15 décembre 2018

actu des établissements

Communiqué sur la garde à vue de 4 élèves du lycée Charles de Gaulle de Rosny-Sous-Bois (93)

A Rosny-Sous-Bois,
Le 12/12/2018

Communiqué sur la garde à vue de 4 élèves au lycée Charles de Gaulle de Rosny-Sous-Bois (93)

Jeudi 6 décembre 2018, quatre élèves du lycée Charles de Gaulle de Rosny-sous-Bois (93100) ont été retenus en garde à vue pendant près de 24 heures pour avoir voulu maintenir le blocus pacifique de leur établissement. Nous jugeons cette réponse disproportionnée.
Pour clarifier le contexte, revenons aux faits : jeudi matin, des élèves du lycée ont bloqué son entrée principale avec poubelles, barrières, etc. Ils voulaient protester contre la réforme du lycée et ParcourSup, entre autres. Malgré la volonté pacifique de la majorité des élèves, le blocus ne s’est pas fait sans heurts : la barricade a été incendiée et les pompiers ont dû intervenir.
Pour reconduire le blocus le lendemain en utilisant des matériaux moins inflammables, quatre élèves sont allés chercher en soirée des caddies ; ils pensaient ainsi éviter un nouvel incendie, et privilégier la voie des idées. Ils ont alors été interpellés par la police municipale, vers 19 heures, qui comptait initialement leur faire un simple rappel à la loi et les renvoyer chez eux.
Cependant, une fois la police nationale prévenue, la situation a rapidement empiré et nos élèves ont fini en garde à vue, officiellement pour « vol de caddie en réunion ». Officieusement, on leur a signifié qu’ils étaient retenus pour qu’ils ne participent pas au blocus prévu le lendemain. Ces quatre jeunes ont donc passé plus d’une nuit en cellule, de 19h à 16h, et l’un d’entre eux a subi une fouille au corps. Tous ont été marqués par le traitement méprisant, voire humiliant, qui leur a été réservé.
Nous sommes conscients que cet incident peut paraître mineur au regard des violences et dérapages qui ont touché d’autres établissements. Cependant, il nous semble que cette réaction policière à l’organisation d’une manifestation pacifique est exagérée, et alimente un climat anxiogène que les pouvoirs publics devraient essayer de calmer plutôt que d’entretenir.
Si vous ne voulez pas que la jeune génération voie dans les forces de l’ordre une menace, nous vous appelons solennellement à plus de discernement, et à reconsidérer une politique qui ne fera qu’envenimer le rapport des jeunes à la police et à la justice.

35 enseignants du lycée Charles de Gaulle, réunis en heure d’information syndicale.