Le jeudi 9 septembre 2023 s’est tenu à la Direction des Services Départementaux de l’Éducation Nationale (DSDEN) le Conseil Social d’Administration Spécial Départemental (C.S.A.S.D.) relatif aux mesures d’ajustement de la rentrée dans les collèges du Val-de-Marne. Mme Bazzo, Directrice Académique des Services de l’Éducation Nationale a répondu aux remarques et questions des élu-es des syndicats : le SNES-FSU, FO, la CGT, UNSA, après la lecture de leurs déclarations. Vous trouverez celle du SNES-FSU en pièce jointe.
Conditions climatiques : Mme Bazzo explique que la canicule constatée à la rentrée n’a pas seulement touché l’Éducation Nationale, et précise que cette situation est heureusement temporaire. L’alerte à la pollution à l’ozone concerne toute l’Île de France. Deux établissements ont alerté sur la situation.
Concernant le lycée Louise Michel de Champigny, une CHS a été convoquée. Le SNES-FSU 94 a déploré l’absence de représentant-e-s de la DSDEN ou du Conseil Départemental à cette réunion. Dans l’attente de l’ouverture des nouveaux locaux du lycée en janvier, les anciens locaux ne sont plus entretenus et les fenêtres vétustes ont été vissées au mur pour éviter qu’elles ne tombent. Cette situation est insupportable et dégradante pour les enseignant-e-s, les personnels et les élèves. Mme Bazzo a reconnu la gravité de la situation mais a reporté la faute sur le Conseil Départemental chargé de l’entretien des locaux. La demande de travaux dans ce lycée est difficile à entendre selon elle en raison de la construction du prochain bâtiment. Les travaux des fenêtres demanderaient à eux seuls 300 000 euros.
Concernant le collège Jules Vallès de Choisy-le-Roi, dont l’eau n’est pas potable et dont les fenêtres ne s’ouvrent plus, une CHS a été convoquée suivie d’une réunion de concertation à laquelle des membres de la FSSSCT (CGT et SNES-FSU) ont participé. Une distribution de bouteilles d’eau a été organisée. Concernant les fenêtres neuves qui étaient bloquées, le Conseil Départemental s’est mobilisé, et s’est engagé par écrit à procéder aux travaux nécessaires sur les fenêtres. Selon Mme Bazzo, les liens avec le Conseil Départemental ont été resserrés.
Le SNES-FSU a demandé si un protocole particulier en cas de fortes chaleurs serait mis en place à l’avenir afin de protéger personnels et élèves, Mme Bazzo a dit que les directives ministérielles seraient appliquées, estimant que ce n’est pas sa responsabilité. Elle estime ne pas être compétente pour fixer un seuil de température au-delà duquel le travail n’est plus possible. La fermeture des établissements proposée par le SNES FSU n’est pas envisageable selon Mme Bazzo, préférant le passage en distanciel dans les cas extraordinaires. Le SNES-FSU a rappelé que la DASEN était garante de la santé des personnels et que des mesures spécifiques avec un protocole propre au département serait une solution. Selon Mme Bazzo aucun-e chef-fe d’établissement n’a demandé la fermeture de son établissement. Nous avons eu des remontées contradictoires des collègues dans les établissements.
Paupérisation des familles : La directrice académique a insisté sur les moyens financiers d’aide disponibles notamment par le biais des fonds sociaux des établissements, M. Grèze en charge des REP va travailler sur ce sujet avec les chef-fe-s d’établissement. Concernant les élèves dans le besoin, l’utilisation des fonds sociaux doit être facilitée. Des financements concernant l’optique, le matériel scolaire, les vêtements, et l’alimentaire sont par exemple possibles.
Selon Mme Bazzo, il semblerait que certains établissements thésauriseraient ces fonds sociaux, elle compte y remédier.
Harcèlement : C’est une priorité académique et nationale, c’est un problème dès le premier degré. C’est un sujet interministériel.
La DSDEN a publié une fiche de poste « personne chargée de la lutte contre le harcèlement » au niveau départemental début septembre. Le poste est créé sur un support enseignant-e du second degré.
SEGPA : Le SNES-FSU dénonce le manque de places. Mme Bazzo rappelle que c’est un public vulnérable objet de leurs attentions. Il faut aussi tenir compte de l’acceptation de l’orientation par les familles. Aucune création n’est envisagée. Pour le SNES-FSU, la réticence des familles est due aussi à la localisation des SEGPA, parfois très loin, il n’y a souvent pas de place disponible dans le secteur. Mais le réel problème reste le manque de place en SEGPA, le SNES-FSU 94 a rappelé la nécessité de créer des nouvelles SEGPA dans le Val-de-Marne.
ULIS : le SNES FSU a évoqué le problème des enseignant-e-s contractuel-le-s en primaire affecté-e-s sur des postes d’ULIS sans l’avoir demandé, sans être formé-e-s à cette mission particulière, et qui démissionnent rapidement.
CHAM : Mme Bazzo a rappelé que les classes à horaires aménagés (CHA) sont financées sur l’autonomie des collèges mais la DSDEN « peut avoir une politique volontariste » et « donner un coup de pouce », notamment pour « favoriser l’attractivité de certains collèges ».
Cette information est étonnante quand on la met en lien avec le nombre d’heures toujours plus bas dans les DHG des collèges.
AESH : Selon la DASEN, 400 AESH supplémentaires ont été recruté-e-s par la DSDEN, la campagne de recrutement doit être affinée pour les positionner dans les lieux où il y a le plus de besoins. Les besoins d’accompagnement sont en augmentation, les AESH collectives en ULIS sont prioritaires. Selon Mme Bazzo, les conseillères techniques médecin scolaire / infirmière font un excellent travail, mais le nombre de supports vacants reste problématique.
Le SNES-FSU dénonce la situation des AESH affecté-e-s sur plusieurs établissements, cela dissuade les collègues d’entrer dans le métier. Mme Bazzo répond que l’affectation ne dépasse pas deux établissements. Le SNES FSU demande la liste des PIAL, leur localisation et rappelle son mandat de suppression des PIAL. Mme Bazzo répond qu’il y en a 73 dans le département.
Journée du sport scolaire : Selon Mme la Directrice Académique, l’UNSS départementale est très investie, très dynamique, c’est une fête pour les élèves car nous sommes dans une année olympique.
Manque d’enseignant-e-s : toutes les déclarations des syndicats dénonçaient une rentrée chaotique avec beaucoup de professeur-e-s absent-e-s à la rentrée. Selon Mme Bazzo, il y a une couverture des postes d’enseignant-e-s au-delà de 99 %. Selon elle, certain-e-s professeur-e-s ne prennent pas leurs postes. Certains enseignant-e-s nommé-e-s ne veulent pas venir. Ce qui explique selon Mme Bazzo que des postes soient vacants à la rentrée. Des personnels contractuels font savoir à la dernière minute qu’ils ne prendraient pas le poste, ou seulement une partie. On est encore dans la phase d’ajustement. Il y a un problème de recrutement car le vivier de TZR est restreint, peu d’étudiant-e-s en lettres classiques donc peu d’enseignant-e-s, et il existe également sur le département des tensions en sciences physiques.
Le pacte : Pas de remontées à l’heure actuelle des pactes.
Contractuel-le-s : la DSDEN s’occupe seulement des contractuel-le-s de premier degré, les services ont pu recruter à la hauteur des besoins.
Heure de chorale : Si les collègues rencontrent des difficultés pour se faire payer la chorale (1 HSA + 1 IMP) il faut faire remonter à la DSDEN qui a préciseé avoir délégueé les moyens correspondants aux collèges.
Abaya : aucun signalement en collège à ce jour.
Ordre du jour : les mesures d’ajustement de rentrée. Prévision : baisse de 348 collégien-ne-s pour la rentrée 2023. Les constats de rentrée n’ont pas encore eu lieu. Les chiffres ne sont pas encore stabilisés.
Ouvertures de classes :
– une ouverture au collège Pasteur de Créteil
– une ouverture au collège Plaisance de Créteil
– une ouverture au collège Guyard de Créteil
– une ouverture au collège Molière d’Ivry-sur-seine
– une ouverture au collège Rosa Parks de Gentilly
– une ouverture au collège Halimi d’Ivry-sur-seine
– une ouverture au collège Mandela de Champigny
– une ouverture au collège Janus Korzak de Limeil-Brévannes
– deux ouvertures au collège des Prunais à Villiers-sur-marne
– une ouverture au collège Delattre du Perreux-sur-Marne
– une ouverture au collège Pasteur de Créteil
Le SNES FSU a fait remarquer que l’ouverture tardive des classes à la rentrée (c’est le cas du collège Plaisance à Créteil) était problématique car cela entraînait une modification de la répartition des élèves et une refonte totale des emplois du temps. Pourtant le SNES-FSU avait alerté sur le possible dépassement des seuils dans cet établissement dès le mois de juin.
Mme Bazzo a confirmé que les ouvertures de classes se faisaient toutes à 29h.
La situation des établissements a ensuite été examinée au cas par cas, les syndicats dressant la liste des postes restés vacants, qu’il s’agisse d’enseignant-e-s, d’AESH, d’infirmières (le département est en tension, que ce soit dans le privé, dans le public et dans l’hospitalier) ou de co-psy. Mme Bazzo et ses collaborateurs/trices ont pris note de ces informations afin de les transmettre au rectorat, tout en rappelant que c’était le rectorat qui nommait les enseignant-e-s du secondaire, non la DSDEN.
Le SNES FSU a rappelé que si les salaires étaient meilleurs et les conditions de travail améliorées on n’aurait peut être pas de manque d’enseignant-e-s. C’est un levier dont l’Éducation Nationale devrait s’emparer au lieu de trouver des solutions inacceptables comme le pacte.