Ce CSA départemental avait comme ordre du jour le projet de redéploiement des assistants sociaux et assistantes sociales, les créations de postes (CPE et AED - notamment au titre du plan tranquillité scolaire) et création et suppressions de postes (enseignant-es) dans le 77.
Projet de redéploiement des AS dans le 77
Pour rappel, la DSDEN 77 a décidé d’imposer un redéploiement des assistants sociaux et assistantes sociales (AS) dans les différents établissements afin de gérer la pénurie. Jusqu’à présent, 52 établissements de Seine-et-Marne n’avaient pas d’AS et fonctionnent grâce à un dispositif relais. Les AS étaient sur deux établissements en moyenne ( les AS en REP + n’ont qu’un seul établissement) et ce projet de redéploiement va porter le nombre à trois en moyenne.
Cette mesure est portée par la Directrice d’Académie, qui affirme qu’elle l’assume pleinement, sans pour autant tenir compte des arguments que les Assistantes Sociales lui opposent.
A moyens constants, les AS seront redéployé.e.s afin de couvrir tous les établissements du département. L’objectif étant que chaque établissement puisse bénéficier de la présence effective d’un.e AS.
Les organisations syndicales (FSU et FO) avaient convié deux assistantes sociales (AS) dont une conseillère technique (CTAS) pour qu’elles puissent s’exprimer lors de l’instance. Ce semblant de dialogue social ressemblait malheureusement plutôt à un dialogue de sourd.
Les arguments des AS étaient légitimes et percutants : ce projet de redéploiement va dégrader leurs conditions de travail et suivi des élèves et des familles. Les AS ont rappelé qu’elles travaillaient déjà avec la culpabilité, ne pouvant pas répondre à toutes les sollicitations car elles sont en sous-effectif (un poste créé depuis 2016 pour une dizaine de nouveaux établissements dans le 77). Pour contextualiser, cette mesure de redéploiement va augmenter le nombre d’élèves à suivre de manière significative : entre 600 et 1000 élèves en plus, passant d’environ 1200 à 1600 élèves à suivre aujourd’hui à environ 2000 - 3000 après la mesure. Les AS ont précisé que cette dégradation des conditions de travail risquait d’entraîner une hausse des arrêts maladies et des risques psycho-sociaux. Certaines d’entre-elles sont déjà en arrêt depuis l’annonce de ce projet. Ce projet risque également d’entraîner une hausse des démissions et une difficulté renforcée de recrutement. La réponse de l’administration est toujours la même : réorganiser en se recentrant sur les missions et prioriser les cas : il faudrait donc prioriser encore plus !
Les AS ont tenu à rappeler que ce projet n’a pas fait l’objet d’une concertation : il leur a été imposé lors d’un pseudo “groupe de travail” le 31 janvier, sans qu’elles aient pu consulter les documents au préalable. Les AS ont bien compris qu’on leur imposait non seulement de collaborer à un projet qu’elles rejettent en masse mais qu’en plus, une fois la réorganisation posée, elles seraient dans l’obligation de participer au mouvement, avec une priorité sur leur établissement d’exercice actuel. Cela crée un stress supplémentaire. Comment peuvent-ils l’imposer ? Pour finir, elles ont expliqué que l’académie de Nantes avait fait la même expérimentation pendant 1 an et qu’elle était revenue en arrière pour toutes les raisons qu’elles ont déjà exposées à la D.A.
La D.A a écouté mais n’a pas entendu leurs souffrances et leurs analyses. En effet, selon elle, « la pertinence du projet n’est pas à discuter ». Elle indique vouloir « privilégier le fait que tous les établissements soient couverts comme les collèges et certains lycées avec internat » pour justifier la réorganisation du service des A.S. Selon elle, « le système de réseau ne répond pas suffisamment aux demandes : des établissements étaient sans AS et ont signalé avoir rencontré des difficultés qui n’étaient pas soulagées par le réseau ». Elle dit s’appuyer sur « les besoins des élèves et des familles », sur le fait « qu’il est normal qu’un enfant dans le besoin puisse avoir une professionnelle qui l’accompagne ». Si les besoins des élèves et des familles ne sont pas niés, il est dommage que pour y pallier, les besoins des personnels ne soient pas pris en compte.
Ainsi, la D.A. s’est appliquée à minimiser l’impact de cette réorganisation sur les conditions d’exercice des A.S. Elle dit avoir conscience de ce que cela demande aux personnels en termes de changement mais dit faire ce choix pour les élèves afin de permettre qu’il y ait une permanence d’une AS dans chaque établissement. Elle a mis l’opposition des A.S.à cette réorganisation sur le compte d’une soi- disant “résistance au changement” qui serait la conséquence du fait de « changer un système historique ». Elle dit « avoir souhaité associer les CTSS et AS dans cette optique pour ajuster les quotités », mais les AS ont été confrontées à une fin de non-recevoir quand elles ont fait part de leur rejet de cette réorganisation, pour l’élaboration de laquelle elles n’avaient pas été associées.
Monsieur le D.A adjoint a indiqué qu’ils avaient voulu “associer les AS pour la répartition” mais au final ils imposent cette répartition sur les établissements.
Mme la D.A a reconnu “gérer la pénurie”, car il n’y a pas de création de postes pour pallier au manque d’AS, mais elle minimise l’impact de cette réorganisation pour les AS déjà en poste. Ainsi, sur la quantité de travail supplémentaire pour les AS, elle a pu dire : “0.2 de quotité en plus ce n’est pas une charge énorme en plus mais juste avoir une oreille attentive”, alors que pour pouvoir être une “oreille attentive” efficace, il faut du temps et de l’énergie, qui risquent de manquer lorsqu’on est affecté.e sur trois établissements différents avec leur lot de situations à gérer.
Ce projet illustre le néo-management public à savoir surcharger les personnel-les qui sont déjà présent-es afin de palier à l’absence de création de poste et aux économies budgétaires.
Le projet de redéploiement a été mis au vote, toutes les OS ont voté contre. Un CSA de repli aura donc lieu à ce sujet le lundi 24 mars prochain.
CREATION / SUPPRESSION DE POSTES :
Enseignant-es
Le SNES-FSU a commencé par rappeler son opposition à la mise en place d’une part d’un projet d’évaluation d’établissement dans le 77 et l’attribution d’une heure pour un coordonnateur de ce projet. Il nous a été répondu que la mesure d’harmonisation pédagogique est maintenue dans le 77 (Dans le cadre plus global de la mise en place d’une stratégie de réussite). La Directrice Académique est revenue sur le fait que cette année, 7 établissements avaient déjà essayé le dispositif sous la forme d’1h transformée en HSE, répartie à un coordo ou répartie en 1/2h par coordo maths et français. A la rentrée 2025, le dispositif sera proposé dans tous les établissements.
Les directions auront une autonomie dans la mise en œuvre de cette harmonisation pédagogique, destinée à formaliser le projet d’évaluation de l’établissement.
En ligne de mire, le DNB qui change en 2025 -2026. Mme la directrice d’Académie parle de “mesure d’accompagnement”.
Sur notre demande de suppression des groupes de besoin ( choc des savoirs) , elle explique que ce n’est pas sa prérogative. Elle gère la pénurie, et selon elle, le 77 a obtenu une enveloppe plutôt correcte. Elle rappelle que sur les 2 ans qui viennent de s’écouler : la marge d’autonomie était déjà utilisée en maths et français.
Elle dit avoir créé des postes, en y mettant des moyens (Une fois le volume obligatoire installé, on identifie les besoins stricto sensu globalement. Delta de 126 ETP quand on prend les TRM). Mais le problème RH demeure. D’où le maintien de contractuels dans des endroits où personne ne veut aller ce qui , selon elle, permet de sécuriser ( éviter les postes non pourvus). Donc effectivement , certains postes ne sont pas mis au mouvement.
Les moyens en AED et CPE
Des moyens supplémentaires ont été alloués notamment au titre du “plan tranquillité scolaire”. Dans ce cadre, 19 postes pérennes de CPE ont été crées. Ils complètent les 3 nouveaux postes de CPE dus à la création d’établissements scolaires.
Concernant les moyens en postes d’AED, 10,5 ETP ont été crées dans le cadre du plan tranquilité scolaire (sur 60 ETP au niveau de l’académie)
Si l’on peut se réjouir de ces créations de postes et de ces moyens supplémentaires, qui étaient nécessaires, ils sont malheureusement encore insuffisants assurer un suivi de qualité et des conditions de travail optimales.
Enfin, nous avions alerté lors du dernier CDEN, les problèmes de mixite sociale dans les collèges de Melun. La DASEN nous annoncé la création d’un observatoire de la mixité scolaire avec le maire de la ville. Nous veillerons à être partie prenante de cet observatoire.