Les personnels du Lycée Mozart (Blanc Mesnil) réunis en assemblée générale ont voté la grève pour le 6 septembre dénonçant des conditions de rentrée déplorables.
Il faut sauver le lycée Mozart
Ce matin, vendredi 1er septembre, les professeurs du lycée Mozart ont pu, lors du premier jour de pré-rentrée, constater que le nombre d’élèves prévu pour cette année scolaire était de 1046 (1061 si l’on compte le dispositif Nouvel Elan) et que quatre classes supplémentaires avaient bien été créées en dépit de nos alertes répétées et massives l’an passé. Rappelons que l’année dernière le nombre d’élèves avait déjà été revu à la hausse et montait jusqu’à 976, ce qui posait déjà de nombreux problèmes (absentéisme accru, dégradations des conditions de travail, multiplication d’incidents et d’accidents). La conséquence a été immédiate et sans appel puisque les résultats au bac ont connu pour la session 2017 une baisse spectaculaire de près de 10 points (alors que le lycée est classé depuis deux ans "1er Lycée de France") et que les filières STMG sont descendues au-dessous de la barre des 80%. Pourtant, deux STMG sont menacées de passer à 30 élèves alors que jusqu’à présent elles étaient bloquées à 24 élèves. La réponse du Rectorat et de la Région à nos alertes répétées a été bien en-deçà du minimum nécessaire pour assurer aux élèves les conditions de travail décentes auxquelles ils ont droit. Le Rectorat a créé un demi-poste de surveillant et un demi-poste de CPE, octroyé une dizaine d’heures de cours supplémentaires et la Région s’est fendue de quelques milliers d’euros pour de menus travaux. Aucun poste d’agent affecté au nettoyage et à la cantine n’a été créé alors même que celle-ci ouvrira un jour supplémentaire, ce qui mécaniquement engendrera une dégradation des conditions de travail des agents en poste.
A l’examen des emplois du temps des professeurs, plusieurs problèmes de taille sont déjà à déplorer :
1. Des salles initialement et habituellement prévues pour accueillir des demi-groupes et occasionnellement des classes à 24 élèves (salles O paires) sont actuellement affectées à des classes de 30 élèves dont des cours de langue exigeant pourtant une interactivité et un recours à la vidéo-projection constants. Dans ces salles, aucune circulation ni aucune respiration n’est possible : les conditions élémentaires de sécurité et d’enseignement ne sont absolument pas réunies.
2. Une salle a été "créée" en lieu et place de l’unique salle de réunion du lycée : l’acoustique y est déplorable et la salle se révèle encore impropre à l’enseignement.
3. La spécialité SES « science politique » en Terminale ES débouchant sur une épreuve à l’examen (coefficient 7+2) est prévue à 39 élèves.
4. Certaines heures de cours sur les emplois du temps des profs ne comportent pas d’indications de salle.
5. La suroccupation des locaux empêche la tenue de travaux autres que les cours (ateliers, dédoublement exigé pour un travail spécifique, soutien ponctuel, réception d’un parent ou d’intervenants extérieurs...). Quant au CDI, il est complètement saturé.
6. D’autres problèmes pédagogiques commencent à se poser notamment des emplois du temps compliqués et très changeants selon les semaines et les semestres, et de nombreux cours en classe entière de 16h à 18h notamment le vendredi après-midi.
7. Cinq professeurs non remplacés à ce jour.
8. Cette situation inacceptable n’est pas propre à Mozart. De nombreux autres lycées font face à une rentrée aussi infaisable que scandaleuse.
Nous constatons que la direction a été pressée par les autorités de faire en sorte d’accueillir coûte que coûte et à tout prix un nombre invraisemblable d’élèves supplémentaires dans des locaux déjà vétustes et exigus sans aucun moyen humain à la hauteur de l’enjeu. Les exigences pédagogiques et les impératifs de sécurité ne peuvent plus constituer la priorité de l’établissement. Nous ne pouvons accepter cela.
Nous serons en grève mercredi 6 septembre à 8h. Nous nous réunirons en AG pour décider de la suite du mouvement.