Le SNES appelle avec la CGT educ et Sud education à un rassemblement le mercredi 20 novembre à 14h à l’UPEC, l’université de droit de Créteil où se tiennent les assises de l’éducation prioritaire.
Nous invitons tous les établissements à venir se faire entendre pour qu’aucun établissement ne soit laissé de côté.
Rassemblement devant les assises de l’éducation prioritaire pour :
- qu’aucun établissement ne sorte de l’éducation prioritaire dans l’académie
- que les 82 collèges qui mériteraient d’y entrer soient (enfin !) classés
- 20 élèves par classe dans l’éducation prioritaire (24 ailleurs)
- des équipes complètes avec les CPE, COPSY, assistantes sociales, infirmières et médecins nécessaires
- la fin du socle commun et d’une pédagogie qui morcelle les apprentissages
Le bilan de la situation, proposé comme point de départ aux assises de l’éducation prioritaire dessine très clairement les pistes suivies pour la réforme à venir.
On peut, sans trop de risque de se tromper, proposer les traductions suivantes :
L’éducation prioritaire concerne un trop grand nombre d’établissements
Traduction : « on a envie de faire sortir de nombreux établissements de l’éducation prioritaire »
Tous les établissements de l’éducation prioritaire doivent-ils y rester ?
Dans l’académie de Créteil 32% des collèges sont classés en éducation prioritaire. Alors que la crise s’est installée dans la durée, on n’a pas trouvé d’établissement classé dont la situation sociale se serait améliorée de façon significative depuis 5 ans. Dans ces conditions on ne voit pas quel établissement pourrait quitter l’éducation prioritaire.
Faut-il revoir la carte de l’éducation prioritaire ?
La carte de l’éducation prioritaire est un vrai gruyère. Si on faisait entrer dans l’éducation tous les établissements qui sont dans une situation comparable à ceux qui sont aujourd’hui classés, il faudrait en classer 82 et cela représenterait finalement 1 collège sur 2. L’urgence est donc à étendre l’éducation prioritaire à tous les établissements qui font face à d’importantes difficultés sociales.
Utiliser les moyens pour diminuer les effectifs par classe et donner une prime aux collègues n’a pas fait la preuve de son efficacité
Traduction : « en augmentant le nombre d’élèves par classe et en supprimant la prime ZEP on pourrait faire autre chose »
Diminuer le nombre d’élèves par classe ça ne sert à rien ?
Le rapport reprend une idée très populaire auprès de certains cadres de l’éducation nationale. Baisser les effectifs permettrait d’améliorer le confort des enseignants et pas la réussite des élèves. Il suffit d’avoir enseigné quelques semaines pour être persuadé du contraire. Une étude commandée par le ministère (et aussitôt mise sous le boisseau) et menée par Thomas Picketti a pourtant montré que la baisse des effectifs avait une incidence directe sur les résultats des élèves et en particuliers des élèves socialement défavorisés. Selon cette étude, 5 élèves de moins entraîneraient une hausse de 20% des résultats pour les élèves défavorisés. Renoncer à diminuer les effectifs par classe serait donc une mesure catastrophique en particulier dans l’éducation prioritaire.
La prime ZEP est-elle inutile ?
Dans les faits cette prime a une double vertu. Elle constitue une reconnaissance de la difficulté qu’il y a à travailler dans certains établissements. Par ailleurs, alors que les salaires stagnent ou diminuent, cette prime est importante pour les collègues souvent jeunes qui travaillent dans les collèges classés. Alors que le salaire des sortants de concours diminuera de 20% à la rentrée prochaine, supprimer cette prime serait un nouveau coup bas salarial.
Le classement ECLAIR ne fonctionne pas mais le préfet des études est une bonne idée
Traduction : « on pourrait utiliser l’argent économisé plus haut à généraliser les préfets des études »
Son rôle a des contours flous et selon les établissements parfois redondants avec celui du CPE. Sur le fond, la piste du ministère au début de ses réflexions était bien meilleure. Il s’agissait d’accorder une décharge à tous les collègues de l’éducation prioritaire. Privilégier l’allègement de service d’un collègue au détriment de celui de toute l’équipe ne favorisera pas la concertation. Le risque de caporalisation du métier avec un collègue déchargé pour organiser le travail des équipes reste entier.