L’année dernière, la région a récupéré des fonds de réserve dans tous les lycées où elle estimait que les fonds de réserves étaient trop important. Rappel : ici. Cette année pas de réfaction, mais des dotations qui n’accompagnent pas les dépenses supplémentaires liées à l’inflation.
Le CIEN du 12 septembre 2023 a rendu un avis défavorable sur la Dotation Globale de Fonctionnement des Lycées (ou DGFL) pour l’année civile 2024 présentée par Monsieur Chéron, vice-président du Conseil Régional en charge des lycées d’Ile-de-France. Il y a eu 15 votes défavorables (dont la FSU), 3 abstentions et ... 1 vote favorable !!
Pourquoi un avis défavorable à la DGFL 2024 ?
Il y a plusieurs raisons (voir aussi notre déclaration préalable) :
La plus importante est que ce budget ne permettra pas de faire fonctionner correctement les lycées d’Ile-de-France car les budgets réels sont en baisse si on les compare au taux de l’inflation qui s’élève à 5,9 % selon l’INSEE. La région a appliqué une majoration de 3,7% pour l’inflation donc insuffisante. Le mode de calcul se fait aux forfaits (par élève et à la surface) or ces forfaits n’ont pas augmenté depuis plusieurs années.
Par exemple en EPS, le forfait n’a pas bougé depuis…2013 ! 8 euros par élève, ce qui est notoirement insuffisant pour les locations d’équipements sportifs. Ce raisonnement est valable pour tous les autres forfaits.
Vous trouverez dans le fichier ci-joint, la dotation affectée à chaque lycée de l’académie. Sa répartition sera proposée en CA et va être soumise au vote des élus.
Les élus locaux de la région viennent souvent à ce CA budget, ce sera également l’occasion de prendre la parole et de mettre aux voix des motions sur les questions dépendant de la région (bâtiments, informatique, chauffage ).
Concernant les dotations informatiques, il est notamment nécessaire de dénoncer d’une part les dotations autoritaires en équipement non souhaités et la politique de limitation à 150 ordinateurs fixes à terme dans les lycées par non renouvellement du parc informatique quand les ordinateurs fixes tomberont en panne.
Dans le courrier de S1 vous trouverez à partir de la page 17, de nombreuses informations sur le CA budget, les conséquences des différents votes possibles.
extrait :
Sécurité dans les établissements : comment réagir en CA ?
Il est possible que les CA de novembre et décembre soient le lieu de débats autour de la sécurité dans les lycées. Le SNES-FSU est à l’écoute des personnels et se doit de porter leurs revendications dans les instances. Il refuse une policiarisation du système éducatif : l’école doit rester un lieu qui accueille tou-tes les élèves avec bienveillance mais qui doit aussi leur apporter la sécurité nécessaire pour s’épanouir.
Inutile donc de légitimer les opérations de communication du Conseil régional : ce dernier n’a cessé de diminuer les moyens alloués aux établissements pour fonctionner, faire les travaux et s’équiper en matériel. Tous ces moyens ont été réorientés vers l’enseignement privé, et voilà que la Région se targue maintenant de défendre les établissements publics en les sécurisant en catastrophe ! Ce ne sont pas quelques maîtres-chiens ou des portiques de sécurité très coûteux qui résoudront les difficultés. En revanche, les personnels connaissent bien leurs établissements et peuvent faire des propositions de travaux à réaliser si besoin. C’est d’ailleurs souvent déjà fait dans de nombreux lycées, mais la région a eu tendance à freiner les dépenses ces dernières années pour assumer son choix de favoriser l’enseignement privé : interrogeons-la lors des CA de novembre, exigeons des DGF à la hauteur des besoins et poussons-la à se mettre en cohérence avec ses prises de position publiques !
Cependant, c’est avant tout par des moyens humains que le système éducatif peut et doit agir pour les élèves, les soutenir, les aider à s’extirper des influences extérieures qu’elles et ils peuvent subir. Pour cela, il faut dans les lycées des équipes pluriprofessionnelles complètes, des professeur-es dans toutes les disciplines et sur tous les postes, des CPE, des PsyEN, des assistantes sociales et des infirmières. Il ne faut pas non plus négliger les postes d’AED : le rectorat n’a cessé de rogner les dotations ces dernières années, alors que le nombre d’élèves augmentait. Les dotations doivent être augmentées. Le SNES-FSU s’oppose à ce que ces derniers soient considérés comme des vigiles à l’entrée des établissements. Ce sont des personnels pédagogiques qui participent pleinement à l’éducation de nos élèves : elles et ils doivent être respecté-es, leur droit à la formation doit être assumé par l’Etat, leurs salaires doivent être augmentés ! Le CA de rentrée peut être l’occasion de déposer des motions rappelant les besoins en personnel du lycée.