Dans une lettre ouverte adressée au Premier Ministre, à la Ministre de l’Éducation nationale, à la Rectrice de l’Académie de Créteil, et à la Directrice académique des services départementaux de l’éducation nationale, les enseignant.e.s du collège des Closeaux de Rungis dénoncent les conséquences sans précédent de la mise en place du dispositif « Choc des savoirs », conséquences déjà visibles dans la DHG qui vient d’arriver dans leur établissement.
La mesure-phare est la mise en place de groupes de niveau en français et en mathématiques à la rentrée 2024 en 6^e et en 5^e puis en 2025, en 4^e et en 3^e. Les enseignant.e.s ne peuvent accepter cela pour de nombreuses raisons :
 ? La recherche scientifique souligne les effets catastrophiques de l’enseignement par groupes de niveau alors qu’il existe des dispositifs d’accompagnement des plus fragiles qui ont fait leurs preuves.
 ? Les élèves de 6^e , qui déjà passent d’un/e enseignant.e à plusieurs, ne vont plus appartenir à un groupe classe mais un groupe en français, en maths et un autre groupe pour les autres matières. Cela ne peut que les déstabiliser. Le lycée connaît déjà les effets désastreux de ce type de fonctionnement alors que les élèves sont plus âgé.e.s et autonomes.
 ? Pour aligner les heures de mathématiques et de français pour 2 niveaux puis 4, les emplois du temps des élèves et des enseignant.e.s vont être durement impactés, entraînant des difficultés d’organisation du travail et très certainement un surcroît de fatigue pour tous les acteurs du collège alors que les enseignant.e.s travaillent déjà en moyenne 40 heures par semaine.
 ? Il sera impossible pour les enseignant.e.s de français et de mathématiques d’être professeur principal puisqu’iels n’auront plus que des groupes et non des classes. Le suivi pédagogique et la tenue des conseils de classe n’en seront que plus complexes.
 ? La mise en place de ce dispositif nécessite d’utiliser les marges d’autonomie. C’est la fin des dédoublements qui ont pourtant prouvé leur efficacité dans la réussite des élèves, c’est la fin des enseignements comme l’allemand, le latin, la Cham… Et pourtant, ces matières sont une garantie pour l’école publique de maintenir une offre de formation attractive face aux établissements privés.
 ? Les « bons » collèges ne seraient pas obligés de constituer des groupes de niveau s’ils n’ont pas d’élèves en difficulté. Ils pourraient donc conserver leurs dédoublements, leurs options… ce qui va encore accentuer la disparité entre les établissements.
Les enseignant.e.s du collège des Closeaux demandent donc l’arrêt immédiat de la mise en place du dispositif « choc des
savoirs ». Ce dispositif va accentuer le caractère déjà inégalitaire de notre système éducatif. Il vient s’ajouter à la longue liste de prescriptions descendantes qui vont à l’encontre des recommandations de bonne gouvernance portées par la recherche universitaire et les organismes internationaux.
Ils demandent enfin une augmentation de la DHG pour mettre en place les dédoublements de classe et maintenir toutes les options (latin, grec, Cham …) ainsi que le rétablissement de la Technologie en classe de 6^e.
Vous trouverez leur lettre ouverte en pièce jointe.