semaines, 2 alertes de danger grave et imminent concernant des écoles n’ont pas reçu de réponse satisfaisante. La première concerne l’école Joliot Curie et la défaillance de la sécurité face au risque d’intrusion, signalée au recteur. 2 jours après, le risque se matérialisait, heureusement sans provoquer de victime, suivant le scenario même de l’alerte. Je laisse méditer M. le Recteur sur le poids des responsabilités si l’issue avait été différente. La semaine dernière, le CHSCT a alerté sur le risque lié à l’amiante dans une école au DTA non à jour. Pas de réponse précise sur une enquête éventuelle ou sur la mise en place de mesures conservatoires…
Cela n’est pas digne d’une administration soucieuse de la santé et de la sécurité de ses personnels.
Vous comprendrez dans ces conditions les inquiétudes qui sont les nôtres au moment où le CHSCT va laisser sa place à la formation spécialisée SSCT. Le gouvernement l’annonce, le plan de prévention ministériel le confirme : il ne saurait être question de sacrifier la prévention, au contraire, celle-ci doit être renforcée par la réforme. Nous prenons cet engagement au mot et nous demandons le renforcement de l’effort entrepris par les CHSCT. La rentrée prochaine se prépare maintenant : Nous avons demandé un vrai temps de sensibilisation aux questions de santé au travail dans les réunions de rentrée.
D’autant que nous redoutons de multiples risques pour septembre prochain :
• la menace épidémiologique ; le virus de la COVID n’a pas disparu. Il mute encore et
il serait bon d’anticiper en termes de stocks notamment dans l’académie, de
réparation des ouvrants défectueux, d’achats de détecteurs de CO2.
• un risque de RPS majeur pour certains personnels qui devraient faire l’objet d’une
attention particulière.
- Les personnels en ASA, s’ils doivent reprendre le travail, ne devraient pouvoir le faire qu’avec des aménagements. On ne peut travailler à distance ou être absent, pendant une période aussi longue sans conséquence sur le rapport au travail. Un suivi individuel s’impose.
- Les enseignants stagiaires, certains à 18h directement ou encore les contractuels alternants, sont autant de statuts scandaleux qui profitent de la précarité financière de beaucoup d’étudiants de master MEEF.
- Enfin les contractuels dont la gestion dans l’académie de Créteil pose question. Dans certains établissements et pour certaines disciplines (espagnol, philo, STMG), les professeurs n’ont pas été remplacés sur des durées longues alors que parallèlement, des contractuels s’étaient vus signifiés l’été dernier qu’ils ne seraient pas renouvelés. Certains contractuels se sont-ils lassés des conditions d’emploi dans l’académie ? Ont-ils rejoint l’académie de Versailles qui passe, à tort ou à raison, comme plus
généreuse dans sa gestion ?
Monsieur le Recteur, vous nous reprochez régulièrement de ne pas promouvoir l’attractivité
de l’académie voire de la décrier. La crise du recrutement serait-elle aussi de la responsabilité de nos organisations syndicales qui dénoncent les mauvaises conditions de travail et le salaire insuffisant dans notre profession depuis plusieurs années ? Force est de constater tout de même que le gouvernement a amplifié cette crise en ne voulant pas entendre les alertes répétées de la profession (et en menant sa politique de casse du service public à tout prix).
Aujourd’hui, la rentrée prochaine s’annonce catastrophique avec le risque de voir de nombreux postes non pourvus ou pourvus par des personnels précaires, non formés, recrutés en urgence ; le risque avéré de voir comme c’est déjà le cas cette année, des personnels préférant démissionner plutôt que de continuer d’exercer un métier qui ne fait plus sens ou de voir des personnels en arrêt de travail pour épuisement professionnel.
Monsieur le Recteur, nous souhaitons que cette séance se déroule jusqu’à épuisement de l’ordre du jour et aboutisse à des engagements concrets et systématiquement adossés à un calendrier précis. Nous vous remercions de votre attention.