La consultation que nous avons menée auprès des collègues de Créteil a reçu 400 réponses. Le message des collègues qui ont répondu est très clair : ils rejettent très fortement ce projet.
- 79,2 % ne souhaitent pas voir nos statuts évoluer dans le sens voulu par V. Peillon (3,3 % le souhaitent ,17,4 % ne savent pas).
- 87 % jugent le calendrier initialement prévu inacceptable.
- 83,5 % jugent inacceptable le principe d’une discussion sur ce sujet sans contrepartie financière.
- 61 % considèrent que le remplacement de l’heure de chaire par une pondération est un recul ( 6 % une avancée, 33 % ne savent pas).
- 84 % pensent que le projet Peillon provoquerait une hausse du temps de travail sans augmentation de revenus.
- 73,5 % jugent insatisfaisante (car offerte à un nombre d’établissements trop limité) la pondération destinée à certains établissement de l’éducation prioritaire ( 11 % la juge satisfaisante).
Vincent Peillon a renoncé au calendrier qui prévoyait une modification express de nos statuts à l’issue de trois petites semaines de discussions avec les syndicats. Les décisions définitives sont repoussées à plus tard. Confronté à l’opposition massive des collègues du premier degré à la réforme des rythmes scolaires et au mouvement très massif des professeurs de classes préparatoires, il semble que le gouvernement n’ait pas voulu prendre le risque d’une extension de la contestation à l’ensemble du second degré. La mobilisation significative dans l’académie de Créteil le 5 décembre et les résultats de notre consultation montrent très clairement que les propositions du ministre étaient perçues par la profession comme une nouvelle dégradation de sa situation.
Ce projet est-il pour autant définitivement enterré ?
C’est possible. Les mauvaises nouvelles s’accumulent pour les enseignants. Le gouvernement cherche à baisser les dépenses publiques ce qui signifie qu’il projette de maintenir le gel scandaleux de nos salaires et pensions. La rentrée 2014 s’annonce difficile avec un nombre d’élèves par classe une nouvelle fois en hausse. Il est possible que le gouvernement ne veuille pas donner aux enseignants un mauvais coup de plus.
Toutefois, on sait que cette réécriture de nos statuts est un levier susceptible de permettre au gouvernement de réaliser de substantielles économies (heures statutaires remplacées par des indemnités, heures de chaire remplacée par une pondération en HSA...). Il faut donc rester mobilisés pour éviter le retour de ce projet.
En définitive, le statut quo n’est pas satisfaisant. L’ouverture de cette discussion a rendu manifeste l’urgente nécessité de voir notre salaire augmenté et notre statut amélioré. Le c ?ur de notre métier, l’enseignement disciplinaire doit être mieux protégé et nos conditions d’affectation et de service moins soumises à des décisions arbitraires de l’administration rectorale ou locale. Le mandat, que porte le SNES, d’un temps de concertation et de travail en équipe pluriprofessionnelle inclus dans le service, en priorité dans l’éducation prioritaire, doit enfin être entendu.
Le calendrier très serré des discussions, l’absence de contreparties salariales, les nombreuses propositions inacceptables que ce texte contient, ont provoqué une très grande méfiance dans la profession.
Dans l’éducation prioritaire, le dispositif de pondération des heures à 1,1 sans plafonnement devrait être expérimenté dès la rentrée 2014 pour une centaine d’établissements dont nous n’avons pas la liste pour Créteil. Cette pondération reste insuffisante. Le SNES Créteil demande qu’elle soit attribuée en décharge du service devant les élèves de manière à améliorer les conditions de travail des collègues de l’éducation prioritaire. Il demande une généralisation immédiate de cette pondération à tous les établissements actuellement classés. Le SNES Créteil s’inquiète par ailleurs de l’évolution des modes d’évaluation de la sociologie des publics scolaires. Le SNES va interpeller la rectrice sur cette question.