Communiqué de presse du SNES-FSU Créteil.
Arcueil, le 16 octobre 2019,
Le SNES-FSU Créteil dénonce la montée d’un climat raciste et stigmatisant qui pèse depuis plusieurs semaines dans l’Éducation Nationale, alimentée par son ministre, Jean-Michel Blanquer.
Depuis la rentrée, et à coup de petites phrases, Jean-Michel Blanquer stigmatise les parents d’élèves et les élèves de confession musulmane : d’abord, à la rentrée, en colportant une « Fake News » sur les « petites filles » musulmanes qui seraient empêchées d’aller à l’école. Puis cette semaine, en multipliant les sorties sur les « petits garçons » qui refuseraient de « tenir la main aux petites filles » et sur les mamans d’élèves voilées pour qui il serait préférable de ne pas accompagner leurs enfants en sortie scolaire. Bien qu’il s’en dissocie sur les plateaux, les propos de Jean-Michel Blanquer font le lit du Rassemblement National et encouragent les actes injurieux tels qu’ils ont été pratiqués par le député RN Julien Odoul envers une mère d’élève en sortie scolaire lors d’un Conseil Régional de Bourgogne-Franche-Comté.
La laïcité est un principe auquel notre syndicat est attaché au sein de nos établissements et nous ne tolérons pas qu’il soit fourvoyé et instrumentalisé pour stigmatiser une partie de nos élèves et de nos parents d’élèves.
La manœuvre est outrancière : en adoptant la stratégie du détournement, le ministre veut cacher les difficultés qu’il rencontre dans son action au ministère. Il veut faire oublier une réforme des retraites qui va pénaliser tou-te-s les travailleurs/euses, et particulièrement les enseignant-e-s. Il veut détourner l’attention des médias de la mise en place catastrophique de la réforme des lycées et de la suppression du baccalauréat national. Il veut enfin cacher l’épuisement et la souffrance des personnels au travail, illustrés ces dernières semaines par une importante mobilisation le 3 octobre dernier, suite au suicide de notre collègue Christine Renon. Depuis deux ans, douze suicides ou tentatives de suicide ont eu lieu parmi les personnels de l’Académie, en lien avec leur travail, c’est inacceptable ! Nos collègues revendiquent toujours une autre politique, une revalorisation de nos métiers par les conditions de travail, des salaires revalorisés et des retraites décentes, une autre réforme du lycée, l’abandon de la sélection à l’université et un baccalauréat national, terminal et anonyme.
Enfin, nous dénonçons le climat de « chasse aux sorcières » qui pèse actuellement sur les personnels de l’Éducation nationale et qui outrepasse le respect de la sphère privée, en invitant à surveiller les pratiques confessionnelles, réalisées en dehors du temps scolaires, de chacun-e.