13 avril 2022

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Motion « Action » du congrès académique du SNES-FSU Créteil !

Motion « Action » du congrès académique du SNES-FSU Créteil !

Le congrès académique du SNES-FSU Créteil a adopté la motion ci-dessous le 12 avril 2022.

Les résultats des élections présidentielles ont confirmé les pires craintes que nous n’avions cessé de répéter à l’approche du premier tour, l’extrême-droite, avec ses 3 candidat-es, n’a jamais été aussi haute. Le président sortant porte un bilan catastrophique. Avec son ministre Jean-Michel Blanquer, ils ont mené une casse méthodique de l’Éducation nationale et du service public d’éducation avec des réformes néolibérales et antisociales. Ils ont mis à terre le baccalauréat principalement constitué d’épreuves terminales, anonymes et nationales qui permettait de garantir un minimum d’égalité entre candidates issues de différents milieux sociaux. Ils ont mis en place une sélection inique à l’université qui pénalise les élèves des milieux populaires et des territoires les plus défavorisés. Ils ont imposé une autonomie des établissements visant à mettre au pas les personnels. Ils ont continué à diminuer les moyens attribués au système éducatif, ce que la pandémie de covid-19 a cruellement révélé. Ils ont détruit la gestion collective des carrières des personnels, revenant sur les avancées de 1945. Ils ont laissé entrer dans le système scolaire des structures privées, comme Le Choix de l’École, défendant uniquement leurs intérêts et leurs profits. Ces politiques ont été menées avec le soutien de la sphère médiatique. Après ce quinquennat, l’école va mal et s’éloigne du système éducatif que portent la FSU et ses syndicats.

Malgré ce bilan, le président de la République n’a rien remis en cause et veut maintenant dynamiter la protection sociale, le service public et l’Éducation nationale. Rien n’aura été épargné aux personnels, du prof-bashing à l’annonce du passage de l’âge de départ à la retraite à 65 ans, sans oublier ce nouveau statut dans lequel les missions seront considérablement alourdies. Ne soyons pas dupe des quelques timides annonces d’aménagements de programme d’entre-deux tours pour tenter de séduire un électorat d’enseignantes épuisées par les 5 années du ministre Blanquer : elles sont très loin du compte !

Avant le premier tour, la FSU avait appelé à battre la droite et l’extrême-droite. Alors que certaines, même à gauche sont tentées par un bulletin Marine Le Pen par colère contre Macron, il est nécessaire de rappeler que cette dernière n’est pas une solution à nos problèmes et ne le sera jamais. Ce n’est pas par un programme antidémocratique et de haine envers les minorités que nous pourrons espérer améliorer notre société. Son programme, c’est la casse de l’Éducation Nationale. C’est la mise au pas des élèves et des agents, c’est l’enseignement de l’histoire qui glorifie le roman national dans ce qu’il y a de pire, c’est la destruction de tout ce pour quoi, après bien d’autres avant nous, nous nous battons. Le SNES-FSU Créteil réaffirme le fait qu’aucune voix ne doit aller à l’extrême-droite au second tour de la présidentielle. Pour cela, une des tâches doit être de faire une campagne sur un argumentaire avec notre engagement dans VISA.

Un puissant mouvement de rejet et de résistance existe, exprimé pendant ces élections, et bien avant, pendant tout le quinquennat du président Macron : grève contre la réforme des retraites, mouvement des gilets jaunes, mouvement contre les mesures liberticides du gouvernement. Quelle que soit l’issue du scrutin, le SNES-FSU Créteil continuera de résister et de mener les luttes.

Il appelle de nouveau à battre la droite et l’extrême-droite lors des élections législatives de juin. Dans la perspective de ces élections, il continuera à dénoncer la politique de Macron, comme il le fait depuis 5 ans. Le SNES-FSU Créteil réaffirme avec force ses principaux mandats, dans cette période troublée. Il exige une Sécurité sociale couvrant tous les risques de la vie et une retraite à 60 ans, à 37,5 annuités à taux plein. Il défend le code des pensions civiles et militaires. Il exige l’abrogation des réformes du collège et du lycée, la fin de la sélection à l’université, le retour à une gestion paritaire des carrières. Il revendique un déblocage immédiat des salaires avec une revalorisation immédiate et significative du point d’indice et des pensions ainsi qu’un plan de rattrapage pour revenir au niveau de rémunération du début des années 2000. Il demande un plan de recrutement massif en postes statutaires dans l’Éducation nationale pour faire face aux nombreux besoins y compris en remplacements : enseignantes, CPE, AESH, AED, PsyEn, infirmier.es.

Quel que soit le résultat des élections présidentielles, la période sera difficile pour les personnels de l’Éducation nationale. Le SNES-FSU Créteil estime qu’il n’est pas possible de baisser les bras et qu’il faut d’ores et déjà préparer les luttes pour les semaines à venir. Il appelle les personnels à participer aux manifestations contre le racisme et le fascisme du samedi 16 avril 2022 à l’initiative de la Marche des solidarités rejointe par la FSU et de nombreux autres OS et collectifs et quel que soit le résultat des élections présidentielles, Il appelle à faire du 1er mai 2022 un moment fort d’expression des luttes sociales.

Le SNES-FSU Créteil soutient tous les personnels attaqués par le gouvernement et par la hiérarchie. Il appelle à l’annulation des mutations-sanctions contre les 6 collègues de l’école Pasteur de Saint-Denis. Il continuera à lutter contre toutes formes de répression administrative à l’encontre des collègues.

Le SNES-FSU Créteil soutient les AESH du 94 en grève illimitée depuis le 10 janvier 2022 pour obtenir un véritable statut de fonctionnaire de catégorie B, l’abandon des PIAL et l’annulation de l’augmentation du temps de travail sans augmentation de salaire.

Au-delà, il considère que nous devons, dès maintenant, préparer un plan d’action pour mettre en échec les contre-réformes annoncées par le président de la République. Ce dernier veut s’attaquer aux retraites dès l’été puis à notre statut certainement dès la rentrée : nous ne le laisserons pas faire ! Nous ne voulons pas du « nouveau pacte » du président-candidat Macron, de l’université payante, de l’entrisme des officines privées ni pour les élèves ni pour la formation des enseignantes. Dès maintenant, établissons un rapport de force en diffusant largement nos mandats durant cette période électorale, en faisant la promotion de la caisse de grève du SNES-FSU notamment pour les personnels les plus précaires, en réunissant des assemblées générales et des heures d’information syndicale, en s’organisant dans les établissements, préparons les luttes à venir !

Pour : 54
Contre : 0
Abs : 0
NPPV : 0