“Article publié dans l’Hebdo du SNES Créteil n°5 du 30 avril 2020”
Le ministre Blanquer évoque la réouverture progressive des établissements du secondaire à
partir du 18 mai. Qu’en sera-t-il des CDI ?
Dans les collèges et les lycées, le CDI est un lieu important aussi bien pour la socialisation des élèves que pour leur ouverture culturelle. Les CDI accueillent plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines d’élèves différent-es chaque jour, il convient donc d’interroger la pertinence de la remise en fonction du CDI s’il advenait que les établissements rouvrent.
Le CDI, avec ses ressources en accès libre, est particulièrement exposé aux échanges entre les élèves et aux interactions de proximité. Les professeur-es documentalistes sont donc en droit d’exiger des réponses à ces problématiques spécifiques, il apparaît évident que les conditions nécessaires à la sécurité sanitaire seront très difficiles à mettre en place. Si nous ne doutons pas que lors de nos activités pédagogiques les conditions devront être les mêmes que pour l’ensemble de nos collègues, qu’en sera-t-il des autres activités liées à nos missions ?
Les gestes barrières et le port du masque et de gants ne suffiront pas à résoudre des problèmes qui se profilent déjà. Dans nos établissements, les moyens humains limités ne permettront pas d’assurer un accès serein au CDI, si nous devons en filtrer l’accès et maintenir les distances de sécurité. Il paraît également impossible de nettoyer et décontaminer les surfaces après chaque utilisation des ressources (livres, tablettes, ordinateurs, …), le prêt constituerait quant à lui une multiplication des risques de contamination et de transmission du virus.
Pour l’instant, personne ne semble vouloir interroger ces aspects avant la réouverture des établissements. Pour le ministère, ce n’est sans doute pas une priorité, mais il faut pourtant réfléchir collectivement à l’ensemble des usages de ces espaces dans chaque collège, dans chaque lycée, avant le 18 mai.
De son côté, le SNES-FSU Créteil exige que, dans le cadre d’un protocole national strict, la sécurité des professeur-es documentalistes comme des élèves soit un préalable incontournable à la réouverture des CDI.
Dans tous les cas, les professeur-es documentalistes qui en ont la charge et la responsabilité des CDI doivent être consulté-es sur la question et en définitive avoir le dernier mot.