1er février 2022

le métier

Bac 2022 : chronique d’un désastre annoncé ?

Bac 2022 : chronique d'un désastre annoncé ?

Compte-rendu de l’audience SIEC des sections académiques franciliennes SNES-FSU

Les sections académiques SNES-FSU Paris, Créteil et Versailles ont été reçues en audience le 31 janvier par le directeur du SIEC et ses services pour faire le bilan de la session 2021 du baccalauréat et du BTS.

Les raisons de la catastrophe industrielle de 2021

Les nombreux dysfonctionnements de la session 2021 du baccalauréat proviennent de plusieurs facteurs selon le SIEC : la situation sanitaire, les décisions tardives du ministère, les défaillances informatiques mais surtout les changements de fond, de forme et d’outils qui n’ont pas été anticipés par le ministère. En effet, le module pour affecter les correcteurs n’a été livré que tardivement, empêchant les tests nécessaires ; il ne permettait notamment pas d’identifier les disciplines des correcteurs. Le travail a du être en partie fait à la main, par le SIEC et par les services des trois rectorats, ce qui a pu engendrer des erreurs et des convocations multiples. Pour le BTS, les couacs de la session de rattrapage viennent du décalage des vacances de printemps, des problèmes de contraintes sanitaires pour les centres d’examen, en particulier les plus grands, de la révélation tardive des contours de l’épreuve, le texte étant paru quelques jours avant le début de la session et enfin de la surcharge de travail pour tout le monde, en particulier pour les collègues de Lettres.

2022 : le pire est certain !

Le SIEC a fait remonter les améliorations nécessaires sur les outils fournis par le ministère, attend un retour, et avoue un soulagement du report des épreuves de spécialité car ils n’auraient à nouveau pas pu tester l’outil, qui n’est toujours pas livré ( au 1er fevr 2022). Ils vont néanmoins avoir un gros travail à faire en raison de cette modification tardive de dates des épreuves. Le SIEC annonce une fin d’année scolaire extrêmement chargée pour les services (EDS, ECE, épreuves terminales…).

D’autre part, les fichiers dont le SIEC dispose précisent la discipline de recrutement des personnels mais sans intervention des chefs d’établissements, le SIEC ne peut avoir les niveaux et les cours enseignés par les collègues. Les renseignements apportés par les proviseurs sont donc essentiel pour que les convocations ne soient pas faites à l’aveugle. Par ailleurs, des améliorations de l’algorithme utilisé pour les convocations ont été demandées pour éviter qu’elles soient très éloignées dans les départements ruraux, mais ils n’ont pas pu le tester, puisqu’il n’est toujours pas livré.

Un mois de mai chargé !

Les épreuves de spécialités seront donc les 11, 12 et 13 mai.

Pour les collègues, la correction des copies des épreuves de spécialités s’annonce une partie de plaisir : si le calendrier exact n’est pas connu, le SIEC précise que les modalités seront les mêmes que pour la session initialement prévue en mars : les collègues disposeront des copies une fois que leur scan sera effectué dans les établissements, ils auront ensuite environ 10 jours ouvrés de correction pour un paquet de 30 à 35 copies, mais sans que leurs cours soient supprimés. Si le SIEC veillera à ne pas mixer les sujets des jours 1 et 2 dans chaque paquet, il lui sera impossible de faire un tri dans les sujets au choix.

Il faudra aussi compter en mai :
• sur les réunions de jury avant les corrections des copies de spécialité
• sur les ECE (épreuves de capacités expérimentales) la semaine du 16 mai
• sur les oraux d’ELTV (enseignements technologiques en langue vivante) mi mai
• sur les copies des candidats individuels et du CNED qui passent le tronc commun les 9 et 10 mai.
• sur les épreuves ponctuelles pour les élèves de l’établissement qui n’ont pas de moyenne représentative (organisation locale : pour le choix du sujet, le calendrier, la correction… à faire avant mi-juin pour la bascule des livrets scolaires).
• sur les commissions d’harmonisation du contrôle continu dont les dates ne sont pas encore connues mais seront aussi à assurer, probablement en juin.
• sur les conseils de classes à préparer et assurer

Les secondes et premières vont donc avoir un mois de mai très perturbé, autant dire que pour notre zone de vacances, leur année se terminera pratiquement avec les vacances de printemps : on est loin donc de la reconquête du mois de juin !

EAF

Concernant l’EAF, les oraux seront après la période du grand oral, du 29 au 5 juillet et il est prévu d’envoyer les descriptifs 1 semaine avant.

GRAND ORAL

Concernant le grand oral, nous subirons toujours le système du jury par binôme avec un examinateur dit « naïf ». Il leur est impossible de confectionner des binômes avec les deux spécialités de chaque élève. Pour les élèves qui ont un enseignement de spécialité en LV, il y aura forcément un collègue de la LV dans le jury pour que l’élève puisse être compris s’il s’exprime dans la LV. Mais nous avons élargi le problème à toutes les disciplines qui méritent d’être examinées par un spécialiste, ce qui n’a pas été le cas lors de la session 2022 : le SIEC se réfugie derrière la définition de l’épreuve même, qui n’évalue pas le fond mais la forme… Selon les disciplines, si le vivier d’examinateurs est insuffisant, les collègues qui enseignent la spécialité en première pourront aussi être convoqués. Les correcteurs seront toujours convoqués sur 5 jours avec 12 candidats par jour, et payés au nombre de candidats (soit 9,60 euros de l’heure). Seule amélioration pour les collègues de Lettres : ils devraient obtenir les descriptifs 7 jours avant les oraux.

BTS

Pour les BTS, le problème du vivier de correcteurs en Lettres et de la charge de travail va se poser de façon accrue avec 4000 candidats supplémentaires (les bacheliers 2020, plus nombreux à avoir obtenu l’examen). A cela s’ajoute l’utilisation nouvelle de Santorin qui remplace l’ancien outil de dématérialisation. La dématérialisation s’accélère : dès cette session, les dossiers seront dématérialisés pour trois BTS (en 2023, ce sera davantage de BTS et la totalité des épreuves). Concernant la question de la session de rattrapage, le SIEC n’a encore aucune information. Le risque de chevauchement avec d’autres épreuves est donc encore présent.