Ci-dessous le tract distribué aux parents pour leur expliquer la réforme du collège.
Pourquoi refusons-nous cette réforme du collège ?
Cette réforme :
- c’est la diminution des horaires disciplinaires pour les élèves :
Pour être précis : par semaine, 2,5 heures de cours en moins en 6e,
1 heure de cours en moins en 5e,
4 heures de cours en moins en 4e,
6,5 heures de cours en moins en 3e.
Total perte horaires disciplinaires hebdomadaires : 14 heures
Total perte heures disciplinaires sur les 4 ans de collège : 504 heures
Soit 2/3 d’une année de cours disciplinaires perdus sur les 4 ans du collège !
C’est donc en amputant les horaires de français, de maths ou d’histoire géographie, que le projet de réforme met en place en 6e, 3 heures d’accompagnement personnalisé (AP), et, à partir de la 5e, 4 heures d’accompagnement personnalisé (AP) et d’enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI).
De plus, chaque établissement proposera ces enseignements complémentaires qu ?il décidera localement. Le choix des matières amputées reviendra au chef d’établissement, il variera donc d’un collège à l’autre. 20% de la dotation horaire sera ainsi à l ?initiative des établissements.
Les horaires et contenus des enseignements seront donc différents dans chaque collège.????Bien loin de lutter contre les inégalités, comme l’affirme notre ministre, c’est l’éclatement programmé du caractère national de l’éducation ! ??
- c’est la suppression des options (latin, grec, découverte professionnelle) :
La disparition de l’enseignement des langues anciennes est programmée et ne peut être masquée par le module « langues et cultures de l’antiquité ». D ?ailleurs, cet EPI pourrait rivaliser avec « développement durable » ou « communication, citoyenneté » dans les choix que chaque collège aura à faire.
??
- c’est la suppression des classes « bi-langues » et européennes :
Ce dispositif avait pourtant permis de faire revivre l’allemand dans notre collège sans pour cela développer l’élitisme dont notre ministre nous accuse.
L’introduction annoncée de la LV2 dès la cinquième avec 2,5 heures se fait quasiment à moyens constants puisqu ? elle supprime 1 heure de langue vivante en 6e et 0,5 heure en 4e et 3e.
Le risque est bien la disparition de l’allemand et aucun changement n’est proposé pour
améliorer les conditions d’apprentissage des langues vivantes.
- c’est l’abandon des élèves en difficulté :
Actuellement, en 6e (PPRE) et en 5e (soutien), certains élèves peuvent être aidés, en petit groupe, en français et en maths durant 2 heures hebdomadaires. ??A la place, la réforme prévoit 3 heures d’accompagnement personnalisé (AP) pour tous les élèves et en classe entière !
- c’est le regroupement en cycles :
Le cycle 3 irait du CM1 à la 6e, le cycle 4, de la 5e à la 3e.
Les programmes ne seront plus annuels mais définis par cycle.
Seul l ?enseignant en dernière année de cycle devra s ?assurer que le programme est bien couvert dans son ensemble. Il ne le pourra pas, d ?autant que les horaires hebdomadaires par discipline auront pu être modulés au cours d’un cycle.
Les conséquences concrètes sont des parcours scolaires différents selon les classes et les établissements, l’impossibilité de vérifier le respect des horaires disciplinaires par élève, ce qui est contraire au principe d ?égalité de l ?Ecole Républicaine.
Le redoublement est quasiment supprimé mais aucun dispositif n’est proposé pour les 15% d’élèves déjà en grande difficulté en 6e.
Ce projet ne prévoit aucune disposition pour améliorer les conditions d’apprentissage des élèves. Ce que l’école publique abandonne, les familles favorisées le trouveront ailleurs, cette réforme est très dangereuse car, contrairement à ce qui est affirmé, elle approfondira les inégalités et appauvrira les contenus enseignés.
Nous serons en grève le MARDI 19 MAI 2015 pour demander le RETRAIT de cette réforme, avec le soutien des organisations syndicales SNES-FSU, SNEP-FSU SNALC-FGAF, SNFOLC, SNETAA-FO, CGT Educ ?action et SUD ?ducation.
Nous revendiquons :
Des grilles nationales maintenant les horaires disciplinaires.
Le maintien de toutes les options.
Des programmes nationaux plus cohérents et définis par niveau.
La diminution des effectifs des classes.
Davantage d ?heures d’enseignement en groupes allégés.
Une formation initiale et continue des personnels leur donnant tous les outils pour leur permettre de diversifier leurs pratiques en vue de répondre aux exigences des programmes et aux difficultés des élèves.
Les enseignants en grève du collège Marie Curie (LES LILAS).