13 septembre 2011

militer

Motion de la CA Académique

CA académique de Créteil
Motion 12 septembre 2011

Contre vents et marées, Sarkozy et son gouvernement maintiennent le cap et accentuent leur politique contre les salariés en préservant les plus riches et les grandes entreprises. Avant les vacances : nouvel allongement de la durée de cotisation pour les retraites, déremboursement des médicaments, mise à contribution des mutuelles ce qui revient à taxer les ménages, ?? La dépression estivale des marchés financiers, la crise de la dette, la focalisation sur le triple A ont fourni le prétexte à une communication médiatique visant à légitimer un renforcement de la politique d ?austérité : gel des salaires, attaques contre les acquis sociaux, asphyxie des services publics ?? Personne n ?a été dupe des gesticulations médiatiques des mégariches : dans le plan Fillon de 12 milliards d ?économie, leur contribution restera superficielle, à peine 200 millions. Depuis la fin des années 80, ils n ?ont jamais payé aussi peu d ?impôts.

Le SNES et la FSU dénoncent cette politique ultralibérale qui ne cesse d ?aggraver les inégalités sociales. Un tiers de la dette de la France est due à la crise et au renflouement des établissements bancaires, les deux autres tiers sont causés par la politique de Sarkozy. Les vraies questions sont donc celles de la répartition des richesses et des choix politiques. Une politique de relance est possible pour lutter contre le chômage et la précarité qui explosent, pour une société plus juste. La priorité aux services publics et à l ?Education est réalisable. Nous devons montrer à nos collègues et à nos concitoyens que d ?autres choix sont parfaitement tenables. Pour faire face à la communication gouvernementale largement relayée dans les médias, il faut nous faire entendre et organiser des mobilisations massives sur la base de nos revendications. Le SNES Créteil refuse de se laisser enfermer dans une politique d ?austérité et dans un discours réducteur sur la dette et la maîtrise des déficits.

Dans l ?Education, cette rentrée revêt un caractère exceptionnel : 4800 suppressions de postes dans le second degré alors que les effectifs augmentent de près de 80 000 élèves. A Créteil, 426 suppressions de postes toujours dans le second degré pour une prévision de plus de 3000 élèves supplémentaires. Dans de nombreux établissements, les effectifs dans les classes ont nettement augmenté, notamment en collège et en seconde d ?autant que, dans certaines zones, les hausses semblent avoir été sous-estimées pour supprimer plus de postes. A l ?inverse, certains établissements ghéttoisés perdent beaucoup d ?élèves et luttent pour leur survie En STI2D, la réforme provoque des baisses d ?effectifs dans certains lycées alors qu ?ils se maintiennent dans d ?autres. Dans l ?académie des centaines d ?élèves n ?avaient pas trouvé de place le jour de la rentrée.

Les affectations des personnels ont été réalisées à marche forcée, mais à quel prix ? multiplication des postes à cheval sur deux, trois voire quatre établissements dans des conditions de distance intenables. Le manque de titulaires est criant, le ministère continue de manière aveugle à appliquer la RGPP et montre ainsi son choix de recrutement de précaires. A Créteil plus de 2400 non titulaires étaient en poste au 5 septembre. Dans le même temps, plus de 80 non titulaires ont été victimes d ?une non reconduction de contrat, donc d ?un licenciement ; certains après une dizaine d ?années d ?exercice ! De nombreuses vies scolaires subissent des baisses de personnels. Les contrats aidés ne sont pas reconduits de manière massive, ce qui pénalise le fonctionnement de nombreux établissements.

Dès juin, le SNES et la FSU ont joué un rôle moteur pour imposer une journée de grève dans l ?Education le mardi 27 septembre. Les dégradations de cette rentrée étaient prévues, elles s ?ajoutent aux réformes qui transforment en profondeur nos métiers et le système éducatif. L ?appel intersyndical se limite aux postes et aux moyens. Le SNES, comme la FSU, doivent appeler les collègues sur leur plateforme :
les stagiaires se voient infliger, cette année encore, une entrée dans le métier à plein temps avec une formation professionnelle laminée. Pour refuser ce dispositif infernal, le SNES a renouvelé son appel au refus du tutorat. Il appelle à un accueil et un accompagnement collectif de ces nouveaux collègues par les équipes dans les établissements.
le collège, après les autres attaques, continue à subir l ?histoire des arts, le livret de compétence pour tenter d ?imposer l ?école du socle.
l ?éducation prioritaire est particulièrement malmenée par une politique qui vise à son extinction. Les seuils d ?effectifs sont dépassés dans de nombreux établissements. Les moyens spécifiques alloués sont de plus en plus réduits en collège comme en lycée.
le dispositif ECLAIR a été élargi sans bilan sérieux et constitue une menace pour le statut de l’ensemble des enseignants. Cet élargissement annonce la sortie de l’éducation prioritaire de très nombreux établissements et institue une éducation à deux vitesses qui renonce à lutter contre les inégalités sociales et économiques.
la réforme du lycée général, après la seconde, sera imposée en première. Le ministère impose une transformation profonde de la nature des séries et des enseignements qui s ?appuie sur un important tronc commun, sur une réduction des moyens et des horaires élèves. La mise en place de l ?accompagnement personnalisé et des dédoublements est très différente d ?un lycée à l ?autre et sert bien souvent de variable d ?ajustement pour gérer la pénurie.
La réforme des STI et des STL est désapprouvé par tous, y compris les milieux professionnels. Il transforme totalement la nature des enseignements qui ne s ?adresseront plus aux mêmes profils d ?élève, remettant en cause la démocratisation apportée par la voie technologique. Cette réforme précipitée et mal préparée vise à la destruction de la voie technologique. Elle n ?est pas maîtrisée par les enseignants qui sont débordés en cette rentrée : le matériel nécessaire n ?est pas disponible et les IPR n ?ont rien à proposer pour aider une mise en place chaotique.
le cahier de texte électronique est imposé à cette rentrée sans aucune garantie sur les droits d ?accès et le droit de propriété intellectuel. Le SNES appelle à résister à cette introduction en le remplissant au minimum, sans pièce jointe.
l ?autonomie et la concurrence entre les établissements se poursuivent, elles sont renforcées par la réforme du lycée. Ministère et rectorat renvoient au local la gestion de la pénurie, la mise en place de dispositifs imposés par les réformes, ce qui accroît la charge de travail des équipes sans apport réel pour la réussite des élèves.
La pression sur les heures supplémentaires s ?accentue fortement à cette rentrée. Les chefs de nombreux établissements veulent imposer des HS aux collègues, souvent contre leur gré, y compris aux stagiaires.
le gouvernement veut persister dans l ?évaluation des enseignants par les seuls chefs d ?établissements. Il veut poursuivre ainsi le renforcement de leur pouvoir. Il s ?agit de la négation du caractère disciplinaire et pédagogique du métier d ?enseignant, d ?une porte ouverte vers la bivalence et du développement de projets locaux imposés par le chef. Le SNES reste attaché à la double évaluation.
Les chefs d ?établissements ne respectent pas la décision du CA, voire ne les réunissent pas avec l ?aval insitutionnel. De son côté le rectorat dédaigne de plus en plus le paritarisme et se contente trop souvent d ?informer les élus des décisions qu ?il a prises, quand il ne défait pas les affectations issues des réunions paritaires.
Les conseillers d ?orientation psychologues risquent de voir leurs interventions auprès des élèves limitée par l ?extension de leurs missions à la formation des adultes. La loi prévoit une labellisation contraignante qui, outre les CIO, s ?adresse aux associations et aux officines privées, ce qui permettra de mettre en ?uvre une privatisation des services d ?orientation dans l ?Education Nationale .

Pendant les vacances le ministère a sorti des mesures et des décisions, le choix de la période n ?est pas un hasard.
Le débat sur les rythmes scolaires engagé par le ministère et la conférence qui a suivi ont débouché sur une mesure écrite à l ?avance : la réduction des grandes vacances de 15 jours et le zonage de ces vacances qui sera mis en place en 2013. Ce zonage remet en cause le caractère national du bac. Le gouvernement veut rallonger notre temps de travail sans augmentation de salaire avec une bonne dose de démagogie dans le contexte de crise actuelle. C ?est une étape supplémentaire dans le travail de sape qui s ?exerce contre nos statuts. La CA académique du SNES réaffirme son attachement aux statuts des personnels et donc aux décrets de 1950.
Au BO du 25 août, une nouvelle échelle des sanctions disciplinaires avec d ?importants changements est parue pour être appliquée dés la rentrée. Ce passage en force se double d ?une inconséquence et d ?une profonde méconnaissance du fonctionnement des lycées et des collèges. Les élèves vont connaître un changement de règlement intérieur avec des mesures qui ne seront pas appliquées, faute de convention ou de personnel pour encadrer les sanctions d ?intérêt général.

Ces réformes, le renvoi des décisions au local, entrainent des surcharges de travail pour créer des dispositifs qui imposent aux enseignants de répondre à des demandes éloignées de leur discipline et de leur formation, sans pour autant améliorer de façon significative la réussite des élèves. S ?y ajoutent la suppression des dédoublements et le management des chefs d ?établissement sous la pression des Inspections d ?Académie et des rectorats. Cette transformation de nos métiers et du système éducatif, inspirée d ?une idéologie libérale, se double d ?une dégradation de nos conditions de travail.

Action
Cette année revêt une importance pour la vie et la représentativité de notre syndicat et de notre fédération, pour nos métiers et l ?avenir du système éducatif : élections professionnelles en octobre, congrès académique et national du SNES, avec pour toile de fond les élections présidentielles suivis du renouvellement de l ?Assemblée nationale. Le débat sur la place du service public d ?éducation tiendra donc une place importante tout au long de l ?année, nous le mènerons au sein de nos professions, mais aussi avec les parents d ?élèves et l ?opinion.

Les deux principaux objectifs de ce début d ?année sont la grève nationale du 27 septembre sur l ?éducation et les élections professionnelles.

Grève du 27
L ?intersyndicale de l ?éducation appelle à une grève nationale le 27 septembre. Les syndicats de l ?enseignement privé s ?y joignent ainsi que la FCPE et les organisations lycéennes. Pour notre syndicat et notre fédération, une grève massive et une forte participation aux manifestations derrière les banderoles et les ballons FSU et SNES constituent une étape vers notre réussite aux élections professionnelles.

Interpro
La CA académique mandate le SNES national et la FSU pour que le 11 octobre soit une grève interprofessionelle unitaire, à défaut que la FSU prenne tous contacts pour appeler à la grève de la manière la plus large possible.
Le SNES appelle les retraités et les actifs à participer à la manifestation du 6 octobre pour défendre le pouvoir d ?achat des pensions, le système des retraites et pour une prise en charge publique de la dépendance.

Gagner les élections professionnelles, assurer une forte participation au vote.
A la suite des accords de Bercy, ces élections représentent un enjeu important. La représentativité de la FSU, du SNES et de ses syndicats sera mesurée par le seul résultat de ces élections. Seules les organisations ayant un représentant dans les CT participeront aux négociations. La validité des accords majoritaires sera mise en place.
Dans le rapport de force avec le gouvernement, la réussite à ces élections indiquera nettement les attentes, les demandes des fonctionnaires et des personnels de l ?éducation sur la conception de nos métiers et du système éducatif. Ce sera aussi un indicateur important pour les partis politiques et leurs candidats.
Une participation importante est une assise nécessaire pour notre représentativité. Nous devons retourner en notre faveur les obstacles mis par le ministère et le gouvernement : vote électronique, limitation de l ?ouverture des kiosques à 3 jours sur la semaine de vote, avancement des élections en octobre pour des raisons politiciennes, impréparation et précipitation (le BO est paru le 25 août !). Le SNES Créteil appelle tous ses militants et ses syndiqués à s ?investir activement dans la campagne et ces élections pour maintenir le taux de participation à plus de 60%.
La CA académique demande au SNES National de s ?engager fermement dans la bataille contre les inégalités criantes des décharges attribuées en fonction des ministères à notre désavantage. Une lutte vigoureuse doit être également menée contre les récents projets de textes qui portent atteinte aux droits syndicaux


Campagne de septembre octobre

Notre campagne s ?adressera à toutes les catégories de personnels, quelque soit leur statut, de manière adaptée. Tous votent au moins au CTA et au CTM, y compris les stagiaires et les contrats aidés. Une attention particulière sera portée aux non titulaires et aux AED avec lesquels nous avons du mal à nouer des liens syndicaux.
Notre présence dans les établissements et notre couverture du terrain est notre principal atout En septembre : bilan de la rentrée et mobilisation pour le 27. Fin septembre : aider et assurer le maximum de récupération des identifiants et des mots de passe pour le vote. Jusqu ?au 12 octobre : distribution du matériel de campagne. Du 13 au 20 octobre : vote.

Le 10 octobre : stages dans les départements et stage CPE. Pour faire face à l ?autonomie des établissements et à la déréglementation encouragées par le rectorat et le ministère, il convient d ?adapter le rôle de la section syndicale et de faire respecter les prérogatives du CA. Les élections au CA vont se dérouler dans cette période. Malgré notre demande, le recteur a fixé au 15 octobre la date limite pour organiser ces élections. Le SNES appelle à demander au chef d ?établissement d ?organiser ces élections avant le mercredi 12 octobre.
La syndicalisation sera un des axes de cette campagne dans les établissements en particulier en direction des jeunes collègues, des stagiaires, des non-titulaires. Il est nécessaire de renouveler et d ?augmenter le nombre de nos syndiqués car chaque année les mutations vers d ?autres académies et les départs à la retraite réduisent le potentiel de nos sections syndicales.

 Vote dissociée sur les deux paragraphes en italique
Pour 19, abstention 3

 Vote sur l ?ensemble du texte
Pour 20, abstention 2

 Vote mention émancipation
Pour 3, contre 14, abstention 5