C’est avec incrédulité et effarement que nous avons appris qu’au moins sept collègues CPE néo-titulaires (peut-être beaucoup plus) avaient été affecté.e.s sur des supports différents à 50% l’an prochain, en lieu et place des mêmes supports à 100% sur un même établissement cette année, occupés par des personnels stagiaires ou non titulaires !
Nous avons donc interpellé immédiatement les services du rectorat pour leur demander de revoir leur copie, qui ne prend en compte ni la réalité des établissements ni les vœux de mutation de nos collègues ! Quel mépris pour la fonction de CPE qui nécessite de la stabilité dans l’établissement pour suivre la scolarité des élèves au quotidien, quel mépris dans la façon de considérer des collègues, qui plus est entrant.e.s dans le métier et/ou l’académie !
Et que penser de ces postes à temps plein non pourvus à cette heure, comme 2 postes sur 3 au lycée Clemenceau de Villemomble (93) pourtant affichés sur SIAM, ou encore 2 postes au lycée Paul Éluard de Saint-Denis (93) ? Sur la Seine-et-Marne, c’est un méandre de réponses plus hallucinantes les unes que les autres, quand une collègue demande si le complément de son 50% serait assuré par un personnel non titulaire, ou pourquoi un 100% de stagiaire est devenu un 50% de titulaire ! Et que dire de cette menace, à peine voilée, de « choisissez tel temps plein ici car vous aurez certainement des problèmes de paye en étant à 50% dans deux établissements » ? Ne serait-ce pas plutôt ici l’aveu de la faillite des services de gestion en une tentative désespérée de corriger le tir, et en faisant pression sur les collègues stressés et anxieux de cette situation pour le moins inconfortable et incertaine ?
Nous avions déjà relevé, en 2022, de graves soucis d’affectation pour quelques collègues néo-titulaires positionnés sur deux établissements, au mépris de toute égalité de traitement. Il semblerait que le rectorat de Créteil ait encore décidé de glisser vers cette situation, ou doit-on se demander alors s’il y a bel et bien un pilote dans l’avion algorithme ?
Dès 2018, nous avions alerté sur les conséquences délétères de l’éviction des commissaires paritaires des opérations de mouvement. Aujourd’hui, il n’est même plus question de l’égalité de traitement entre collègues, il est question de savoir si quelqu’un, quelque part au rectorat, se soucie vraiment des collègues, des établissements, des élèves ou si le tableau Excel est devenu la seule rationalité de l’administration. Nous craignions à l’époque que l’opacité ne laisse croire aux collègues à toute sorte de manœuvres inavouables. Aujourd’hui, si manœuvre il y avait, le chaos des erreurs les rendraient anecdotiques.
Le mouvement tel qu’il est organisé par la seule administration a prouvé son échec. Est-ce volontaire ? Pour en finir avec la mobilité au barème, voire avec le recrutement national des fonctionnaires ? Pour le SNES-FSU, c’est au contraire la preuve qu’il faut réintroduire du paritarisme dans la procédure. Un groupe de travail, avec les documents adéquats et le temps de préparation nécessaire, n’aurait jamais laissé passer de telles erreurs, ni celles, peut-être pire, qui ne sont pas encore apparues.
Au SNES-FSU Créteil, nous restons à vos côtés pour défendre les conditions de travail de toutes et tous les CPE, qu’ils et elles soient stagiaires, titulaires ou contractuel.le.s. Nous continuerons ainsi à lutter pour toutes les améliorations possibles d’affectations ubuesques proposées aux collègues, au détriment de leur stratégie de mutation et des besoins réels sur le terrain.