Cette CAPA se tient dans un contexte social chargé où le refus du dialogue par le pouvoir endigue aussi mal la contestation sociale que le béton n’endigue les crues. Ce que nos collègues enseignant ont évoqué ce matin dans leur déclaration aurait toute sa place aussi dans la nôtre.
Nous remercions messieurs les IPR et les chefs d’établissement d’être présents à cette commission. Nous remercions également les personnels de la DPE 3 avec qui les échanges ont été soutenus et constructifs, facilitant d ?autant le travail de cet après-midi. En revanche nous restons perplexes quant à la possibilité de travailler avec la DOS. L’année dernière, nous vous interrogions sur le moyen d’être considéré comme des interlocuteurs pour cette estimable division. Cette année, la réponse reçue, tant sur la forme que sur le fond, ne peut être comprise que comme un refus de tout éclaircissement, de toute collaboration.
Pourtant, comme nous l’affirmions déjà en GT, la difficulté n’est pas une raison suffisante pour renoncer à remplir honnêtement notre rôle. Il nous faut donc obtenir de vous des réponses de deux ordres : sur les règles de nos échanges et, au fond, sur les postes.
Sur nos rapports avec la DOS : ce refus de nous répondre est-il le fruit d’une impossibilité ou un choix ? Pourquoi ? Est-ce lié à notre organisation syndicale, à notre statut d’élus ? Qui devrait être destinataires de nos questions sur les postes si la DOS ne peut l ?être ? Ne serait-il pas pertinent d’avoir le « bleu » plus tôt puisqu’il n’est pas le produit de l’algorithme ? Le CTA ne serait-il pas le cadre légitime de ces questions ? Pour mémoire, le dernier CTA poste CPE évoquait six postes alors qu’ils nous manquent aujourd ?hui des réponses sur 31.
Sur les postes proprement dits, nos questions sont nombreuses mais indispensables. Le processus de mutation n’a de sens que dans le cadre des postes impliqués. Une transparence sur la disponibilité de ces derniers est aussi importante que sur les règles mêmes du mouvement. Nous aurions préféré pouvoir éclaircir cela en amont. Tant pis, nous les aborderons donc en début de séance, mais il faudrait trouver, pour l’avenir, des modalités d’échange efficaces.
Sans trop revenir sur les rares postes à avoir été évoqué en CTA, nous vous alertons la situation créée au lycée Blaise Cendrars de Sevran : un poste de CPE supprimé parce que « trop nombreux », 200 élèves de plus et une stagnation des postes d’AED. Quel est le message envoyé à l’éducation prioritaire ? Vous n’êtes pas sans constater qu’un mouvement des AED prend de l’ampleur en Seine-Saint-Denis, justement sur des questions d’effectifs, de remplacement et de condition de travail : autant de point sur lesquels les CPE qui travaillent à leurs côtés ne peuvent que les soutenir.
Cette CAPA d’affectation des CPE constitue le point d’orgue d’un mouvement académique qui reste volumineux malgré la participation d’une seule promotion de stagiaires cette année. Paradoxalement, il serait erroné de croire qu’une participation moindre permet une plus grande satisfaction des candidats. Au contraire, plus le mouvement est réduit, plus les possibilités sont réduites et, cette année, c’est presque la moitié des participants non-obligatoires qui ne mute finalement pas (41/86, peut-être 38 avec les modifications proposées, contre 30 sur 90 l’année dernière).
Or, il apparaît cette année que, dès le mouvement inter-académique, Créteil était la seule académie déficitaire du pays. Ensuite, dès la lecture des documents nous voyons, et c’est une première chez les CPE, des collègues en ZR Académique. Autant qui sont susceptibles de ne pas prendre de poste. Même si l’académie s’est de nouveau dotée de TZR CPE, ceux-ci seront, comme les années précédentes, affectés intégralement sur des postes à l’année. L’académie pourrait, comme les années précédentes, se reposer sur l’emploi d’une centaine de contractuels précaires mais cela n’a déjà pas suffi cette année, faute de volontaires dès le second trimestre. Que fait-on pour que Créteil soit convenablement dotée en personnel formé ? Comment peut-on rendre notre académie attractive autrement qu’en donnant aux collègues les moyens de la fuir plus vite ? Des créations de postes pourraient au moins contibuer à améliorer les conditions de travail. On ne peut pas, en tout cas, s’appuyer sur l’éventuel bénéfice d’un poste logé. Ceux-ci, de moins en moins nombreux, ne font l’objet d’aucune communication alors que ce serait un critère majeur d’attractivité pour des néo-titulaires particulièrement en Ile-de-France.
9 juin 2016