Gel du point d’indice et baisse des salaires du fait de la hausse des cotisations (une première depuis les mesures Laval de 1935 !), accord avec la CFDT et la CFTC sur la compétitivité pour « assouplir » le droit du travail, réforme des retraites à venir, crédit d’impôt de 20 milliards pour les entreprises..., la crise est l’occasion d’avancées considérables pour les intérêts et les tenants d’un libéralisme échevelé.
Pour l ?école, si le projet de créer 60 000 postes est inscrit dans la loi d ?orientation, rien n ?est fait pour pallier les effets d ?une crise du recrutement que l’augmentation du chômage ne suffit pas à résoudre. La hausse des inscriptions, dont le ministre se félicite, doit beaucoup à la spécificité de l ?existence de deux concours cette année. Additionner les inscrits à ces deux sessions ne rend pas compte de la réalité dans la mesure où nombreux sont les étudiants à s ?être inscrits deux fois.
Par ailleurs, cette loi d ?orientation montre le refus du gouvernement d ?assumer une rupture avec la politique éducative de ses prédécesseurs. Les réformes du lycée et de la voie technologique ne sont pas remises en causes. Au collège, le socle commun, le LPC et l ?école du socle sont maintenus. On commence à entendre parler dans les inspections académiques de Créteil de postes à cheval entre les écoles primaires et le collège pour les professeurs des écoles et les collègues certifiés ou agrégés. Les conséquences concrètes de cette évolution du collège pour nos métiers vont bientôt apparaître dans toute leur clarté : bi- ou trivalence pour les enseignants et obligations horaires de service à la hausse sur le modèle de celles des professeurs des écoles. Le ministre ne s ?en cache d ?ailleurs pas lorsqu ?il conditionne d ?éventuelles augmentations de salaires à un rapprochement avec le modèle allemand. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que revient dans le débat la possibilité de raccourcir les vacances d ?été sans augmentation de salaire mais avec les conséquences que l ?on sait sur notre temps de travail et sur le caractère national du baccalauréat.