L’urgence sanitaire absolue dans laquelle se trouvent le pays et notre planète nous impose un confinement indispensable. Mais nous devons garder le contact, pour comprendre et agir. Cette lettre électronique entend contribuer à nos efforts communs d’information et de partage pour rompre notre isolement et le repli sur soi.
Nous voulons d’abord vous adresser à tous, à chacune et chacun d’entre vous, des vœux de bonne santé, ou de prompt rétablissement pour celles et ceux que la maladie touche.
Nous voulons aussi exprimer notre soutien et notre reconnaissance à tous les personnels de santé, à leur courage dans l’épreuve, à toutes celles et ceux qui, actifs dans des secteurs stratégiques ou dans les services publics (éboueurs, postier-e-s, caissier-e-s…) permettent au pays de tenir bon. Tous et toutes ont si souvent été dénigré-e-s dans les mois écoulés, alors qu’ils sont une fois de plus aujourd’hui en première ligne pour sauver des vies et répondre aux besoins vitaux.
La première urgence est de prendre soin les uns des autres, d’observer pour cela un strict respect des gestes barrières et des consignes de confinement. C’est le premier geste de protection et de solidarité à accomplir.
Dans de nombreuses communes la solidarité avec les plus isolé-e-s se met en place, soit par les services municipaux eux-mêmes (portage de repas, réactivation des mesures canicule), soit par la constitution de « brigades solidaires » qui récupèrent des produits de première nécessité auprès de magasins, restaurants etc., et les apportent aux plus démuni-e-s tout en respectant les mesures de protection.
Nous voulons aussi parler et agir, sans polémique indécente mais sans attendre non plus la fin de la crise, pour que les réponses sanitaires du pays soient à la hauteur, et que sans retard soient tirées les conséquences sociales, économiques, financières, et démocratiques, de cette crise d’exception.
Nous attendons du Président de la République et du gouvernement des actes significatifs concernant l’investissement urgent dans le service public de santé en moyens matériels et humains ainsi que la revalorisation des salaires des soignants et de tous les personnels des services public. Il s’y est engagé à Mulhouse, il faudra le lui rappeler probablement après la crise.
Dans notre académie cela passe par l’ouverture de centres de santé publics, la construction de nouveaux hôpitaux dont un CHU en Seine-et-Marne, la formation de tous les personnels nécessaires (médecins, infirmiers, aides soignant-e-s …) afin de répondre efficacement aux besoins de santé de la population et en priorité des plus fragiles.
Nous voulons plus que jamais sauvegarder le système de protection sociale issue de la Résistance, dont notre système de retraite par répartition, et ce d’autant plus que nous voyons les retraites par capitalisation et les fonds de pension perdre plus de 20% de leur valeur à ce jour. C’est ce système par répartition qui permet aujourd’hui le maintien du niveau de nos pensions et nous assure une vie décente.
Le Président de la République a affirmé que la loi réformant les retraites serait suspendue. Nous lui demandons d’aller plus loin et exigeons le retrait sine die.
La situation dans les EHPAD est dramatique. Il faut d’urgence augmenter les moyens en personnel formé pour atteindre le ratio d’un personnel pour un résident (aujourd’hui : 0,5 par résident)
La situation des personnes âgées dépendantes confinées à domicile nous inquiète. Elle nécessite de nombreux gestes de solidarité (repas, toilettes, rupture de l’isolement …) mais également la création d’un grand service public pour lutter contre toute forme de dépendance. La loi sur la perte d’autonomie et le grand âge doit être votée de toute urgence et son financement prévu par la Sécurité sociale.
Vous le voyez les revendications que nous portons ensemble depuis des mois sont au cœur de l’actualité.
Pendant le confinement l’action syndicale des actif-ves-s et des retraité-e-s de l’académie de Créteil se poursuit. Nos collègues actifs sont par le télétravail aussi mobilisés pour maintenir le lien avec leurs élèves, quoi qu’en dise de manière provocatrice la porte-parole du gouvernement. Le Snes, la FSU et l’intersyndicale sont présents à leurs côtés pour maintenir leurs droits de salariés.
Pour ce qui concerne les retraité-e-s, nous sommes disponibles pour vous aider en cas de besoin. Ensemble nous surmonterons cette crise et agirons pour que le futur ne ressemble ni au présent ni au passé.
Le 27 mars 2020,
Martine STEMPER (responsable académique du secteur retraité-e-s)
Danièle CLAYETTE (S1 93)
Dominique BALDUCCI (S1 94)
Jean-Bernard SHAKI (S1 77)
Téléchargez la lettre. Vous aurez droit en prime au petit intermède musical de Gilbert Dumortier et aux tulipes à peine écloses de Danièle Clayette.