10 septembre 2018

militer

Motion de la Commission administrative académique du 10 septembre 2018.

L’été a été marqué, pour le gouvernement, par une série de crises politiques. L’affaire Benalla a révélé des pratiques du pouvoir autoritaires. Les hésitations du pouvoir sur la mise en place du prélèvement à la source peuvent laisser penser que la majorité faiblit dans sa détermination à appliquer son orientation. En même temps, le manque de perspective de débouchés politiques se confirme : la montée des extrêmes-droites dans tout l’Europe, son arrivée au pouvoir en Italie ne peut que nous inquiéter. Le SNES, au sein de la FSU, doit continuer à s’investir massivement dans la lutte contre l’extrême-droite, contre les politiques qui s’en inspirent et contribuent à la légitimer, et le faire savoir aux collègues le plus souvent possible.

Pourtant, le gouvernement continue sans ralentir les réformes engagées avant l’été. Les discussions se poursuivent autour de la réforme des retraites. Même si le projet du gouvernement reste flou, il apparaît clair que l’objectif sera de faire baisser la part des pensions de retraite dans le PIB, et impactera directement les revenus des retraité.es et des futur.es retraité.es. Le projet de budget 2019 marque un recul nouveau de la dépense publique dans le PIB, sous prétexte de respect des critères de Maastricht. Or, le déficit public annoncé est uniquement causé par les différents cadeaux fiscaux faits aux entreprises, puisque 20 milliards d’euros leur sont offerts, sans contrepartie, par le biais du CICE et 20 milliards de baisses de cotisations patronales, sur un déficit global de 60 milliards d’euros. Ces cadeaux vont entraîner des restrictions budgétaires importantes pour l’ensemble de la population.

Durant l’été, la publication opportune du rapport CAP22 par une organisation syndicale a permis au pouvoir de tester ses orientations. S’il semble avoir renoncé à toucher directement au statut de la fonction publique, il utilise la stratégie du recrutement massif de contractuel.les pour l’attaquer, pour affaiblir les services publics et faire baisser les dépenses. Par ailleurs, il s’engage dans la mutualisation, qui va particulièrement concerner l’Éducation nationale. Le ministère a décidé de fusionner les académies pour abaisser les coûts de la gestion du système éducatif. Les recteurs doivent faire des propositions de mutualisation de services. En Île-de-France, la situation reste particulièrement floue : il semble qu’une seule académie sera créée, mais il demeure des interrogations sur la mise en place du Grand Paris. Le SNES-FSU rappelle son opposition à la mise en place des métropoles qui sont des institutions non-élues directement, qui favorisent l’influence d’une techno-structure toujours moins démocratique.

Éducation
Le gouvernement a fait le choix d’axer sa communication sur la réussite de la rentrée et la poursuite de la mise en œuvre de ses réformes. Le ministre insiste sur les augmentations de moyens et l’installation pacifique de la réforme du lycée. En parallèle, il annonce en juillet une politique basée sur l’évaluation des élèves et des établissements, permettant de mettre en place l’autonomie des établissements. La fermeture des CIO est confirmée, même si les textes officiels ne sont pas encore parus. Le projet du gouvernement continue donc d’être mis en œuvre sans ciller.

Pourtant, les remontées de terrain démontrent de graves difficultés sur la question des effectifs. Les enseignant.es vont découvrir dans les prochaines semaines l’application de la réforme du lycée en seconde. Au collège, ils vont devoir appliquer en catastrophe des programmes décidés à la va-vite durant l’été. Le SNES-FSU doit donc poursuivre son opération-vérité, pour mettre en lumière la réalité de la politique menée et permettre aux collègues de construire leurs revendications et de se mobiliser. Cela doit être articulé avec la campagne des élections professionnelles.

Parcoursup se confirme comme un fiasco, bien moins efficace que le décrié APB : Plus de 60 000 élèves n’ont toujours aucune proposition et près de 95 600 en ont accepté une mais sont dans l’attente d’une proposition pour d’autres vœux. A contrario, les classes de CPGE et de BTS sont loin d’être pleines, ce qui rend l’organisation de la rentrée très compliquée. Cependant, Parcoursup a permis au gouvernement d’atteindre ses objectifs. Il a ainsi pu empêcher au moins des dizaines de milliers de bacheliers d’accéder à l’enseignement supérieur, tout en fournissant au privé une clientèle contrainte. Cette procédure a aussi permis d’imposer la sélection à l’université, que le SNES-FSU continue de combattre.
Sur Créteil, 16 établissements ouvrent des classes passerelles pour les bacheliers de bac pro sans proposition de ParcourSup. Entre 15 et 20h de cours leur seraient fournis (profs volontaires payés en HS), mais sans aucun cadrage ni programme. Ces élèves entreraient en BTS en septembre 2019 sans passer par ParcourSup.
Pour les autres, les PsyEN sont désormais sommés de recevoir les bacheliers sans affectation et ceci dès la rentrée, de trouver une solution grâce à la liste des places vacantes en Île-de-France. Celle ci montre que pour le gouvernement, à ce stade de l’année et de ParcourSup, privé et public sont mis sur le même plan. Il reste certes des places, sur des formations très pointues, couplages disciplinaires rares et au public de fait restreint, et/ou sur des sites très excentrés. Le Gouvernement, refusant d’entendre les professionnels de terrain qui alertaient sur les dangers de ParcourSup, doit aujourd’hui assumer la responsabilité qui est la sienne et accepter d’écouter les propositions pour un système d’orientation post-bac plus efficace et respectueux des élèves et des personnels. Le SNES-FSU doit exiger une création immédiate de places afin de fournir à tous les élèves bacheliers de 2018, une place dans la filière du supérieur de leur choix, ce qui implique la création de postes dans l’enseignement supérieur, et la construction de locaux adaptés. Le SNES-FSU apporte son soutien aux bachelier/ères sans affectation.

Réforme du lycée
Les vacances sont passées, il est indispensable d’argumenter à nouveau contre la réforme du lycée et du bac. Les premiers CA et réunions parents-profs vont se tenir et les collègues ont besoin d’argumentations déjà construites. Le SNES-FSU doit réactualiser et fournir aux S1 du matériel permettant de mobiliser la profession.

Un flou est entretenu sur les 54H à consacrer à l’orientation, alors que les textes officiels ne sont toujours pas publiés. La brochure " guide d’orientation en seconde" est particulièrement inquiétante : les PP ne peuvent pas être les bras armés de ce qui est présenté, sur la forme (les heures de vie de classe ne sont pas rémunérées dans de nombreux lycées) comme sur le fond. Ils ne peuvent pas se substituer aux Psy EN ou jouer le rôle de coach du monde professionnel. Il est urgent que du matériel syndical soit fourni à destination des PP de seconde, alors qu’aucun texte n’est paru. Le SNES-FSU s’oppose à une mise en place anticipée de la réforme par certains établissements. L’incursion de la région dans nos lycées pour formater les élèves aux valeurs du monde de l’entreprise est inacceptable et les régions n’ayant pas les intervenants nécessaires tels que présentés dans cette brochure, il serait scandaleux que des collègues soient poussés à intervenir en ce sens.

Tests de positionnement collège/lycée
Les test de positionnement qui doivent être mis en place en collège et lycée posent différents problèmes en terme de faisabilité avec nos parcs informatiques déficients et sur leurs usages futurs. Une aide ciblée des élèves est bénéfique mais ces tests participeront aux indicateurs destinés à évaluer les équipes ou les établissements, permettant de mettre en place le pilotage par les résultats. Les tests ne doivent pas être stockés. En lycée, l’organisation de l’AP et le choix des professeurs impliqués a été faite en juin et nous ne pouvons accepter une remise en cause de cette organisation pour qu’elle colle aux exigences d’une réponse aux résultats des tests de positionnement. Les professeurs sont experts dans leur discipline et n’ont pas à s’improviser dans un soutien dans une discipline qui n’est pas la leur.

Entrée dans le métier
Le 29 août dernier, le ministre Blanquer a réaffirmé pendant l’université d’été de la Conférence des Présidents d’Université sa volonté de réformer la formation des enseignants dans le courant de l’année scolaire 2018-2019, soit à peine cinq ans après la précédente réforme.
D’une part, les ESPE deviendraient beaucoup plus dépendantes de l’employeur quant au contenu de la formation, actant de fait un décrochage avec l’université et la formation de haut niveau qui y est dispensée. D’autre part, cette réforme à moyens constants viserait à mutualiser la formation entre les ESPE des différentes académies avec la création de grandes régions académiques sur le modèle des nouvelles régions, ce qui ne serait pas sans augmenter la durée des trajets entre l’ESPE et les établissements scolaires pour les stagiaires. A Créteil, les premiers signes de ces futures transformations se sont vues dès la pré-rentrée des stagiaires, accueillis uniquement par le recteur et les services du rectorat, en l’absence de la directrice de l’ESPE. Il faut dénoncer cette reprise en main du volet pédagogique de notre travail par le ministère et les rectorats, qui conduirait à terme, pour les stagiaires comme pour l’ensemble des professeur.es, à perdre notre liberté pédagogique pour devenir de simples exécutant.es de soi-disant “bonnes pratiques”.
Le deuxième volet de cette réforme a pour but de transformer complètement le statut d’AED pour recruter de façon anticipée les futurs enseignants dès la L1 sous un nouveau statut précaire avec des obligations allant grandissantes au fil de leurs études. Les futurs enseignants recrutés sous ce statut devraient jongler entre leurs études et les obligations dues envers leur employeur. Ils serviraient très rapidement de moyens d’enseignement dans les établissements scolaires, contre une rémunération minime, d’abord pour assurer de l’AP ou de l’aide aux devoirs puis pour suppléer aux absences ponctuelles des enseignants. Ainsi, ils deviendraient des « sous-contractuels » moins coûteux, en dehors de toute logique de statut de fonctionnaire, et pouvant à ce titre assurer des tâches diverses dans les collèges et les lycées, permettant à l’État de tenir sa feuille de route sur la réduction du nombre de fonctionnaires tout en disposant de ces nouveaux précaires pour combler les vides laissés par le manque de recrutement.
Est évoquée également l’idée de placer les épreuves d’admissibilité en fin de L3 et l’admission en fin de M2, laissant de fait les admissibles aux concours sans statut de fonctionnaire pendant ces deux années, à la merci de l’employeur recruteur qui les utilisera, inévitablement, comme moyens d’enseignements une année plus tôt qu’actuellement au mépris de leur formation. Cette volonté du ministère méconnaît entièrement la réalité des lauréats actuels qui, pour plus de la moitié, disposent déjà d’un bac+5 au moment de la réussite aux concours et ne sont pas passés par le master MEEF.
Face à cette vision rétrograde et méprisante des enseignants et de leur formation, le SNES-FSU se doit de défendre son mandat de pré-recrutement dès la L1 et à tous les niveaux du cursus universitaire, sur concours basés sur des épreuves disciplinaires donnant accès au statut d’élève-fonctionnaire permettant d’être rémunéré tout en faisant des études et sans être utilisé comme moyen d’enseignement.
L’enseignement demandant un haut niveau de qualification, le SNES-FSU doit défendre ses mandats et exiger le retour des aides financières pour les candidats aux concours. Pour rétablir l’attractivité de la profession, il est indispensable que les stagiaires restent des fonctionnaires-stagiaires, aient un temps suffisant pour suivre la formation et qu’ils puissent à ce titre effectuer leur stage à tiers-temps, sur le service de leur tuteur.trice, puis une entrée progressive dans le métier, avec une rémunération revalorisée.

CPE
Les inquiétudes sont vives chez les CPE. Elles sont fondées sur la représentativité aux futures élections pro, et en particulier sur le fait de décrocher des enseignant.es. Décrochage avec des mutations soumises au statut général et donc avec un probable mouvement en deux temps, et une quasi impossibilité de muter lorsque l’on est pas dans le cadre des priorités légales. De plus les mutations seront elles soumises à avis du chef d’établissement de départ et d’arrivée ? Mais décrochage aussi quant à l’appartenance aux équipes pédagogiques. Si les modes de gestion des corps des CPE est en décalage complet avec celui des certifié.es et des agrégé.es, le danger est réel que les incompréhensions augmentent entre catégories et que le sentiment d’isolement des CPE grandisse sur le plan professionnel et statutaire. Il sera alors assez aisé pour l’institution d’absorber le corps dans le giron des équipes de direction et d’assigner un sens différent à notre métier. Le CPE acteur et vecteur de l’idée de démocratisation du système éducatif, facilitateur des enseignements, laissera alors place au CPE, directeur de la vie éducative qui se fera le relais zélé des politiques assignées par les institutions sans aucune possibilité de recul.
Le décalage risque même de grandir au sein de notre syndicat multi catégoriel. En effet si les CPE n’ont pas les mêmes règles de mutation, par exemple que les enseignant.es, les militant.es CPE risquent de se retrouver isolé.es au sein des s3. Et qu’en sera-t-il des promotions et des autres opérations de gestion de la catégorie ?

Aussi, il nous semble primordial que notre syndicat mette tout son poids en faveur de la catégorie. Plus prosaïquement, nous ne pouvons électoralement laisser le champ libre à des organisations purement protestataires au discours simpliste, telles que FO ou SUD. Il ne faut pas oublier qu’il sera pour ces organisations désormais plus facile de présenter une liste en raison du nombre de candidat.es réduit.es sur un grade par exemple. L’émiettement électoral constaté lors des derniers scrutins risque de gagner là aussi du terrain. Nous devons donc être à l’offensive pour la catégorie, sans simplisme, sans manichéisme, mais avec détermination.

Précarité
Au moment où le pouvoir entend généraliser la précarité dans la Fonction Publique sur le modèle de la Poste, en recrutant à tous les niveaux massivement des contractuel-le-s, le SNES-FSU rappelle son exigence d’un plan de titularisation de tou.tes les contractuel.les. C’est non seulement une nécessité pour les collègues qui galèrent dans la précarité, mais aussi pour la réelle de défense du statut.

Psy-EN, orientation
La loi « pour la liberté de choisir son avenir pro » a été adoptée au mois d’août 2018. Les personnels des Dronisep seront transférés aux régions en janvier 2019 et une mise à disposition des PsyEN et DCIO est prévue à titre expérimental. Les régions sont donc à la manœuvre dans les établissements scolaires. Elles délégueront des associations et les représentants des branches professionnelles pour l’information sur les formations et les métiers, et pour promouvoir l’apprentissage. On ferme les CIO pour renforcer le service public régional d’orientation. Notre recteur donne l’apparence d’une rentrée comme les autres alors même qu’il annonçait au mois de juin dernier la fermeture de nombreux CIO en 2019, conséquence de la loi. Dans leur analyse, les PsyEN-EDO, les DCIO et personnels administratifs, les collègues des Dronisep ne se trompent pas : c’est bien le service public d’orientation de l’EN qui est visé dans cette vente à la découpe. En rognant sur les missions et statuts des PsyEN, en laminant leur service public déjà à l’os, cette loi vise à contenter le patronat, l’EdTech et certains présidents de région qui s’imaginent attirer vers des métiers en tension de nombreux jeunes sous prétexte que leurs profs, leurs CPE et leurs PsyEN ne les avaient pas bien informés. Un boulevard s’ouvre pour le privé comme on a pu le voir pour Parcoursup ! Le SNES-FSU reste déterminé à lutter contre ce projet néfaste en se mobilisant, et en mobilisant tous les personnels de l’EN, mais aussi les parents, les lycéen.nes et les étudiant.es : distributions, tribunes, rassemblements sont d’ores et déjà au calendrier.

Professeurs documentalistes
La proposition de loi relative à la lutte contre la manipulation de l’information, aussi appelée « loi sur les fake news » a été l’occasion, à l’Assemblée Nationale début juillet, de parler de l’Education aux Médias et à l’Information (EMI) dans les établissements scolaires. Bien que cette proposition de loi soit en l’état dangereuse pour la liberté d’information et d’expression, elle a permis aux députés d’évoquer l’EMI et le rôle du professeur documentaliste dans cet apprentissage.
Le rapporteur du texte, Bruno Studer, a notamment dit l’importance de la formation aux médias et à l’information et reconnu que les professeurs documentalistes étaient formés pour la dispenser.
Cette proposition de loi amenderait le code de l’éducation pour renforcer la place de l’EMI notamment autour de l’usage d’internet, de la manipulation, de la fiabilité et de l’analyse critique de l’information.
La navette parlementaire, après le rejet du Sénat, va faire revenir le texte à l’Assemblée Nationale. Le SNES-FSU doit se saisir de cette opportunité pour défendre ses mandats sur les professeurs documentaliste, en écrivant à l’ensemble des présidents de groupes parlementaires, au rapporteur de cette loi et au ministre de l’Éducation Nationale.
Parallèlement, deux textes ont été publiés pendant l’été modifiant l’indemnité de sujétions particulières et la portant à 767,10€ tout en la désindexant de l’indice, rétroactivement au 1er septembre 2017. Cette « augmentation » de 177€ annuels reste largement insuffisante et, avec la désindexation, condamne les professeurs documentalistes à être moins rémunérés que les autres certifiés et que les CPE. Le SNES-FSU doit s’emparer de cette question et écrire au ministre de l’Éducation Nationale pour exiger l’alignement de cette indemnité sur l’ISOE.

Retraité.es
Le Premier ministre vient d’annoncer la fin de l’indexation des pensions sur les prix. Au nom de la « maîtrise des dépenses » et pour « privilégier la rémunération de l’activité et rompre avec l’augmentation indifférenciée des allocations ». L’abandon de l’indexation sur les salaires au profit de l’indexation sur les prix mise en œuvre par les précédentes réformes des retraites a déjà porté un coup rude aux retraité-es puisque leur pension se dévalorise par rapport au revenu des actifs. Ce phénomène a été aggravé par le report des dates de revalorisation.
Après le gel des pensions en 2108, la revalorisation sera de +0,3% en 2019 et 2020 alors que l’inflation est de 2,3% en un an. Cette nouvelle attaque contre les retraité-es s’ajoute à une série de mesures régressives qui ont sérieusement dégradé leur pouvoir d’achat.
La FSU dénonce le refus du gouvernement de revaloriser les pensions des retraité.es. Elle demande des mesures immédiates pour améliorer leur pouvoir d’achat qui passent par une revalorisation significative des pensions calculées à minima sur l’inflation, le retour à une indexation calculée sur les salaires, la suppression de l’augmentation de la CSG et l’augmentation des APL. Elle sera dans l’action, avec le groupe des 9, les 3, 9 et 18 octobre prochain.

Élections professionnelles
Les menaces qui pèsent sur le paritarisme et les attaques contre la fonction publique rendent cruciales les futures élections professionnelles. Or, le ministère et les rectorats semblent anticiper la réforme et préparent avec une grande légèreté ces échéances électorales. Les nombreuses erreurs dans l’application Candelec le démontrent. Le SNES-FSU doit dénoncer cette situation avec force. Il doit continuer sa campagne en articulant nos mandats (l’école que nous défendons, plan de rattrapage des salaires, défense de la fonction publique, protection sociale de haut-niveau pour tou.tes) et les différentes actions menées, autant dans l’éducation qu’au plan interprofessionnel. Notre campagne pour les élections professionnelles doit d’ailleurs s’articuler à notre appel à mobilisation du 9 octobre.

Action
Durant l’été, le mouvement cheminot s’est achevé sur une défaite et sur le vote du paquet ferroviaire par la majorité. Notre organisation syndicale, et l’ensemble de la fédération, doit s’interroger sur les modes d’action choisies par les cheminot.es et sur les leçons que nous pouvons en tirer. L’intersyndicale avait choisi une stratégie de grève par période de trois jours, avec deux jours travaillés. Elle a permis de tenir sur une longue période, et a maintenu une pression forte sur le pouvoir. Par contre, il a progressivement épuisé les grévistes. Depuis, les militant.es syndicaux font face à une répression forte de la part de la direction de la SNCF. Le SNES-FSU doit continuer à affirmer son refus du paquet ferroviaire, et doit participer aux actions visant à défendre les militant.es attaqué.es par la direction de la SNCF ou par l’État.

L’avancée des discussions sur la réforme des retraites ne laisse pas de doute sur le sens de la réforme. La FSU a, durant le mouvement contre la réforme des retraites de 2010, choisi de servir de pivot entre les différentes organisations syndicales, pour construire un mouvement unitaire large et offensif. Le SNES-FSU considère que la FSU doit continuer à tenir ce rôle mais la recherche de l’unité ne doit pas conduire à construire des actions qui soient en-dessous des besoins et qui fassent penser à nos collègues que nous refusons de nous donner les moyens de gagner. La FSU doit inviter sans cesse les autres organisations syndicales à agir avec elle. Elle doit appeler les actif/ves à la grève interprofessionnelle du 9 octobre 2018, et doit d’ores et déjà déclarer sa disponibilité pour la mise en place d’un plan d’action. L’absence de la FSU dès l’appel initial est incompréhensible : notre organisation apparaît timorée et en retrait des actions qui se mettent en place.

Le SNES-FSU continue de demander le retrait du projet de nouveaux concours, maintient son mandat d’un niveau de recrutement en master II échu pour les enseignant.es des collèges et lycées, et commence à mobiliser largement les collègues contre.
Dans l’éducation, les préoccupations des collègues sont nombreuses, et les sujets de mobilisation peuvent nous amener à nous perdre dans une multiplicité d’appels : point d’indice, réforme du lycée, paritarisme... risquant ainsi d’épuiser nos collègues. Le SNES doit produire le matériel suffisant qui permette à nos professions de saisir les enjeux. Si la question du paritarisme doit être au cœur de notre message, il ne peut être le seul, car nous apparaîtrions alors comme ceux qui défendent uniquement nos prébendes, sans se battre contre les autres réformes. Le paritarisme doit être mis en lien systématiquement avec les attaques d’ensemble contre la fonction publique. Les revendications centrales adoptées par les congrès du SNES doivent figurer au cœur du matériel : abrogation de la loi ORE, retrait de la réforme du lycée et du bac.
Le gouvernement poursuit la réforme du lycée et du baccalauréat. En parallèle, il a changé des programmes de collège cet été, alors que nos collègues sont toujours sous le coup de la réforme des collèges de 2016, et sans aucune concertation. Le travail sur la carte de l’éducation prioritaire semble reporté, et il n’est plus question de labelliser des lycées, qui en ont pourtant fortement besoin sur notre académie. Enfin, les DHG sont notoirement insuffisantes, en collège comme en lycée, particulièrement dans notre académie où la croissance démographique reste forte. Les raisons de la mobilisation sont donc nombreuses. Le SNES doit affirmer sa détermination à combattre les politiques menées, en invitant dès maintenant des intersyndicales larges visant à construire un plan d’action sur le long terme, permettant de gagner. Ce plan doit intégrer la journée interprofessionnelle du 9 octobre 2018 et donner aux établissements en lutte des perspectives de mobilisation en commun.

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