Le 23 avril 2020, la section SNES-FSU du lycée Clemenceau de Villemomble s’est adressée à la hiérarchie de l’établissement concernant les conditions d’une éventuelle reprise le 11 mai prochain.
La section SNES-FSU du lycée Clemenceau s’est réunie, en visioconférence, le lundi 20 avril 2020. Elle a pris connaissance et échangé à propos de la décision du Président de la République d’ouvrir les établissements le 11 mai prochain. Elle n’accepte pas les raisons avancées pour cette réouverture précoce. Le redémarrage de l’économie ne peut se faire aux dépens de notre sécurité. Les arguments sociaux, s’ils ont une cohérence, ne sont pas plus acceptables : le pouvoir n’a cessé de diminuer les moyens des établissements et de creuser lui-même les inégalités. A chacun d’assumer ses responsabilités. Nous avons besoin de moyens suffisants pour reprendre dans des conditions satisfaisantes.
Pour l’instant, la réouverture du lycée est impossible le 11 mai. Pour qu’elle puisse avoir lieu, nous estimons que certaines conditions doivent être absolument réunies :
- tests sérologiques de l’ensemble des personnels et des élèves,
- matériel nécessaire en quantité suffisante : gants, masques aux normes FFP2 ou FFP3 pour les personnels et les élèves, gel hydroalcoolique,
- mise en place de mesures de distanciation sociale : distance de 2m entre tou.te.s les élèves, prise en compte des conditions de venue des personnels et des élèves par les transports en commun, question du croisement dans les couloirs, accès des élèves au lycée, impossibilité d’ouvrir la cantine, nécessité de remaniement des emplois du temps,
- nettoyage et désinfection journalière de l’établissement, ventilation de l’ensemble des bâtiments toutes les 24h.
Cependant, nous savons que, vu le temps nécessaire pour mettre au point un vaccin, la réouverture devra finir par avoir lieu. La fin de l’année scolaire peut nous permettre de préparer l’année prochaine, soit par des réunions en distanciel, soit par des réunions physiques si les conditions sanitaires le permettent. Les personnels à risque ou ayant des personnes à risque à leur domicile doivent pouvoir être dispensés de venir dans les établissements.
Concernant les épreuves de baccalauréat, nous considérons qu’en l’état, le maintien de l’EAF et des oraux de rattrapage est impossible sans courir de graves risques pour la santé de tou.te.s.
Nous demandons au chef d’établissement de nous communiquer dès que possible ses pistes de travail pour la fin de l’année et pour la rentrée de septembre. Nous considérons que l’ensemble de la communauté éducative doit pouvoir participer à ce travail, dans le respect des conditions sanitaires et de la sécurité de tous les personnels.
Cette reprise ne pourra être que progressive. Nos élèves et les personnels ont, pour certain.e.s, subi la maladie et affronté des décès. Par ailleurs, nous devons aussi prendre en compte la grave crise économique qui frappe notre pays, et particulièrement notre département. Il est certain que nombre de nos élèves ont des parents qui ont dû perdre leur travail, et tomber dans la précarité et la misère. Nous devrons prendre en compte cette situation générale dans notre reprise en main des groupes-classes.
Pour terminer, nous constatons que la continuité pédagogique a entraîné une charge de travail importante. Or, il semble qu’on nous demanderait de reprendre des activités en présentiel tout en continuant à assurer un travail à distance. Nous tenons à rappeler que notre emploi du temps est conditionné à notre statut, et que nous n’accepterons pas une extension de notre temps de service. Les maxima de services doivent être respectés.