Maintien de la forme et continuité du fond : l ?inertie est lourde dans le Val-de-Marne, et le changement réel ne semble pas être inscrit au calendrier. Le calendrier a donc logiquement constitué un des premiers points d ?achoppement lors du CTSD réuni le jeudi 07 février 2013. En fixant au 13 février 2013 la remontée par les chefs d ?établissement des tableaux de répartition des moyens par discipline (TRMD), l ?Administration bafoue gravement les principes démocratiques de base. Les CA, pourtant décisionnaires en la matière, ne pourront être réunis en respectant les délais légaux. Ce sont donc bien souvent les chefs d ?établissements, qui, dans l ?urgence et en dépit des textes réglementaires, décideront seuls de la répartition des moyens de la DHG.
Ce maintien de la forme s ?est également caractérisé par la piètre qualité du dialogue social dans le département : les chiffres de rentrée ne nous ont pas été communiqués malgré de multiples demandes, écrites comme orales. De plus, les documents fournis pour la préparation de ce CTSD l ?ont été sous forme d ?un fichier PDF dont les protections relèvent de la haute sécurité : interdiction de copie, d ?assemblage, d ?extraction... Devant l ?insistance générale, le DASEN (ex Inspecteur d’Académie) a bien été contraint de convenir qu ?à l ?avenir, les chiffres de rentrée seraient communiqués en octobre et que les documents seront transmis sous format informatique modifiable.
L ?efficacité (modeste) du travail syndical n ?a donc pas su s ?interdire de franchir les barrages de la forme : nous avons pu comparer les chiffres de février dernier à ceux fournis en pdf verrouillé. C’est ainsi que nous avons constaté toute la distance sémantique séparant l ?acception gouvernementale du mot « changement » de la nôtre En effet, dans les classes banales, le H/E continue son irrémédiable descente aux abîmes entamée depuis plusieurs années. La tendance à la baisse se poursuit avec un passage d ?un indice 1, 24 à 1, 23. Cette règle, faire plus avec moins, s ?applique également en ce qui concerne le calcul du pourcentage des HSA dans la dotation : il augmente de presque 10 % cette année. Plus de 8 % des dotations globales sont constituées d ?heures supplémentaires. Changement dans la continuité sauf pour les élèves et les enseignants qui voient les conditions d ?apprentissage et d ?exercice des métiers se détériorer. Nous avons donc évoqué les remontées des établissements qui traduisaient sensiblement ces situations. Déjà des établissements mènent la lutte sur ces questions comme le collège Danielle Casanova de Vitry-sur-Seine où la grève a permis l ?obtention de 12 heures supplémentaires dans la DHG.
Au regard de ces chiffres, quelques questions nous sont venues à la bouche : comment évoquer l ?éducation comme une grande priorité devant la réalité crue que révèlent ces chiffres ? Comment penser refonder en continuant la casse et en maintenant des dispositifs dont la preuve de la nocivité n ?est plus à faire (LPC, dispositif ECLAIR...) ? Ces chiffres manifestent qu ?à l ?inverse des discours médiatiques, la politique austéritaire menée à l ?échelle nationale continue d ?attaquer les fondations de ce qui fait de la France une grande puissance mondiale : son Service Public et le Service Public d ?Education en particulier.
A l ?heure où 20 milliards sont octroyés aux entreprises, il est temps d ?allumer les sirènes et d ?éteindre les flammes ! Penser vaincre la crise par l ?austérité, c ?est croire benoitement que l ?on éteint l ?incendie en chargeant le canadair de napalm.
Nous réaffirmons que le SNES-FSU et le SNEP-FSU continuent et continueront leurs rôles de vigiles, en soutenant individuellement et collectivement les personnels pour défendre un Service Public d ?Education de qualité, en maintenant aussi leur attachement aux principes de la démocratie, du dialogue social, et du respect des textes de la République. Pour cela, nous prendrons toute notre part dans les luttes à venir.