17 mai 2021

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Intervention S3 de Créteil au congrès national du SNES-FSU de Paris 2021

L’intervention de Mathieu Logothetis lors de l’ouverture du congrès national du Snes-fsu de Paris 17 mai 2021.

Très cher-e-s camarades,

Au nom de la délégation de Créteil, permettez-moi d’abord d’adresser notre salut fraternel à toutes les délégations présentes et à nous souhaiter à toutes et tous un congrès productif, qui malgré le contexte technique très difficile, nous permette d’en sortir renforcé.

Nous savons déjà que la covid-19 et ses conséquences occuperont sans doute une bonne partie de nos échanges. C’est bien normal : nos collègues vivent depuis plus d’un an maintenant avec cette menace au-dessus de la tête, nombre d’entre elles et eux ont été atteint, directement ou indirectement, et tous les discours du gouvernement ont été centrés sur cette crise.

A Créteil, nous considérons que ce congrès doit, au contraire, s’extraire le plus rapidement possible de ce contexte et se tourner vers l’avenir. Et cet avenir, mes cher-e-s camarades, est loin d’être rose.

Ce gouvernement, malgré une gestion calamiteuse de la crise, a tenu son cap ! Aucune des politiques menées depuis 2017 n’a été réellement remise en question. Dans l’éducation, toutes les réformes entamées ont été poursuivies : réforme du collège, réformes des lycées et du baccalauréat, réforme de l’orientation, réforme de la formation des maîtres, auto-évaluation des établissements, relance du Grenelle par le ministre. Le pouvoir a continué à démanteler le paritarisme. Les coupes dans les services publics, malgré la grande utilité de ces derniers pour lutter contre la pandémie, continuent ! Le pouvoir a continué à arroser les plus riches de nombreux cadeaux fiscaux et d’aides, attendant que la richesse ruisselle vers le bas. La réforme de l’assurance-chômage va entraîner une forte dégradation des conditions de vie des plus pauvres, et la réforme des retraites est toujours là, comme une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. Bref, rien ne change.

Pour se maintenir malgré le nombre important de morts et de personnes atteintes de covid long, le pouvoir a usé de restrictions massives des libertés, a continué à utiliser les violences policières dans les mouvements sociaux, a instrumentalisé les idées de l’extrême-droite pour attiser la haine entre des pans entiers de la population. L’Éducation a été particulièrement victime d’une politique malveillante. Le ministre a choisi de ne mettre aucun moyen supplémentaire, préférant la mise en danger de toutes et tous, et finalement la réduction de l’offre éducative. Nous avions appelé à la démission de Jean-Michel Blanquer, nous pensons toujours à Créteil que ce ministre, qui préfère jouer avec les communautarismes et l’écriture inclusive que de protéger la santé des usagères, des usagers et des personnels, n’a plus rien à faire au ministère.

Dès que l’épidémie aura régressé, le pouvoir va l’utiliser pour poursuivre sa politique de destruction de l’État. On entend déjà cette petite musique : la dette est abyssale, il faudra payer !!! Après plus d’un an de privation de libertés, c’est une purge qu’on nous prépare. Tout cela dans un contexte politique dans lequel la victoire de Marine Le Pen semble de plus en plus crédible...

Dans cette ambiance délétère, nos collègues ont besoin d’organisations syndicales puissantes, et particulièrement du SNES, syndicat majoritaire qui reste un repère pour beaucoup d’entre elles et eux. Elles et ils ont besoin que le SNES produise une analyse solide de la situation, au-delà des petites phrases, et qu’il alerte déjà sur les dangers importants de la période qui vient. Elles et ils ont besoin que le SNES revendique certes la défense des services publics et du système éducatif, mais porte aussi des mandats audacieux et novateurs sur l’éducation prioritaire, sur le lycée et le bac, sur le collège, sur les droits des femmes. Elles et ils ont besoin d’un SNES qui, au-delà de la crise sanitaire qu’il a plutôt bien géré, commence à préparer d’ores et déjà les luttes de l’avenir. Elles et ils ont besoin d’un SNES qui mette la lutte contre l’extrême-droite, et contre ses valeurs qui polluent le débat public, au cœur de ses priorités, et particulièrement dans le système éducatif. Elles et ils n’ont pas besoin d’une organisation craintive, qui se demande juste comment maintenir son pré carré suite à la disparition des CAP, mais d’un syndicat offensif, qui a tiré les leçons du passé et qui tente de se développer et de construire un rapport de force qui permette aux collègues d’espérer des améliorations concrètes de leurs conditions de travail, une véritable revalorisation de nos métiers et un véritable plan de développement des services publics.

C’est cette orientation que les délégué-e-s de Créteil porteront tout au long de cette semaine de congrès.

Merci de votre attention, et un excellent congrès à toutes et tous !