19 novembre 2018

actu des établissements

Les enseignants du collège Simone de Beauvoir (Créteil) face aux difficultés de la vie scolaire

À Créteil, le 14 novembre 2018

Les enseignants-tes du collège
Simone de Beauvoir – Créteil, réuni-e-sen assemblée.
Les délégués-ée-s parents d’élèvesFCPE.

À Monsieur Vincent Auber
Inspecteur d’académie – Directeur
académique adjoint à l’IADASEN
Sous couvert de Madame Alexandra Cote-Sainsaulieu, chef d’établissement

Monsieur,

Nous venons, par le présent courrier, faire suite à notre demande passée de deux
postes d’AED au sein du collège Simone de Beauvoir.

En effet, le 9 juillet 2018 nous avons été reçu en audience en présence d’une délégation d’enseignants-tes, de parents et du Maire adjoint de la municipalité de Bonneuil, M. Oztorun. Ces discussions se sont tenues par ailleurs devant notre équipe de direction, participant aux débats.

Suite à cette rencontre, aucun moyen supplémentaire n’a été affecté à la vie scolaire de notre établissement. L’Équipe des AED demeure de 5 personnes, (plus une attachée à l’encadrement de la classe Relais qui n’assure pas son service au sein de l’établissement) et le nombre d’élèves n’a pas évolué (534 élèves). Le taux d’encadrement de notre établissement reste donc de 1 surveillant pour 106 élèves,
soit 21 élèves de plus par surveillant que la moyenne départementale (1 surveillant pour 87 élèves, selon les derniers chiffres dont nous disposons). Pire encore, aucune réponse officielle ne nous est parvenue, ce qui témoigne du peu d’intérêt porté à une demande que nous avions pourtant préparée avec soin, afin de les éléments vous permettant de juger objectivement de la situation.

Nous en prenons acte et estimons avoir fait notre devoir en portant à votre connaissance, éléments factuels à l’appui, une situation qui nous semblait préoccupante pour la sécurité de nos élèves et l’exercice de notre métier.
L’actualité récente qui a touché le lycée Edouard Branly à Créteil, dont les élèves sont pour partie issus de notre collège, a tristement montré que ces questions ne sont pas à prendre à la légère dans notre département et dans notre ville.

Que faut-il donc attendre pour que notre expérience du terrain soit entendue ? Que faut-il donc dire pour que notre volonté d’offrir un climat de travail serein soit considérée ?

Nous sommes venus porter à votre connaissance un problème de moyens humains, vous nous avez répondu que c’était l’emploi des moyens existants qui était à questionner.

Contredisant à nouveau cette réponse, nous vous citons l’événement suivant, qui selon-nous, illustre bien les conséquences de ce type de logique purement comptable : face à un problème de harcèlement répété vécu dans la cour de récréation par un élève en situation de handicap, (relevant du dispositif ULIS), nous
n’avons eu d’autre choix que de proposer à cet enfant de passer ses récréations devant la loge pour qu’un adulte puisse veiller sur lui. Autrement dit, faute de moyens pour assurer la sécurité de la cour, ce sont les victimes que nous privons du droit de circuler librement, et de jouer comme les autres enfants.

Il s’agit là d’un fait parmi d’autres que, cette année encore, nous répertorierons au côté de l’ensemble des incidents survenus, dans les couloirs de l’établissement et ailleurs. Ce recensement sera donc à même de prouver à nouveau que, sans encadrement supplémentaire, la vie scolaire, même dans un emploi le plus avisé de ses moyens, ne peut empêcher des situations dangereuses pour les élèves.

Nous porterons cette documentation à votre connaissance en temps voulu afin qu’elle s’ajoute à l’ensemble des faits et des réclamations déjà formulées. Dans cette nouvelle réclamation nous associons les délégués-ées de parents d’élèves, déjà présents-tes à nos côtés l’année passée, soutenant cette demande fondée sur une volonté commune d’offrir le meilleur encadrement à leurs enfants et à nos élèves.

Face à nos alertes, vous avez choisi de détourner le regard. Dés lors, si un incident grave devait survenir, l’instance de l’académie ne pourra nier avoir été en pleine connaissance de cette situation inacceptable et pourtant, l’avoir jugée jusqu’ici de façon très secondaire.

En vous priant Monsieur, d’accepter l’expression de nos salutations les plus
distinguées,

Les enseignants-tes réunis-es en assemblée.
Les délégués-ées parents d’élèves FCPE.