3 avril 2025

actu des établissements

Stupéfaction au collège Lucie Aubrac

L’IA a enfin répondu à l’appel au secours d’une partie des personnels du collège Lucie Aubrac, sous la forme d’une réunion initiée par la DASEN de Seine et Marne, accompagnée du directeur académique adjoint et du conseiller technique, le lundi 18 mars. Après deux heures de réunion avec l’Inspectrice d’académie et son équipe, ainsi que l’équipe de direction de l’établissement et l’ensemble des personnels du collège, la situation demeure dans une impasse.

Après deux heures d’un échange parsemé de menaces de mutations « pour nécessité de service », de demandes de faits précis tout en refusant les réponses liées à des « situations personnelles » et de parole coupée, l’institution a non seulement nié la souffrance de celles et ceux qui alertent des risques psycho-sociaux auxquels iels sont exposé.es au principe que tout le monde ne souffre pas (un tiers tout de même, ce qui est loin d’être négligeable), mais leur a aussi renvoyé la faute en reprochant à l’équipe de "ne pas faire honneur à l’institution" par ses recours à des modalités de communication rendant la souffrance visible. Les articles parus dans les journaux leur ont été reprochés, car ils évoquent entre autres "des faits inexacts".
Un seul but donc, faire taire chacun.
Il a été rappelé que les enseignants ont des droits mais aussi des devoirs, dont le devoir de fournir un enseignement de qualité. Leurs droits ? Pas de réponse lorsqu’iels rappellent également l’employeur à ses devoirs, notamment l’article 4121-1 du code du travail : Eviter / Evaluer / Combattre les risques. Par contre, le droit de la cheffe d’établissement de porter plainte a été défendu.

La stupéfaction fut donc immense, dans tous les sens du terme : sidération extrême qui prive de toute réaction, mais aussi engourdissement proche de la paralysie, les personnels concernés interprétant les menaces à peine voilées de mutations dans l’intérêt du service comme une façon de bâillonner la grève positionnée le lendemain mardi 18 mars, lors de la remise des bulletins.
L’inquiétude est à son comble puisque malgré les affirmations répétées, l’institution n’a apporté AUCUNE solution et a renouvelé son soutien à la direction, alors que des parents eux-mêmes commencent à protester contre cette situation qui perdure et qui entraine la perte de nombreuses heures de cours, liée aux nombreux arrêts maladie. La DASEN a d’ailleurs reçu les représentants des parents d’élèves dans la foulée, afin de désamorcer la grogne.

La manifestation prévue pour le lendemain a donc logiquement été maintenue, des parents sont venus en nombre à la rencontre de l’équipe. Ils ont organisé une opération « collège mort » le vendredi suivant, malgré l’appel à ne pas le faire des représentants suite à leur rencontre avec la DASEN. Environ 200 élèves étaient absents. Il est à noter que des enfants ont témoigné qu’ils avaient été menacés de sanctions s’ils ne venaient pas au collège ce jour là.

Cette réunion démontre qu’il est toujours aussi difficile aux équipes de l’IA 77 de comprendre et répondre à la souffrance au travail générée par ce type de situation. Le SNES-FSU agit au sein des instances FSA et FSD pour établir la réalité et proposer des solutions. Il faut espérer que les services du rectorat, alertés également, agissent avant que ne se produisent dans ce collège de nouveaux évènements graves, et afin de rétablir une ambiance de travail sereine.