Communiqué de presse de la cité scolaire Henri Wallon, Aubervilliers
10 juin 2010
L ?ensemble de la communauté éducative de la cité scolaire Henri Wallon d ?Aubervilliers réunie ce matin en AG (enseignants, conseillers principaux d ?éducation, assistants d ?éducation) tiennent par le présent communiqué à répondre d ?une part aux annonces faites par le Ministre de l ?Education Nationale et de l ?Inspection d ?Académie de Seine-Saint-Denis et d ?autre part aux différentes rumeurs médiatiques concernant l ?incident violent ayant eu lieu au sein de notre établissement ce mercredi 9 juin 2010.
Nous tenons d ?abord à souligner que c ?est grâce à la promptitude et au professionnalisme de nos infirmières que le jeune homme blessé est aujourd ?hui en vie.
Nous souhaitons aussi exprimer notre solidarité à l ?égard du personnel surveillant de la cité scolaire, personnel dont le travail est remarquable, et ce malgré des conditions d ?exercice difficiles. Ainsi, et a contrario de ce qui a pu être dit dans la presse, les jeunes adultes qui se sont introduits dans l ?établissement hier ne l ?ont pas fait par les grilles d ?entrée auprès desquelles se trouvaient les surveillants, mais par un endroit dérobé.
Il est évident que pour un établissement comme le nôtre, le nombre de surveillants affectés n ?est pas suffisant : le ministère ne peut appliquer les mêmes ratios élèves/surveillants entre un établissement de centre ville et un comme le nôtre, dont le contexte socio-économique est de plus en plus difficile, et dont la paupérisation est de plus en plus visible.
Nous le redisons ici, comme nous l ?avons déjà dit au cours de notre grève de cet hiver : la violence ici est d ?abord institutionnelle.
C ?est pourquoi nous dénonçons le discours gouvernemental qui se saisit avidement d ?un incident comme celui-ci pour justifier un discours sécuritaire, alors que dans le même temps ce même gouvernement réduit massivement des postes d ?enseignants ou prévoit de
réaugmenter le nombre d ?élèves par classe.
Dans la même logique l ?arrivée à la rentrée prochaine d ?enseignants stagiaires qui n ?auront reçu aucune formation (réforme dite de la mastérisation) ne peut que nous inquiéter et nous amener à nous interroger sur les réels objectifs du gouvernement.
En ce qui concerne les annonces faites par le Ministre de l ?Education Nationale, nous sommes curieux de savoir si « l ?indignation » qu ?il affiche est liée au fait que nous demandons depuis maintenant plus de 6 ans auprès de la Région et du Département des travaux de rénovation de l ?enceinte de notre établissement, et que ces travaux n ?aient toujours pas été réalisés ??Nous demandons également la réfection totale de l ?établissement, construit en 1968, depuis près de 10 ans..
A titre d ?exemple, si le portail visiteur est aujourd ?hui doté d ?un visiophone, c ?est parce que nous nous sommes mis en grève suite à l ?agression par un ancien élève de notre gardienne.
Ce n ?est pas de « sanctuarisation » dont cet établissement a besoin mais d ?un entretien régulier et de travaux de bon sens.
Aussi, nous doutons de l ?efficacité des Equipes Mobiles de Sécurité, qui arrivent après les incidents et sont étrangères à l ?établissement : elles servent surtout à la communication du Ministère et à la mise en valeur de ses actions, mais ne peuvent se substituer au travail de personnels éducatifs pérennes. La violence en milieu scolaire doit être prévenue et non réprimée, de manière générale par un meilleur suivi des élèves déscolarisés de la part de l ?Inspection d ?Académie.
Par ailleurs le Ministère a décidé une réorganisation du calendrier de fin d ?année : pour notre établissement, cela signifie que depuis le 4 mai les collégiens orientés en voie professionnelle ne sont plus en cours, et errent dans l ?établissement. De plus, le maintien des cours en lycée jusqu ?au 14 juin et la tenue d ?épreuves de baccalauréat dans le même temps imposent un surcroît considérable de travail aux personnels surveillants.
Nous nous refusons donc à ce que cet évènement vienne entériner une politique gouvernementale que par ailleurs nous dénonçons.