Affirmant que « le collège aggrave la difficulté scolaire, particulièrement les disciplines fondamentales », la ministre impose une réforme qui ne tient pas compte des inégalités sociales de plus en plus criantes sur notre territoire, fragilisant le système éducatif dans son entier. L ?égalité devant le service public et la garantie de sa continuité sont des droits fondamentaux en France. Ils ne sont pas respectés à Saint-Denis, en particulier dans le 1er degré, mais aussi dans le secondaire. Les conditions de travail des personnels éducatifs, des travailleurs médico-sociaux, des agents de service se dégradent, impactant gravement les conditions d ?apprentissage de nos élèves. Chaque enfant en France a le droit à une éducation publique de qualité, enseignée par des professeurs recrutés sur concours, chaque enfant doit pouvoir être suivi psychologiquement et socialement. Ce n ?est pas le cas à Saint-Denis où des postes restent vacants, des enseignants se voient non remplacés, laissant les élèves sans apprentissage des mois durant, où les travailleurs médico-sociaux font défaut parce qu ?ils ne sont plus recrutés ou doivent se répartir sur plusieurs établissements.
La réforme des collèges n’est nullement pédagogique, mais bien économique. Alors que les moyens alloués pour la prochaine rentrée par le Rectorat commencent à arriver dans nos établissements de Saint-Denis, nous constatons que cette rentrée se fera sous le sceau de suppressions de postes d ?enseignants, de réduction (voire suppression) des options, de réduction des dispositifs spécifiques, de réduction des dédoublements de classes.
Au collège De Geyter, la section bilangue arabe sera fermée l ?an prochain sur décision de l ?Inspection Académique, alors même que le lycée de secteur Suger propose la continuité de cet enseignement, la section football est amputée de la moitié de ses heures, le latin devient un « enseignement de complément » auquel on a enlevé quatre heures, les classes bilangues anglais/espagnol ont des groupes surchargés, aucun dédoublement n ?est envisagé pour les classes non-bilangues alors même que ce sont les élèves qui en ont le plus besoin, sur quatre postes d ?anglais, un seul est pourvu, les trois autres étant assurés par des professeurs contractuels, l ?option Découverte professionnelle est supprimée, remplacée par un « EPI » pris sur les heures de français et de technologie, enfin, le Rectorat, calculant au plus juste les effectifs des classes de sixième, met en péril un poste en français déjà fragilisé par l ?arrêt des dédoublements des cours en demi-groupes.
Conséquences : fermeture annoncée de trois postes au collège De Geyter (arabe, EPS, français).
Alors est-ce le collège qui aggrave la difficulté scolaire ? N ?est-ce pas plutôt le mépris des pouvoirs publics à l ?égard des personnels, des élèves et de leurs parents qui aggrave les difficultés et creuse les inégalités ?
Il est temps que l ?Etat, en termes de dépenses, retrouve le sens des priorités.
Nous voulons : l’abrogation de la réforme, le maintien de tous les postes pour stabiliser les équipes éducatives, le maintien des enseignements optionnels qui sont facteurs de mixité sociale dans nos collèges, une formation professionnelle accrue pour tous, une titularisation des contractuels, davantage de moyens humains et budgétaires afin que l’ « ?cole de la République » ne soit pas un vain mot à Saint-Denis.
Pour protester contre les décisions arbitraires du Rectorat, les enseignants du Collège Pierre De Geyter seront en grève le jeudi 4 février 2016
Rassemblement des parents et des enseignants devant l ?Hôtel de Ville
Jeudi 4 février à 12h30
Jeudi 4 février à 12h30