9 février 2014

actu des établissements

Le lycée de Nerval, encore une fois menacé, fait blocus !

A Monsieur Vincent Peillon, Ministre de l ?Education Nationale

Monsieur le Ministre,

Les enseignants du lycée Gérard de Nerval à Noisiel se tournent aujourd ?hui vers vous pour clamer leur désarroi face à la situation d ?un lycée menacé dans son existence même.
Au c ?ur de Marne la Vallée, le lycée Nerval est en effet depuis sa création un formidable tremplin pour de nombreux jeunes du secteur, par la diversité des formations qu ?il dispense, par la dynamique d ?excellence dont témoignent ses résultats aux examens, par l ?ouverture culturelle qu ?il a à c ?ur d ?offrir à ses élèves, quels que soient leur milieu et leur cursus scolaire.
Or, depuis trois années, le rectorat de Créteil ampute cruellement les moyens horaires de l ?établissement et réduit dangereusement sa structure. La DHG de la rentrée 2014-2015 prévoit en effet la suppression d ?une classe de première et d ?une classe de terminale, ne permet pas la réouverture d ?une cinquième classe de seconde pourtant nécessaire compte tenu de la poussée démographique, et met en péril l ?existence de toutes les options artistiques qui font l ?âme du lycée.
Outre la déstabilisation des équipes pédagogiques induite par la perte de plusieurs postes, la structure prévue pour la rentrée prochaine nous contraindrait à des sacrifices absurdes, tant d ?un point de vue pédagogique que d ?un point de vue éthique. La demande des familles et des élèves géographiquement proches de notre lycée est constante et ne peut pas toujours être satisfaite ; nous avons pu le constater lors des salons auxquels nous avons participé, lors de journées portes ouvertes que nous avons organisées et lors de nos visites dans les collèges voisins de l ?établissement. Cela fait plusieurs années que nous demandons en vain une redéfinition de notre secteur de recrutement, sensiblement plus restreint que celui des autres lycées du district (un collège et demi, contre deux en moyenne).
Dans un quartier reconnu fragile (sous Contrat Urbain de Cohésion Sociale), un tel acharnement du rectorat contre notre établissement nous semble incompréhensible. Il y a une semaine, nous avons adressé une demande d ?audience à Madame la Rectrice, qui reste pour l ?instant sans réponse.

C ?est pourquoi, convaincus que vous partagez notre conception d ?une éducation émancipatrice et ambitieuse pour tous, nous vous invitons dans notre établissement, afin que vous puissiez mesurer la légitimité de nos revendications.

Dans l ?attente d ?une réponse que nous espérons favorable et rapide, nous vous prions de bien vouloir agréer, Monsieur le Ministre, l ?expression de nos sentiments les meilleurs.

Les enseignants du lycée Gérard de Nerval