Communiqué de presse du SNES-FSU Créteil.
Arcueil, le 17 novembre 2020,
Le jeudi 5 novembre dernier, après une semaine de mobilisations importantes dans de nombreux collèges et lycées du pays, le ministre Jean-Michel Blanquer a annoncé le passage dans les lycées des élèves à mi-temps. Cette décision répond à une forte demande de la profession, soutenue par les syndicats de la FSU, qu’un véritable protocole sanitaire, qui protège les usagers et les élèves, soit mis en place, avec les moyens nécessaires. Or, depuis le mois de mars, rien n’a été prévu, à part l’obligation du port du masque. Aucun personnel supplémentaire n’a été embauché : pas d’enseignant-e pour dédoubler les classes et permettre aux élèves d’avoir toutes leurs heures, pas d’AED et de CPE pour organiser les circulations dans les établissements et veiller à l’application du protocole en dehors des cours, pas d’agent-e pour assumer les lourdes tâches supplémentaires de nettoyage et de désinfection. Le SNES-FSU n’a pas cessé d’alerter, mais le ministre s’est entêté. Finalement, nous avons obtenu une décision qui permet de mieux protéger les personnels et les élèves, mais qui fait perdre la moitié du temps de cours aux élèves. Elle est le résultat de l’irresponsabilité du ministère !
Or, même quand il s’agit de prendre une décision, le ministre n’assume pas et continue de mettre les personnels en danger. L’organisation est laissée à discrétion des chef-fe-s d’établissement, sous contrôle des DSDEN et du rectorat. Cela permet toutes les expérimentations les plus originales. Par exemple, plusieurs lycées, plutôt que de passer les élèves en demi-groupes, ont préféré les mettre à mi-temps mais en classe entière. Ce n’est pas acceptable ! En effet, le covid est dangereux dans des espaces clos où les personnes sont nombreuses. Le passage en demi-groupe permet de mettre en place une distanciation minimale. Quelques établissements, souvent très favorisés, ont fait le choix de maintenir tous les cours en classe entière, au détriment des élèves et des personnels. Il semble que les élèves des milieux favorisés soient moins sensibles au covid-19...
En parallèle, en collège, rien n’est fait ! Les cours sont toujours à temps complet, avec des effectifs parfois très chargés. Quelques chef-fe-s ont commencé à mettre en place des demi-groupes et à alléger les effectifs, mais c’est encore insuffisant.
Le ministère, à nouveau pendant cette crise, a donc pris une décision où il laisse les « acteurs du terrain » décider. Il permet ainsi toutes les dérives et continue de mettre les élèves et les personnels en danger. Il refuse de prendre ses responsabilités et provoque de nombreuses actions de grève, dont il est pleinement responsable. Avec obstination Blanquer continue à se décharger de ses responsabilités sur les fonctionnaires de terrain, provoquant ainsi une grande dispersion des mesures. Le SNES-FSU Créteil dénonce cet éclatement volontaire de l’Education Nationale
Dès maintenant, le SNES-FSU Créteil exige :
- le passage de tous les lycées et des collèges en demi-groupe ;
- à moyen terme, le recrutement des personnels nécessaires pour permettre aux élèves d’avoir toutes leurs heures de cours, tout en étant protégés le plus possible de l’épidémie.
Il demande un cadrage national pour que des mesures identiques soient appliquées à tous les collèges et tous les lycées publics de France. L’équité Républicaine ne peut continuer à être dévoyée.