25 juin 2018

militer

Motion de la Commission administrative académique du 25 juin 2018.

La CAA du SNES-FSU Créteil s’est réunie le lundi 25 juin 2018. Il a adopté la motion en pièce jointe, qu’il défendra lors de la commission administrative nationale des 26 et 27 juin 2018.

Les réformes dévoilées depuis fin mai et le vote de la loi sur la réforme du secteur ferroviaire, adoptée le 13 juin dernier, confirment la détermination du gouvernement à mettre en œuvre son programme néolibéral. Les menaces sont fortes contre l’ensemble du système de protection sociale, accusé de coûter trop cher et d’être inefficace. La réforme des retraites va entraîner une baisse des pensions et une remise en cause du système de retraites par répartition, avec des reculs graves comme la fin de la pension de réversion, frappant ainsi les plus fragiles, et particulièrement les femmes. En parallèle, le gouvernement continue ses cadeaux fiscaux aux plus riches (suppression de l’exit tax) et bloque les revenus du reste de la population. Le rendez-vous salarial du 18 juin 2018 en a été une confirmation pour l’ensemble des fonctionnaires : le ministère des finances maintient le blocage du point, poursuivant l’inexorable érosion de notre pouvoir d’achat. Les attaques contre la fonction publique ont pour but de remettre en cause ses périmètres d’intervention, ses missions et le statut des personnels.

Les annonces sur le paritarisme démontrent aussi les véritables intentions de la majorité : ôter aux organisations syndicales le regard sur toutes les opérations individuelles concernant les fonctionnaires (mutations, promotions, détachement, évaluation, discipline...) et mettre en place une gestion à la tête du client. Il s’agit d’une attaque contre les héritages de 1945, qui annoncent à terme une grande réforme de la fonction publique pour la faire fonctionner comme une entreprise privée. Par ailleurs, un syndicat comme le SNES y perdrait un lieu d’action, qui lui a permis dans le passé de faire progresser de nombreuses revendications, à la fois grâce à son grand nombre d’élu.es et au dynamisme de ses militant.es, porté.es par la majorité de la profession. Le SNES, comme l’ensemble de la FSU, doit réagir avec force et de la manière la plus unitaire possible pour s’opposer à ces projets et mobiliser la profession.

Enfin, le gouvernement continue à dériver vers les positions les plus conservatrices. En avril dernier, le Président de la République désavoue la loi de 1905 en affirmant vouloir réparer le lien entre l’Église et l’État. En même temps, l’État poursuit sa lutte contre les migrant.es qui fuient les conflits des zones proches de l’Europe. Le SNES doit réaffirmer avec clarté et régularité ses mandats sur ces questions. Plus largement, il n’est plus question de tergiverser désormais face à ces axes idéologiques : le SNES et la FSU doivent informer les collègues de la cohérence de l’action gouvernementale, montrant sans cesse la logique idéologique de l’ensemble, entre néolibéralisme économique et conservatisme social.

Carrières / PPCR

Le rendez vous salarial du 18 juin s’est soldé par un refus total de toute augmentation du point d’indice, le gel se poursuivra en 2019. Ce refus obstiné s’ajoute à la volonté marquée de réduire le périmètre des services publics annoncée et préparée par le Premier ministre. Après la compensation volontairement sous-évaluée de la CSG pour les fonctionnaires, ce gouvernement montre bien son mépris pour eux et sa volonté affichée de substituer le privé au service public.
Dans notre secteur, la faiblesse du pouvoir d’achat et la détérioration des conditions de travail rendent nos métiers de moins en mois attractifs comme en attestent les forts déficits aux concours de recrutement. En Île-de-France, les rectorats n’arrivent plus à recruter les contractuel.les dont ils ont besoin. Le SNES doit poursuivre et accentuer sa campagne sur la revalorisation salariale et 400€ par mois en point d’indice. Dans notre académie nous devons prendre en compte le coût du logement qui est très élevé pour les nombreux jeunes collègues en début de carrière de l’académie.
Les secondes campagnes de promotions pour l’accès à la classe exceptionnelle 2018 ont eu lieu chez les agrégé-es, les certifié-es et les CPE, entraînant les mêmes constats : les difficultés rencontrées lors de la première campagne qui relevaient de l’impréparation et de la précipitation se sont reproduites, avec des problèmes de connexion et de transmission des documents. A cela s’est ajouté le manque d’information rectorale sur la nécessité de candidater une seconde fois et nombre de collègues n’ont pas candidaté à cette seconde campagne alors qu’ils l’avaient fait précédemment. Comme nous l’avions craint, la double voie de promotion reste très problématique. La voie du vivier n°1, permettant 80 % des promotions, amplifie les déséquilibres femmes/hommes, entre les disciplines ou les niveaux d’enseignement, les conditions d’accès étant beaucoup trop restrictives. La seconde voie de promotion concernant tous les collègues au dernier échelon de la hors-classe ne permet que 20 % des promotions : bien trop peu au regard de la masse des ayants droit.
La question de la rotation des promotions est essentielle. Grâce à un lourd travail de préparation, nous avons obtenu en CAPA des modifications des projets de l’administration avec transformations des avis « très satisfaisant » afin que le plus grand nombre des collègues retraitables soient promu.es. Néanmoins le recteur a refusé catégoriquement de modifier les avis « excellent » des collègues nés en 1970 et après, permettant ainsi le maintien d’une méritocratie assumée chère à nos IPR. Le SNES-FSU rappelle sa revendication d’une classe unique, intégrant tous les échelons de la classe normale, de la hors-classe et de la classe exceptionnelle, et permettant à tous les collègues d’avancer au même rythme. Il rappelle son opposition à la création de la classe exceptionnelle qui accentue la méritocratie dans le déroulé de nos carrières. En l’état, il doit poursuivre ses interventions pour que la classe exceptionnelle devienne un débouché de carrière accessible à tou.tes.
Le néo-management public se déploie de plus en plus dans les établissements. Les nouvelles modalités d’évaluation et la création de la classe exceptionnelle donnent toujours plus de pouvoirs aux chefs d’établissement. Ceux-ci s’en donnent à coeur joie pour convoquer des réunions à outrance, accroître leurs injonctions hiérarchiques et s’immiscer dans les compétences et attributions pédagogiques des enseignant-es et CPE. Le SNES doit être un outil de résistance en collectant les comptes-rendus de carrière, en accompagnant et en armant les collègues pour répondre individuellement et résister collectivement.

Seine-Saint-Denis (93)

En Seine-Saint-Denis, la rentrée 2018 s’annonce tendue. La question du bâti (tout particulièrement en lycée) et des conditions d’accueil des élèves est au cœur des préoccupations des collègues, de même que les dotations horaires des établissements qui restent insuffisantes pour compenser une croissance démographique élevée (augmentation de 1 500 heures pour 2 000 élèves en plus). Par ailleurs, le besoin de personnels enseignants dans les établissements ? auquel s’ajoute l’ouverture de trois nouveaux collèges à la rentrée ? aurait dû entraîner une augmentation significative du nombre de postes. Or, il n’en est rien, puisqu’il n’y aura que 47 postes d’enseignant.e.s supplémentaires sur l’ensemble du département et aucun poste de CPE, voire des suppressions, comme dans certains établissements accueillant pourtant un public défavorisé. De fait, l’administration entreprend un peu plus chaque année d’imposer aux enseignant.e.s un nombre d’heures supplémentaires dont la prise en charge est totalement irréaliste et très éloignée de la répartition des services établie dans les établissements. Ilselles ont constaté également avec stupeur la libéralité avec laquelle la direction académique a distribué ici et là des enveloppes d’HSE exorbitantes pour financer le programme « Devoirs faits », une nouvelle fois en lieu et place de postes pérennes garantissant la stabilité des équipes pédagogiques.
Cette situation est d’autant plus inacceptable qu’au moment même où le gouvernement se targue de donner la priorité aux élèves les plus fragiles, l’État, en Seine-Saint-Denis, a délibérément choisi de privilégier une pure opération de communication ministérielle aux dépens des dispositifs spécifiques : les classes d’accueil (UPE2A), les ULIS et les dispositifs relais doivent, eux, faire face à une saignée horaire sans précédent. Force est de constater que la baisse des moyens frappe avant tout les élèves et les familles les plus fragiles. Le projet de démantèlement du service public d’orientation, à travers la régionalisation et la fermeture programmée d’une grande partie des CIO dans le département, est un autre signal inquiétant qui amorce une privatisation rampante de pans entiers de l’éducation nationale, particulièrement sensible en Seine-Saint-Denis.
En définitive, le constat est sans appel : en Seine-Saint-Denis, le service public d’éducation continue d’être attaqué de manière indigne et cruelle ; c’est ainsi qu’un rassemblement le 19 juin devant la préfecture de Seine-Saint-Denis a réuni de nombreux secteurs en lutte, soutenus par les unions fédérales FSU, CGT et Solidaires. Dans l’éducation, la lutte pour la défense des dispositifs spécifiques continue : le SNES-FSU 93 appelle ainsi à un rassemblement mercredi 27 juin devant la direction académique.

Seine-et-Marne (77)

En Seine et Marne, nous avons été sollicités à de nombreuses reprises par des collègues qui se retrouvent dans des situations difficiles avec des Principaux ou adjoints. Peu à peu les relations personnels et direction se modifient, le management qui s’enracine dans les pratiques gère, faisant fi des personnes, de leur expertise et de leurs conditions de travail. Ces faits indiquent ce qui est à l’œuvre et va devenir habitudes, comportements courants, quand l’ autonomie que nous promet le ministre Blanquer sera l’alpha et l’oméga de l’organisation de nos établissements scolaires.
Manque de personnels de vie scolaire, d’enseignant.es, que même le recours aux contractuel.les ne suffit pas pour remplacer quand certains d’entre nous sont en arrêt de maladie ou en congé-maternité. Des disciplines comme les mathématiques ou l’anglais en particulier sont déficitaires ainsi pendant plusieurs semaines en collège comme en lycée, des établissements n’ont pas pu assurer aux élèves, les enseignements ou la sécurité que l’ Éducation Nationale leur doit. Dans le département, les anciens établissements classés REP et sortis du dispositif n’ont pas bénéficié de l’accompagnement promis pas la DSDEN : les effectifs s’alourdissent trop souvent, la pauvreté de certains élèves s’accentue, nuisant très gravement à leur réussite scolaire.
Dans le Nord Ouest 77, le Conseil régional n’assume pas sa responsabilité de construire un nouveau lycée prévu dans son PPI à Villeparisis. le lycée de Mitry est en sureffectif ; il y a urgence à construire ce nouveau lycée. Le rectorat indique que la situation sera bloquée dans 3 ans au regard de l’augmentation de la démographie en collège.
Des modifications de cartes scolaires ne prennent toujours pas en compte la mixité scolaire que nous réclamons. A l’occasion des révisions de sectorisation ou de l’ouverture de nouveaux collèges, le Conseil départemental tranche dans le sens de l’intérêt politicien des élus locaux plutôt que dans celui de l’intérêt général. Cela remet en cause la décentralisation de cette compétence "sectorisation" aux conseils départementaux.

Éducation prioritaire

Les moyens de l’EP ne semblent plus vues que sous l’angle des effectifs, le volume des enseignements qui y sont dispensés étant le même qu’ailleurs, l’offre de formation y est moins diversifiée car il faut financer sur la marge d’autonomie des dispositifs de soutien, de remédiation, voire assurer certains dispositifs spécifiques (UPE2A, module relais, ULIS, dont les moyens fléchés sont en baisse). Avec la réforme du collège, les établissements classés en EP ne bénéficient plus de dotation horaire supplémentaire par élève, ce qui est une aberration.
Le SNES doit exiger de véritables dotations horaires supplémentaires par élève pour les établissements qui en ont besoin.
Et en aucun cas, l’autonomie des établissements, avec les dérives managériales qu’elle implique dans la réalité, ne peut être une réponse adaptée au regard des besoins des établissements en EP.
La nouvelle carte de l’éducation prioritaire sera discutée l’année prochaine, les lycées en seront exclus et le ministère a d’ores et déjà annoncé que moins de collèges seraient classés qu’actuellement. Le SNES-FSU doit continuer à exiger un périmètre plus large de l’EP, ainsi que la transparence quant aux critères de classement et de déclassement des établissements : aucune interférence d’influences politiques ne pourra ainsi faire classer ou déclasser un établissement en EP.
Le SNES-FSU doit également continuer à soutenir toutes les mobilisations des établissements qui se battraient légitimement pour ne pas sortir de l’EP ou pour y entrer.

Lycée et post-bac

Sans surprise, ParcourSup n’a pas « résolu » le manque de places dans le supérieur, pourtant recteur et ministre vantent le système. Dans l’académie de Créteil, seuls 700 élèves seraient passés en commission académique sans proposition. 700, soit l’effectif d’un petit lycée.
Que va proposer le recteur ? Nous en attendons les détails en CTA, des places en BTS seraient créées (450 !). Financées comment ? Dans quels lycées ? Avec quels profs ?
Le système de vœux non classés permet de communiquer sur les élèves ayant eu des réponses favorables mais, il est impossible de voir si le « oui » attendu correspond à un projet souhaité ou mis par défaut.
Le SNES Créteil a fait deux enquêtes pour tenter d’avoir une vision académique selon les séries, selon les départements. Il en ressort que les élèves des séries technologiques et ceux des lycées de l’est du 77 sont les plus discriminés. Au contraire du processus humain et transparent annoncé par le Ministre de l’Éducation nationale, ParcourSup, machine discriminatoire d’assignation à résidence scolaire, broie les élèves dans la plus grande opacité, particulièrement dans les départements de la périphérie parisienne.
En Seine-Saint-Denis, le ministère a annoncé que 50% des élèves y avaient reçu au moins une réponse positive. Mais ce pourcentage s’est révélé plus faible en Seine-Saint-Denis (45,3%), comme dans les autres départements de l’académie de Créteil. Dans certains lycées du département, certaines classes n’ont eu aucune proposition d’affectation. Des élèves avec des dossiers scolaires excellents ont été purement et simplement rejeté.es hors de l’Université en raison de leur lycée d’origine.
Le SNES a échoué dans la mobilisation des collègues contre la réforme du lycée et du bac. Certains collègues n’y voyant pas les conséquences concrètes pour la prochaine rentrée, s’y sont peu intéressés.
Dès la rentrée, le SNES doit fournir davantage de matériel pour les salles des profs à destination des collègues non-syndiqués. Il est nécessaire de trouver des visuels clairs pour montrer les conséquences de cette réforme en terme de DHG, de postes, de blocage du mouvement, de mise en place d’un bachotage systématique et donc l’accentuation du pilotage par l’évaluation. Il doit montrer comment cette réforme transforme notre métier lui-même. Il est nécessaire de mettre en avant les incohérences pédagogiques de la réforme du lycée : abandon d’une spécialité choisie par l’élève en fin de première sans possibilité de poursuivre en terminale dans cette discipline, ce qui réduit les possibilités de choix pour le supérieur ; choix trop précoce en seconde d’orientation et de spécialités ; incohérence pédagogique entre les contenus des disciplines, ce que peut apporter une organisation en série, appauvrissement des contenus, réduction des temps d’enseignement, pression accrue sur les enseignants en situation de contrôle continu, désorganisation prévisible des établissements lors des sessions de bacs blancs… Il doit faire aussi campagne sur ses propositions.
Le matériel à destination des parents doit être plus pédagogique et prêt pour les réunions d’accueil mi-septembre.
La Région Île-de-France délaisse complètement les lycées faute de volonté. Les services incompétents, voire corrompus (affaires judiciaires en cours), n’œuvrent pas dans une amélioration des conditions de travail des élèves et des enseignants.
La gestion catastrophique de l’accident amiante à Villeneuve-le-Roi et les DTA contradictoires sont scandaleux et le SNES doit s’impliquer financièrement pour aider les collègues à aller en justice.
La crise du logement en terme de lycée est grande dans le 77 et dans des zones sous forte tension démographique. La Région n’assume pas ses responsabilités alors que des collèges ont été construits en nombre.
La FSU d’Île-de-France doit s’en saisir, le faire savoir et agir pour faire pression sur le Conseil régional. Il est aussi nécessaire de mobiliser les parents et les élu.es sur ces sujets.

PsyEN

La loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » a été votée à l’assemblée nationale. Elle sera présentée au sénat le 27 juin 2018. L’article 10 visant à confier l’information sur l’orientation aux régions a été adopté.
Depuis qu’ils ont eu connaissance du projet de loi, et par extension des projets gouvernementaux (transferts des personnels des Dronisep, des affectations des PsyEN en EPLE et de la fermeture des CIO), les PsyEN et les DCIO se sont mobilisés pour informer les équipes d »’établissements, les parents d’élèves, les députés, interpeller le ministre et ses conseillers, les recteurs. Cette loi est clairement dangereuse, rétrograde et ne va pas dans le sens de l’élévation du niveau d’ambition ni de la lutte contre les inégalités sociales et scolaires. Parcoursup, circulaire « superpouvoir au professeur principal » en projet, Baccalauréat 2021, réforme de la voie professionnelle, tous ces projets sont liés : ils ne visent qu’à faire accepter aux élèves la place qui leur sera assignée dans la société en fonction de leurs résultats scolaires, leurs origines sociale et géographique et les rendant autoentrepreneurs et responsables de leur orientation.
La mobilisation ne faiblit pas : boycott des commissions d’appels, recentrage au CIO, rassemblements, manifestation ont eu lieu ces dernières semaines. Une intersyndicale s’est réunie le mardi 19 juin et appelle à une journée démobilisation nationale le 28 Juin 2018. Après avoir réuni près d’un tiers de la profession, le 5 juin, cette dernière doit continuer et proposer lors de l’examen de la loi au sénat une journée de mobilisation. Le SNES y est force de proposition.

Future réforme de la formation initiale.

Après quelques mois de rumeurs, la réponse des ministres Vidal et Blanquer au référé de la cour des comptes confirme nos craintes sur les grandes orientations de la réforme de la formation initiale qui sera l’un des grands chantiers de l’année prochaine.
Il s’agit avant tout d’une attaque contre le modèle des ESPE. Modèle que le SNES a pu critiquer sur certains aspects, quand cela était nécessaire et légitime, mais sans oublier qu’il était de toute façon préférable à l’absence de formation initiale et aux stages à temps plein généralisés mis en place deux ans sous Sarkozy. La formation des stagiaires ne doit pas servir de cheval de Troie pour mettre en œuvre la fusion des académies actuelles vers les régions académiques, sous prétexte de rationalisation des moyens, l’unique but étant de faire des coupes financières sans se soucier de la qualité de la formation. Déconnecter l’ESPE de l’université serait un recul dangereux, le SNES est attaché à ce que les futurs enseignants soient dépositaires d’une formation universitaire et disciplinaire de haute tenue.
Le SNES doit dénoncer l’effet pervers de la nouvelle architecture des concours, intégrant un décalage de deux ans entre l’écrit d’admissibilité et l’oral d’admission, deux années à servir de main d’œuvre bon marché pour une Éducation Nationale qui ne veut décidément pas renoncer à utiliser comme moyens d’enseignement des personnels précaires et insuffisamment formés. Le SNES doit défendre, face au contrat, la nécessité du statut de fonctionnaire stagiaire avec une rémunération digne.
Quant à la véritable année de stage, après l’admission, qui comme dans toute la fonction publique permet d’accéder à la titularisation, il est très probable qu’elle se fasse à nouveau sans décharge horaire ni formation en parallèle, d’une part puisqu’il s’agit encore et toujours de faire des économies, d’autre part parce que les moyens alloués aux ESPE seraient réservés aux deux années entre écrit et oral.
Il s’agirait donc bien d’une entrée dans le métier par la précarité, à l’instar des EAP, radicalement à l’opposé de la vision d’une entrée progressive que défendent le SNES et la FSU.
Dans la même logique, le ministère reprend les mots du SNES en parlant de pré-recrutements, mais pour en dévoyer l’esprit, puisqu’il s’agit de les conditionner à des services d’EAP ou d’AED. Le SNES propose, au contraire, la mise en place d’un pré-recrutement sous statut, sur le modèle de l’ENS, pour que les futurs stagiaires deviennent des élèves-fonctionnaires pendant leurs études menant à l’enseignement.
Cette réforme qui se dessine est donc chargée de menaces de diverses natures : sur les conditions d’entrée dans le métier, sur le statut, ainsi que sur l’identité professionnelle des formateurs-trices des ESPE, qui risquent de perdre leur indépendance universitaire pour être davantage soumis.es aux diktats ministériels. Face à cela, l’enjeu est d’arriver à construire un arc intersyndical suffisamment uni, au-delà de nos divergences, d’abord au sein de la FSU, puis au-delà, et de s’inscrire dans les luttes qui auront lieu sur les sites de formation.

Non titulaires

A Créteil, plus de 4 500 enseignant.es, CPE, PsyEN couvrent les besoins pour assurer les services d’éducation. Du fait de ce grand nombre, la DPE2 ne peut plus suivre correctement les dossiers notamment sur les contrats de courte durée qui mettent des collègues en grande difficulté financière durant des mois. (feuilles de paie incompréhensible, salaire incomplet ou avec des trop-perçus…). Les conséquences sont souvent anxiogènes.
Depuis plusieurs années, nous demandons par défaut un contrat annuel. Cela reste un pansement pour éviter des grosses crises de stress aux collègues qui redoutent le non-renouvellement et n’ont pas les conditions de travail requises pour préparer les concours.
Face à ce gouvernement qui veut casser le service public, installer des contrats/missions de 3 ans, nous devons mobiliser l’ensemble des collègues sur ce que signifie la précarité dans notre académie souvent perçue comme laboratoire pour les politiques et ministres en place. Il est donc urgent de continuer à revendiquer la titularisation rapide des non-titulaires à travers les circulaires, en particulier dans la communication du national. La précarité n’est pas le fait des collègues contractuel.les mais bien une volonté politique de précariser le statut de fonctionnaire en vue de démanteler le service public d’éducation. Les chef.fes usent des différences de statut.
Plus il y aura de collègues en CDI et plus la situation sera difficile. Beaucoup de collègues en CDI se considèrent quasi comme des titulaires. Beaucoup attendent ce CDI, un certain nombre de contractuel.les se saisit des concours dès qu’ils /elles le peuvent, d’autres s’épuisent. Difficile de le leur reprocher !
La stratégie actuelle du gouvernement contre la fonction publique doit nous alerter et amener le SNES à être particulièrement attentif à la question des non-titulaires. Des actions importantes devraient pouvoir être organisées au niveau de l’Île-de-France, les académies de Créteil et Versailles ayant des caractéristiques similaires ;
Il est par ailleurs nécessaire de développer le travail unitaire, autant au niveau de la FSU que des autres organisations. Le mouvement des psyENs, déjà très attaqués, peut servir d’exemple sur ce qu’il conviendrait de faire.

Retraité.es

Les retraité-e-s de l’académie de Créteil ont été encore nombreux dans la rue le 14 juin pour protester contre l’augmentation de 25% de la CSG et revendiquer une juste revalorisation du montant de leur pension.
D’autre part, la poursuite d’économies drastiques dans le secteur de la santé continue à asphyxier notamment les hôpitaux publics, à un moment où il apparaît que les comptes de la Sécurité sociale reviennent à l’équilibre. La poursuite de cette politique de santé est catastrophique.
Concernant le secteur des EHPAD, nous considérons que les annonces de la Ministre Agnès Buzyn dans le cadre du plan « Grand âge et autonomie » sont très insuffisantes et déconnectées des besoins du terrain : en effet, la ministre prévoit la création de 20 000 postes, ce qui correspond à 10 minutes par jour par résident. Pour combler le retard accumulé et arriver au taux d’encadrement reconnu nécessaire de 8 à 10 employés pour 10 résidents, taux appliqué dans de nombreux pays européens dont l’Allemagne, il faudrait créer 200 000 postes, soit dix fois plus que proposé.
Enfin, la réforme des retraites prévue pour 2019 a tout lieu d’inquiéter actif/ves et retraité.es. Le système par points qui semble avoir les faveurs du gouvernement va continuer à faire baisser le montant des pensions servies et les retraité-e-s ne seront pas à l’abri d’un re-calcul de leur pension en fonction de ce système. N’attendons pas que le texte soit sorti pour alerter,informer et nous battre ensemble, actif/ves et retraité-es contre ces mauvais coups.

Actions

Dans la période, les attaques sont nombreuses et les organisations syndicales ont eu tendance à se perdre dans des luttes multiples, sans parvenir à construire une dynamique d’ensemble. Les confédérations étaient centrées sur la lutte du ferroviaire et elles ont finalement refusé de converger avec les autres secteurs, par exemple sur une date comme celle de la grève fonction publique de mai, qui a été moins réussie que celle d’octobre. La « marée humaine » du 26 mai aurait pu être un moment de grande convergence, mais elle est finalement arrivée assez tardivement et n’a pas permis de dynamiser les luttes.
Nous avons pourtant besoin d’unité, la plus large possible, pour affronter les réformes en cours et celles à venir. Depuis 2010, la FSU se positionne en pivot permettant aux appels unitaires de se construire. Cependant, la recherche de l’unité ne doit pas conduire à construire des actions qui soient en-dessous des besoins et qui fassent penser à nos collègues que nous refusons de nous donner les moyens de gagner. La FSU doit inviter sans cesse les autres organisations syndicales à agir avec elle, comme elle l’a fait sur la pétition contre la suppression du paritarisme.

Contre la future réforme de la formation initiale, le SNES doit s’associer, dans l’unité avec les autres composantes de la FSU, à toutes les mobilisations qui pourront naître dans les ESPE, à l’initiative des étudiant.es, des stagiaires ou des formateurs-trices. Cela doit se faire en entamant le plus vite possible une réflexion avec nos partenaires FSU et au-delà, sur ce que l’on peut revendiquer en commun, en concordance avec nos mandats respectifs, pour une meilleure formation. Le SNES demande le retrait du projet de nouveaux concours et commence à mobiliser largement les collègues contre.
Dans l’éducation, les préoccupations des collègues sont nombreuses, et les sujets de mobilisation peuvent nous amener à nous perdre dans une multiplicité d’appels : point d’indice, réforme du lycée, paritarisme... risquant ainsi d’épuiser nos collègues.

Le SNES Créteil appelle à participer au rassemblement du mardi 3 juillet au Ministère de l’Education nationale à l’appel des correcteurs de philosophie et de SES de l’académie de Créteil pour le retrait des réformes de l’éducation Blanquer-Macron.

Le SNES doit d’abord, et dès la prochaine rentrée, produire le matériel suffisant qui permette à nos professions de saisir les enjeux. Si la question du paritarisme doit être au cœur de notre message, il ne peut être le seul, car nous apparaîtrions alors comme ceux qui défendent uniquement nos prébendes, sans se battre contre les autres réformes. Le paritarisme doit être mis en lien systématiquement avec les attaques d’ensemble contre la fonction publique. Les revendications centrales adoptées par les congrès du SNES doivent figurer au cœur du matériel : abrogation de la loi ORE, retrait de la réforme du lycée et du bac.

Le gouvernement poursuit la réforme du lycée et du baccalauréat. En parallèle, il annonce des changements des programmes de collège cet été, alors que nos collègues sont toujours sous le coup de la réforme des collèges de 2016. Il prévoit la remise à plat de la carte de l’éducation prioritaire. Enfin, les DHG sont notoirement insuffisantes, en collège comme en lycée, particulièrement dans notre académie où la croissance démographique reste forte. Les raisons de la mobilisation vont donc être nombreuses à la rentrée ! Le SNES doit déposer un préavis de grève couvrant l’ensemble du territoire sur la période de septembre à octobre, et il doit en informer rapidement la profession. Il doit affirmer sa détermination à combattre les politiques menées, en invitant dès maintenant des intersyndicales larges visant à construire un plan d’action sur le long terme, permettant de gagner. Ce plan doit intégrer une journée, dans l’unité la plus large possible, de grève et d’action dans la fonction publique début octobre, pour le développement des services publics, les conditions de travail, les salaires des agents et la défense du paritarisme.

Enfin, le SNES doit préparer la campagne des élections professionnelles très rapidement, en insistant sur ce qui préoccupe nos collègues. Il doit organiser des réunions avec l’ensemble des S3 pour définir les grands axes de la campagne. Il doit affirmer ses mandats sur l’école que nous défendons, sur un plan de rattrapage des salaires, sur la défense de la fonction publique, sur une protection sociale de haut-niveau pour tou.tes. Les actions qui seront construites dans les prochains mois ne pourront que nous aider à mener une campagne victorieuse.

Vote : Pour 23
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