19 décembre 2015

actu des établissements

Les enseignants du collège H. Barbusse de Saint-Denis écrivent à la Rectrice pour dénoncer les conditions de travail des non-titulaires

Madame,

Nous, personnels d’enseignement et d’éducation du collège Henri Barbusse (Saint-Denis), tenons à vous interpeller au sujet de la situation des personnels enseignants non titulaires au sein de notre établissement. ? titre d’exemple, suite à un congé maternité, pourtant par nature prévisible, et une série de démissions, des élèves de 6e et de 4e s’apprêtent à poursuivre leur année en français avec un-e cinquième professeur-e. L’absence de remplaçant-es titulaires, flagrante dans certaines disciplines, le confirme ; la dégradation de nos conditions de travail et de nos revenus a fait perdre à notre métier toute attractivité. Le recours à des emplois précaires, non ormés, devient la norme. Dans ces conditions, comment le Ministère de l ??ducation nationale peut-il encore prétendre avoir refondé l ??cole et « assurer la réussite de tous les élèves » ?

Dans notre établissement, comme dans l’ensemble du département, nous déplorons les conditions de travail précaires de nos collègues non titulaires. Le processus de sélection des enseignante-s contractuel-les reste aussi opaque qu’expéditif et les autorités académiques se contentent de les parachuter sans autre forme de procès dans leur nouvel établissement. En dépit de leur bonne volonté, ils-elles se retrouvent souvent démunis et en situation de détresse. L’absence manifeste de formation les expose à de graves difficultés pour assurer leurs cours et les place parfois, tout autant que les élèves, dans une situation de danger au sein de la classe.

De plus, les arrivées successives de nouveaux enseignant-es contraignent les équipes pédagogiques à un surcroît de travail pour assurer leur accueil dans des conditions décentes alors même que la formation initiale et la formation continue constituent un droit que l’institution se doit d’accorder à tous les personnels. Malheureusement, la réalité est tout autre : nos collègues non titulaires restent de fait la variable d’ajustement des politiques d’austérité et sont traités avec indifférence voire désinvolture.

Cette situation de précarité nous conduit donc à vous écrire pour demander un entretien dans les plus brefs délais.

Nous vous prions de croire, Madame, en notre attachement au bon fonctionnement du
Service Public d’ ?ducation.

Les personnels d’enseignement et d’éducation du collège Henri Barbusse (Saint-Denis)