3 avril 2025

militer

L’accès à l’éducation des enfants trans

« Et si les jeunes étaient mieux placées pour savoir qui iels sont, et ce qu’iels désirent ? » Gabrielle Richard.

Quels mots utiliser pour nommer les identités de genre ?

Chacune a une identité de genre, elle peut être trans et/ou cis.

Une personne trans est une personne qui vit ou qui souhaite vivre dans un genre différent de celui qui lui a été assigné à la naissance. Cela englobe toute personne ayant fait ou souhaitant faire le choix d’une transition, qu’elle choisisse ou non d’avoir recours à des traitements médicaux et/ou des chirurgies dans cet objectif.

Le préfixe cis– est l’antonyme de trans-. Cis- signifie qui conserve son état, trans-, qui va au delà, qui change d’état. Une personne cis est une personne non trans, c’est à dire une personne qui vit dans le genre qui lui a été assigné à la naissance.

https://www.outrans.org/ressources/lexique-outransien/->https://www.outrans.org/ressources/lexique-outransien/

Qu’est-ce que la circulaire Blanquer ?

Le 29 septembre 2021, le ministère de l’éducation nationale a publié des Lignes directrices à l’attention de l’ensemble des personnels de l’éducation nationale, dite circulaire Blanquer. Elle précise l’application de la loi contre les discriminations dans le cadre scolaire et s’applique dès le primaire. https://www.education.gouv.fr/bo/21/Hebdo36/MENE2128373C.htm.
Le ministère met à disposition des ressources d’accompagnement : https://eduscol.education.fr/1590/prevenir-les-lgbtphobies-en-milieu-scolaire?menu_id=1956 .

Comment appliquer la circulaire du 29 septembre 2021 ?

 prendre en compte l’identité de genre de l’élève sans condition.

« la prise en considération de l’identité de genre revendiquée de la part d’un ou d’une élève ne doit pas être conditionnée à la production d’un certificat ou d’un diagnostic médical ou à l’obligation d’un rendez-vous avec un personnel de santé. »


 ne jamais outer un élève sans son consentement.

« Le droit fondamental au respect de la vie privée énoncé par l’article 9 du Code civil exclut toute révélation de la transidentité d’une personne sans son consentement. »


 ne contacter la famille qu’en cas d’accord explicite de l’élève.

« Une communication avec les représentants légaux ne doit se faire qu’avec l’accord explicite de l’élève. »


 respecter le prénom choisi (avec l’accord des parents*).

« Si la demande est faite avec l’accord des deux parents de l’élève mineur, veiller à ce que le prénom choisi soit utilisé par l’ensemble des membres de la communauté éducative, le respect de l’identité de genre d’un élève ne devant pas être laissé à la libre appréciation des adultes et des autres élèves. »


 accompagner l’élève pour que la famille agisse dans son intérêt.

« si l’élève en fait la demande, l’équipe éducative a tout intérêt à créer les conditions d’un dialogue constructif, voire d’une médiation, avec les représentants légaux permettant de rechercher le consensus et de favoriser une meilleure prise en compte de la situation du mineur. »


 faire un signalement si le mineur est en danger.

« Dans les cas où le mineur apparaît en situation de danger dans son environnement familial ou de vie, il peut être décidé de rédiger et transmettre une information préoccupante à la cellule départementale de recueil des informations préoccupantes (Crip) ou de faire un signalement judiciaire auprès du parquet des mineurs. »


 faire des modifications administratives.

« De la même façon, pour accompagner ce changement, l’établissement scolaire substitue le prénom d’usage, de manière cohérente et simultanée, dans tous les documents qui relèvent de l’organisation interne (listes d’appel, carte de cantine, carte de bibliothèque, etc.) ainsi que dans les espaces numériques (ENT, etc.). »


 prévenir, responsabiliser, sanctionner, sans minimiser le harcèlement et le cyberharcèlement.

« chaque établissement d’enseignement scolaire peut s’appuyer conjointement sur la mise en œuvre d’actions de prévention, sur l’accompagnement des victimes et enfin sur la responsabilisation et la sanction des auteurs. »


 intégrer les mesures d’accompagnement dans la politique de l’établissement et le règlement intérieur.

« Les mesures d’accompagnement [...] sont d’autant plus faciles à mettre en place qu’elles ont été anticipées et que la politique d’établissement et le règlement intérieur prennent en compte de façon explicite les besoins des jeunes concernés. »

Quelles sont les limites de la circulaire et les revendications du SNES-FSU Créteil ?

* Le respect du prénom choisi est conditionné à l’accord des deux parents, alors qu’un refus est contraire à l’intérêt de l’enfant. La parole des enfants LGBTQI doit être crue et la possibilité de ne pas être hétérosexuel.lle ou cis.genre doit être systématiquement prise en compte sans contestation. La transphobie tout comme l’ensemble des violences LGBTQIphobes tuent à l’école comme dans l’ensemble de la société.

Le SNES Créteil conteste la clause qui soumet la reconnaissance des élèves trans à l’aval des familles, et défend l’autodétermination du genre sans limitation d’âge.

Le SNES Créteil pense que l’école doit agir comme force de protection des élèves trans dont le risque de suicide est 7 fois plus élevé, comme ceux d’écourter sa scolarité ou d’être sans abri.

Le SNES Créteil alerte sur le danger de la désinformation sur les enfants trans par des collectifs réactionnaires, qui se répand bien au-delà de l’extrême-droite et souvent sous des masques progressistes trompeurs. Contrairement à ce qui est avancé par ces groupes, aucun bloqueur de puberté n’est irréversible et ils font mécaniquement baisser les taux de suicide.)

Quelles ressources pour aller plus loin et se former à l’accueil et à la protection de tous les enfants ?

https://queereducation.fr/que-faire-si-un-e-jeune-me-dit-quiel-est-trans/
Gabrielle Richard, Protéger nos enfants, La Collection sur la table, 2024.)