Ce CSA D a été l’occasion pour la DSDEN de nous présenter la DHG départementale à destination des collèges de Seine-et-Marne. La Directrice d’Académie nous a rappelé que cette présentation était prévisionnelle et pouvait évoluer en fonction du contexte politique.
Bien que le 77 soit un peu mieux doté pour la prochaine rentrée, l’absence de moyens suffisants reste prégnante. Les conditions de travail des enseignants et d’apprentissage des élèves ne vont pas s’améliorer, les effectifs par classe restant élevés, et le maintien des groupes de niveau en 6e 5e va à l’encontre des demandes de la profession.
Les effectifs de collèges pour la rentrée 2025 (prévisions : 422 collégiens supplémentaires sur 75133 prévus) vont encore augmenter compte tenu de la croissance démographique de notre département. A la rentrée 2025, nous compterons 134 collèges (ouverture du collège J Baker de Bussy St Georges pour les 6e, 5e et collège JJ Barbaux de Jouy le Châtel pour les 6e, 5e, 4e). Par conséquent, la DSDEN nous annonce 51 équivalents temps plein supplémentaires, dont 46 en Heures Postes.
Les effectifs augmentent davantage dans les zones urbaines que dans les zones rurales. Nous en avons profité pour souligner la tension que subissent certains collèges de ville comme à Melun. Le collège Brossolette par exemple a des effectifs en constante augmentation alors même que l’équipe pédagogique et les parents d’élèves dénoncent depuis des années le manque de place dans les différents bâtiments et dans les cours de récréation (entraînant des conditions d’apprentissage dégradées pour les élèves).
Concernant la dotation horaire globale, Mme Debuchy nous a rappelé les principes de répartition :
- l’équité départementale : collège par collège, niveau par niveau, avec 3 familles d’établissements (fusion des groupes 2 et 3) - vérifier les E/D -
- une approche différenciée
- une double comptabilisation des ULIS et UPE2A (ils sont pris en compte dans les effectifs des classes où iels sont inclu.es)
- un maintien des financements fléchés
La dotation se fait sur la structure et non au H/E (nombre d’heures par élève).
Le H/E varie selon la famille des établissements :
les F1 en pâtissent beaucoup : 1,14 alors que les REP+ sont à 1,48. Mais ce sont les établissements REP qui le plus lésés au niveau du H/E : 1,30.
Plusieurs détails nous ont été communiqués :
- certaines heures n’apparaissent pas dans la DHG prévisionnelle, comme les heures « savoir nager » car elles sont délivrées tout au long de l’année en fonction des besoins de chaque établissement.
- 1 UPE2A créée au collège Weczerka de Chelles.
- probable ouverture d’une classe CHAM au collège Pierre de Montereau mais le financement (30000€) reste encore à trouver et l’ouverture ne se fera qu’à cette condition.
- on comptabilise 108 bilangues : toutes les classes bilangues (ouvertures - fermetures) ont été validées. Rappelons que sur les 3h consommées par une bilangue, 1 seule est fléchée, le reste est pris sur l’autonomie.
- ouverture de l‘enseignement de l’arabe au lycée Jehan de Chelles en continuité avec l’enseignement au collège.
- ouverture de l’enseignement de l’italien au collège de l’Europe à Chelles.
- un atelier relais (différent de la classe relais) bascule de Noisiel à J Prévert de Lorez le Bocage.
- il existe 10 dispositifs de prépa métier de 20 élèves en collège. Les organisations syndicales en ont profité pour demander s’il était envisageable d’en ouvrir d’autres ailleurs. Mme Debuchy nous a répondu que cela n’était pas dans l’air du temps car les plateaux techniques se trouvent dans les lycées. Le taux de pression est de 153% (de 1 à 49 dossiers présentés /établissement)
Sur les groupes de besoin, la DSDEN nous a rappelé qu’un décret allait très probablement paraître, entraînant une modification du code de l’éducation. Actuellement, ces groupes consomment au maximum 40% de la marge d’autonomie du niveau 6e/5e.
La 26e heure de 6e est globalisée au niveau départemental pour mettre en place un mécanisme de compensation qui vise à ne pas dégrader la marge d’autonomie au-delà de 40%. Le montant total est de 772h qui est réparti sur 104 collèges (sur un total de134).
Dans le détail :
– > maintien des groupes de besoin en 6e et 5e : une évaluation se fera en juin selon les conditions suivantes :
- le volume horaire total en maths et français.
- flexibilité : pas d’assignation des élèves à un groupe - pas de classe de niveau -> harmonisation
des pratiques évaluatives -> projet d’évaluation en collège. - stratégie de réussite pour tous les élèves de 4e et 3e (accompagnement des élèves en difficulté en vue du DNB).
Autant dire que le SNES sera attentif aux résultats de cette évaluation.
– > Le DNB ne sera pas obligatoire pour l’entrée en seconde :
la note du DNB « renforcé » prendra en compte 60 % épreuves finales - 40% contrôle continu (uniquement les notes de l’année de 3e) à partir de la session 2026. Les correctifs académiques sont supprimés mais il y aura des commissions d’harmonisation académiques.
Le DNB doit valider le socle de compétences (le nouveau socle devrait être écrit et entrer en vigueur en 2026). Il y aura 3 pôles : pôle humanité - pôle scientifique - pôle psychosocial.
Les programmes vont être revus : ils seront soclés, moins cyclés mais davantage annualisés.
L’approche par compétences sera préconisée mais il n’y aura pas de dichotomie avec les évaluations chiffrées (comme actuellement, où le bilan de compétences de fin de cycle 4 est converti en notes pour le calcul de la moyenne au DNB).
– > En 4e et 3e : mise en œuvre de dispositifs de soutien - accompagnement. La DSDEN annonce qu’une heure sera attribuée en supplément dans la DHG pour les classes de 3e en mathématiques si le taux de difficulté est supérieur à 25% et si le collège a un e/d inférieur à 25, dans les collèges de familles 1 et 2 exclusivement.
1 h sera également donnée à 77 collèges pour faire de la coordination pédagogique, ce qui est présenté comme une initiative départementale. Les organisations syndicales ont souligné leur désaccord face à cette proposition de créer un coordonnateur pédagogique sur le projet d’évaluation notamment, considérant que cela introduit une hiérarchie supplémentaire entre les enseignant.es et la direction, et que cela porterait atteinte à la liberté pédagogique. Nous avons donc présenté un vœu intersyndical pour indiquer que nous sommes contre le choc des savoirs et contre la création de hiérarchies intermédiaires : vote à l’unanimité POUR de toutes les OS présentes : FSU, CGT, FO, UNSA, SNALC.
Nous avons rappelé que cette heure supplémentaire donnée pour cette coordination pourrait être réallouée aux établissements, notamment aux REP qui ont beaucoup perdu (voir le rappel plus haut).
Enfin, une marge de manœuvre est laissée aux établissements pour les heures de soutien aux élèves en difficulté et/ou fragiles et/ou EBEP, les effectifs restreints, le co-enseignement, les groupes de besoin, les devoirs faits, le stage de réussite, le tutorat…
Mme Debuchy a terminé en présentant les axes de travail départemental : formalisation des évaluations dans les établissements pour la validation des compétences. Les objectifs sont les suivants :
- vérifier la plus-value au bout des 4 années,
- garantir une orientation choisie et corréler décision du conseil de classe et appétence de l’élève car actuellement, à note égale aux épreuves de maths, le taux d’orientation est différent.
Concernant l’école inclusive, Mme Debuchy annonce la création de 4 nouveaux dispositifs ULIS : Roissy en Brie (Eugène Delacroix) - Fontainebleau ( Lucien Cézard) - Rozay en Brie (Les Remparts) - Lizy sur Ourcq (Camille Saint Saëns). Le 77 comptera donc 98 ULIS pour 134 collèges. Le choix des emplacements des nouvelles ULIS s’est fait en coopération avec les directions d’établissement, notamment sur les questions bâtimentaires. L’objectif est de mailler tout le territoire.
Ces 4 postes seront proposés aux enseignant.es du 1er degré, compte tenu de la difficulté à recruter des enseignant.es du 2d degré.
En Seine-et-Marne, 13000 enfants en situation de handicap sont scolarisés, et 25% des enfants placés en ASE sont en situation de handicap.
Actuellement 34 lycées ont un coordo ULIS.