Le SNES et 5 établissements CLAIR du département ont été reçus à l’Inspection académique le mercredi 30 juin.
Etaient présents les collèges Neruda d’Aulnay, Descartes Tremblay, Moulin Aubervilliers, Lurçat Saint-Denis et Louise Michel Clichy-Sous-Bois.
Le collège Thorez était excusé et nous avons appris au cours de cette audience que le lycée Suger était également concerné par ce dispositif.
Le Rectorat avait jusque là refusé de communiquer la liste des établissements concernés mais, face au constat que ce secret n’en était désormais plus un, il a choisi de publier la liste.
Au cours de cet entretien l’Inspecteur d’Académie a rappelé les trois grands volets de ce programme et énoncé l’idée malheureusement peu crédible selon laquelle « le classement CLAIR ça n’engage à rien ».
Premier volet : « une plus grande liberté quant aux personnes qui peuvent venir y enseigner »
L’IA a rappelé que cette année aucun poste n’avait été bloqué dans ces établissements (contrairement à ce qui s’est passé dans l’académie de Versailles) au moment du mouvement intra-académique. Le grand problème serait de trouver des enseignants qui acceptent d’enseigner dans ces établissements (15 à 20% de déperdition dans certaines disciplines dans l’académie entre le moment des affectations et la rentrée).
Il est apparu que dans certains établissements présents, le chef d’établissement avait déjà proposé à des collègues contractuels des contrats de 5 ans s’ils acceptaient de rester et que certains TZR s’étaient vu proposer la même chose. On est déjà entré dans l’ère du recrutement par le chef d’établissement avec une lettre de mission. On est dans le contrat de gré à gré au mépris du statut de 50 avec des personnels mis dans la dépendance du chef d’établissement.
L’IA a également précisé « que pour cette année » les chefs d’établissements n’avaient pas choisi leur adjoint....
Enfin, il semble bien qu’une lettre de mission individuelle sera proposée aux collègues à la rentrée. Le SNES appelle dés maintenant à refuser de signer cette lettre de mission. Nos missions sont définies par nos statuts, en sortir c’est prendre le risque d’être évalués sur autre chose que ces missions statutaires et donc de se livrer pieds et poings liés à l’arbitraire d’un chef d’établissement ou d’un inspecteur.
Second volet :« l’innovation pédagogique »
L’IA a soumis une proposition pensée comme une piste de réflexion uniquement indicative.
– Il imagine un établissement où on mettrait en place, pour organiser les enseignements et les emplois du temps des élèves, une entrée non plus disciplinaire mais centrée sur les compétences définies par le socle commun.
– Pour dégager du temps on pourrait ramener les cours de 55 à 50 minutes et avec l’heure quarante dégagée sur la semaine, disposer d’une heure de concertation et de 40 minutes de « vie de Classe ».
La proposition est donc, pour ce classement qui n’apporte aucun moyen, de faire financer par les élèves en minutes de cours économisées, des choses aussi nécessaires que la concertation et la gestion de la classe.
Troisième volet : les préfets des études
Ces préfets seraient des CPE ou non, issus de l’établissement ou non. S’il s’agit d’un enseignant cela peut faire partie de son service ou être en heures supplémentaires.
Deux missions potentielles ont été énoncées :
– Suivre la vingtaine d’élèves perturbateurs de l’établissement
– Faire du suivi de cohorte.
Dans un classement qui n’apporte aucun moyen, la mise en place de ces préfets reste très énigmatique. En effet, soit on apporte des moyens, soit on dégage des moyens ailleurs, que ce soit des moyens AED ou des heures de cours (supplémentaires ou pas).
Dans les établissements présents les situations étaient très diverses sur cette question. Parfois on a proposé 2 HSA à certains collègues, quand ailleurs on a commencé à contacter des CPE hors de l’établissement.
Conclusion : l’IA avoue que le travail avec les inspecteurs pédagogiques n’avait pas été entamé. Les collègues se sont vus sommer de proposer des projets en une semaine. On demande aux collègues de courir après les effets d’annonce de politiques en difficulté sur la question de la violence scolaire. Au passage, si ce dispositif se généralise à toute l’éducation prioritaire comme le ministre l’a annoncé, ce sont 10% des établissements qui seront privés des protections et des garanties qu’apportent nos statuts pour entrer dans un univers pédagogique dérogatoire sous l’autorité d’un chef tout puissant.