7 novembre 2004

actu des établissements

Delacroix Drancy : nouvelle audience au rectorat contre la précarité

Nouvelle audience après la grève du 21 octobre

Elle faisait suite à celle du jeudi 21 octobre précédant les vacances où 42 des collègues en grève avaient accompagné au Rectorat les CES du lycée dont le contrat arrivait à expiration, pour exiger leur réemploi.
Cette fois-ci, la délégation était composée de 5 enseignants (représentants des 4 sections syndicales : SNES-FSU, CGT, SGEN-CFDT et SUD), 1 surveillant et 5 des 6 CES concernés. Elle a été reçue par le chef de service de la DPAOS 5.
Le collègue du SGEN s’est chargé de faire un compte-rendu détaillé des propos de M.Lacheny.
Le bilan est bien maigre : une proposition d’emploi seulement pour un des CES chômeur. Rien avant janvier pour les collègues sollicitant un poste administratif (3), peut-être dans quelques semaines pour le personnel d’entretien (3).
Une nouvelle délégation se rendra au Rectorat dans 15 jours.

Quelques commentaires :

Six collègues sont donc au chômage : 5 CES et 1 CEC qui travaillait depuis 5 ans au lycée.
Alors que M.Lacheny s’était engagé le 21 octobre à prendre en compte les dossiers de nos collègues, aucune proposition concrète de réemploi n’a été faite à ces chômeurs, mise à part une qui ne tient pas vraiment la route puisque ce poste est destiné à un homme et le seul collègue CES homme peut difficilement l’accepter de part son statut de travailleur handicapé (temps de travail élevé, matériel lourd à charger). Etant donnée la situation d’urgence dans laquelle il se trouve, il va malgré tout se rendre dans l’établissement pour voir exactement en quoi consiste ce travail et évaluer s’il peut l’accepter.

Il y a un quota académique pour l’attribution de CEC dans les établissements. Seule une transformation de CES en CEC était initialement prévue par la direction du lycée, qui a par la suite monté un dossier pour une deuxième collègue à notre demande. Ces 2 transformations ont été entérinées par une commission qui a eu lieu le 28/10 à l’IA. Ces 2 collègues sont donc réemployées chez nous avec un changement de statut (passage de 20h à 30h, contrat d’une durée maximum de 3 ans). Et après ?
Une 3e collègue remplissait les conditions pour devenir CEC (plus de 50 ans). Elle se retrouve pourtant au chômage comme 5 autres CES-CEC !

Encore une fois, on nous a ressortit la théorie de la « surdotation ». Nous voyons pourtant bien au quotidien que le manque de personnel est criant à tous les niveaux à Delacroix comme ailleurs ! Les critères académiques d’attribution de personnel ne sont que le reflet d’une politique gouvernementale de restrictions budgétaires !

Indéniablement, la direction de l’établissement est responsable du non-suivi des CES-CEC qu’elle vient de mettre à la porte. A plusieurs reprises en CA, nous avons demandé un bilan des formations proposées à nos collègues. Jamais nous n’avons eu de réponse ! Un CES a droit, d’après les textes, à 400h de formation pour lui permettre de déboucher sur un emploi plus stable. Cependant, au-delà même de ce droit à la formation qu’il faut défendre, c’est à notre avis le statut même qui est à combattre ! Ce type de « contrats poubelle » maintiennent les gens dans la précarité et sont utilisés pour faire fonctionner les établissements vaille que vaille, sans créer de véritables postes. De nouveaux CES vont bientôt arriver chez nous. De nouveaux précaires qui viennent remplacer les anciens, maintenant chômeurs. Et dans deux ans, rebelotte ! Nous sommes nombreux à considérer qu’il faut titulariser sans condition de nationalité ni de concours tous ces précaires, arrêter immédiatement le recrutement de nouveaux précaires et créer les postes statutaires nécessaires au bon fonctionnement des établissements de l’éducation nationale.

Il nous faut rester vigilants et continuer à mettre en avant notre solidarité et le rapport de force que nous avons construit. Nous avons accompagné nos collègues précaires à deux reprises au rectorat et nous nous sommes engagés dans la grève le 21/10 pour dénoncer ce traitement scandaleux des « ressources humaines ». CONTINUONS LE COMBAT !

Les élues SNES-FSU au C.A de l’établissement,
le 8/11/04.