26 janvier 2023

militer

Motion de CAA du 26 janvier 2023

Le SNES-FSU Créteil a réuni le 26 janvier 2023 sa commission administrative académique. Elle a voté la motion suivante.

Motion CAA SNES-FSU Créteil du 26 janvier 2023.

Le SNES-FSU vient d’appeler à deux journées de mobilisation et de grève, une première sur l’éducation et une seconde sur la réforme des retraites. La grève du 19 janvier engendre des suites devant l’entêtement du gouvernement à imposer sa réforme régressive. Le passage de l’âge légal de départ à 64 ans en huit ans, l’augmentation du nombre d’annuités exigibles pour obtenir une retraite à taux plein auront un effet mécanique : un appauvrissement des futures retraitées, une régression de l’espérance de vie en bonne santé voire de l’espérance de vie tout court. Le vieillissement des personnels qui ne pourraient pas partir avant 64 ans (et qui de toute façon partiront pour la plupart avec une décote puisque leurs études ne sont pas prise en compte dans le calcul des retraites) poseraient un sérieux problème, d’autant plus que les conditions de travail sont de plus en plus difficiles, que la médecine de prévention est moribonde et que les adaptations de postes ne sont pas respectées. Or plus de personnels vieillissants entraînera plus d’adaptations nécessaires, plus de souffrance au travail, plus de congé-maladie.

Rien ne justifie cette réforme si ce n’est une obstination politique et idéologique, celle de faire porter sur les salariées, et non sur les revenus financiers, les bénéfices produits et sur les plus riches, le financement de notre système de retraites qui n’est pas en danger. La FSU exige le retrait de ce projet. Elle propose d’autres moyens pour assurer le système de retraites par répartition. Elle rappelle son attachement au code des pensions civiles et militaires et le défendra s’il est attaqué par le pouvoir.

Les annonces sur le budget de l’Éducation Nationale pour préparer la rentrée 2023 relèvent d’un même choix de société pour 2 catégories de personnes : la jeunesse et les plus âgées mais nous concernent finalement toutes et tous . Et ce choix, nous ne pouvons que le déplorer, les réductions de postes à l’échelle nationale (1117 postes en moins dans le premier degré et 481 postes en moins dans le 2d degré) et la volonté d’allonger de 2 ans la durée du travail ne font partie que d’un vaste plan de restrictions budgétaires pour continuer à servir toujours la même catégorie de personnes : les plus riches !

A l’échelle académique, les 70 postes supplémentaires annoncés dans le second degré cachent une véritable misère. Le SNES-FSU s’est insurgé lors du CSAA sur les effectifs dans les collèges du 93 et du 94. Les tableaux qui nous ont été fournis font apparaître des écarts très importants entre les prévisions pour la rentrée 2022 et le constat des effectifs après la rentrée : +925 dans le 93 et +971 dans le 94. Malgré cela, aucun moyen supplémentaire n’a été alloué à ces 2 départements, les ajustements de juin et de septembre ont été faits à partir de la dotation sur des effectifs largement sous-évalués. Lors des phases d’ajustement de juin et de septembre, les moyens redistribués ont été dérisoires : 6 divisions ont été ouvertes dans le 94 et aucune dans le 93. C’est donc 45,6 divisions (si on s’en tient au E/D moyen de 23,46) qui ont manqué à ce seul département et l’équivalent de 4 collèges sur l’académie pour l’année scolaire en cours : c’est purement scandaleux ! Nous ne pouvons que douter des prévisions pour l’année 2023. Les moyens affectés cette année (18 ETP pour le 94 et 4 ETP pour le 93) ne comblent même pas la saignée de l’an dernier, les H/E continuent d’ailleurs à baisser dans ces départements. Nous retiendrons donc que le rectorat poursuit les restrictions, y compris dans le département le plus défavorisé de France. Les différentes annonces ministérielles sur le collège et pour la réussite des élèves sont donc bien de la communication et dans la réalité : les moyens baissent là où les élèves en ont le plus besoin ! Pour les lycées, les prévisions en hausse ne déboucheront sur aucun moyen supplémentaire (- 6ETP) du fait de la baisse des effectifs l’an dernier.

Une large contestation sociale s’annonce donc dans les prochains jours. De plus, nous faisons toujours face à Créteil à un management autoritaire dans certains établissements dont la liste ne cesse de s’allonger. Cela engendre des conflits sans fin et une souffrance au travail qui, même reconnue par les CHS, ne débouche sur aucune décision satisfaisante pour les collègues et la communauté éducative. Dans ce contexte de forte mobilisation, le SNES-FSU dénonce à nouveau avec la plus grande fermeté toute tentative d’intimidation contre l’exercice du droit syndical, toute pratique de répression ou d’atteinte à la liberté syndicale. Les droits de grève et de manifestation ne doivent en aucun cas être entravés. Sous le Ministère de J. M. Blanquer et à présent celui de Pap Ndiaye, ces atteintes ont pris une ampleur inédite et dangereuse lors de nos rassemblements, des manifestations et jusque dans nos établissements scolaires. Elle s’oppose aux procédures de mutation « dans l’intérêt du service » quand elles visent à la répression syndicale. Elles sont de plus en plus, pour notre hiérarchie, un outil pour se débarrasser des personnels syndicalistes, sans procédure contradictoire.

Collège
Depuis bientôt un an et le début de la campagne présidentielle 2022, le collège est devenu le dernier mur porteur à abattre par la minorité présidentielle pour parachever la liquidation du service public d’éducation.

Les attaques se sont multipliées ces derniers mois : tribune signée par la députée LREM Anne-Christine Lang dans le journal « le Monde » le 22 février 2022, discours de Marseille du candidat Macron, entretien au Midi Libre le 16 septembre 2022 de Pap NDiaye… Le collège serait « l’homme malade du système » et il faudrait « s’y attaquer ». Les offensives s’opèrent sur deux fronts : la primarisation de la classe de 6e et le démantèlement du collège unique avec une orientation vers l’apprentissage dès la 5e.
Alors que l’année dernière à la même époque Jean Michel Blanquer travaillait d’arrache-pied en distanciel depuis Ibiza, c’est par une tribune publiée pour les abonnées du journal « Le Monde » le 22 décembre que Pap Ndiaye a apporté quelques détails. Très critique sur le bilan de son prédécesseur, il promet… d’œuvrer dans la même direction pour l’année à venir. On notera que le cycle 4 fera l’objet de « concertations »… Après le CNR et l’auto-évaluation des établissements, nous voilà en route vers la saison 3 du leurre participatif.
Le 4 janvier sur BFM-TV, des précisions sont données par le ministre concernant la classe de 6e : le dispositif Devoirs Faits serait rendu obligatoire et une heure de soutien en mathématiques et en français serait dispensée (en partie) par nos collègues professeures des écoles. Mais quelle est la plus-value à faire intervenir nos collègues du premier degré quitte à leur faire faire des allers-retours incessants entre leur école et le collège ? Elles et ils ne connaissent pas forcément toutes les élèves, ni les attendus disciplinaires du collège. Et ne parlons pas du temps de concertation nécessaire pour les échanges et les retours avec les équipes enseignantes… Une mesure hors-sol qui ne tient pas compte de la réalité de fonctionnement des collèges et des écoles mais qui pourrait intégrer le Pacte pour « revaloriser » les rémunérations des professeures des écoles sous condition de tâches supplémentaires. Le dispositif Devoirs Faits reste quant à lui une disposition cosmétique dont la suppression permettrait l’ouverture de centaines de postes et de classes dans l’académie.
Le 12 janvier, toujours par voie de presse, après avoir annoncé trois jours auparavant la revalorisation de l’enseignement de la technologie au collège, le ministre en annonce la suppression en classe de 6e, pour faire de la place à l’heure de remédiation en mathématiques et en français. La technologie souffre déjà du manque d’enseignantes et peine à faire concrètement de la technologie dans des classes chargées où les élèves manipulent déjà peu. Après la fermeture du concours de recrutement en technologie, c’est une nouvelle offensive contre la discipline et cela envoie un bien mauvais message : comment ne pas y voir un risque supplémentaire de dévoiement de la discipline ? Déjà l’initiation aux métiers voulue par E. Macron à la rentrée 2023 au début de cycle 4 modifiera sans nul doute le temps consacré à la technologie. Il s’agit donc d’une attaque au carré contre cette discipline.
Ce sont encore 481 emplois qui seront supprimés à la rentrée 2023 dans les collèges et les lycées. Dans l’académie de Créteil, 70 postes ( dont 10 en HSA) sont créés mais cela ne saurait couvrir les besoins. Nous conserverons sans difficulté notre titre de champion d’Europe des classes surchargées, comme l’indique une dernière étude du service statistique du ministère. En effet, La DEPP, donc le ministère de l’Éducation nationale, a produit une étude comparant les systèmes éducatifs européens qui démontre que les effectifs par classe en collège sont beaucoup plus chargés en France avec plus de 26 élèves par classe contre 21 pour la moyenne européenne. Ces chiffres montrent clairement que la France investit bien peu dans l’éducation et la formation des jeunes de notre pays. Notre ministre et le gouvernement restent insensibles à leurs propres études et se contentent de proposer des bricolages dans les programmes et dans les grilles salariales.
Aucun aménagement de programme n’a été réalisé afin de compenser le décrochage scolaire des élèves les plus fragiles pendant les périodes de confinement.
La crise sanitaire de la Covid-19 a des impacts négatifs qui apparaissent continuellement dans les établissements scolaires. Face à l’anxiété, au stress, à la perte de motivation scolaire, à l’image de soi négative et des idées suicidaires des personnels et élèves, les réponses supplémentaires de l’institution scolaire sont anecdotiques, parfois même inexistantes. Les personnels de santé scolaire ne voient pas les moyens supplémentaires arriver, les enseignantes sont priées de faire mieux et plus avec moins. Les PsyEN sont sommées de se redéployer pour combler les postes vacants.

Le SNES-FSU continuera à s’opposer fermement au projet de démantèlement du collège unique et à la casse du statut des personnels d’enseignement et d’éducation. Face à un projet présidentiel qui ne règle en rien le problème de la difficulté scolaire et des inégalités, des mesures qui ne portent aucune attention aux conditions de travail des personnels, le SNES-FSU porte une tout autre ambition pour l’École : baisse des effectifs, traitement des difficultés scolaires dans la classe notamment grâce à des moyens fléchés (enseignantes supplémentaires, RASED dans le premier degré…), autant de mesures nécessaires pour améliorer l’inclusion. C’est un véritable plan d’urgence qu’il faut pour l’école. Le colloque Collège du 30 mars 2023 permettra de dégager des priorités claires sur tous ces sujets.

Lycée, réforme du lycée, baccalauréat
A Créteil, le rectorat table sur une baisse des effectifs en seconde LGT au profit des LP. Nous jugeons ces prévisions hasardeuses. Ces baisses sont accompagnées de 6 ETP en moins : les effectifs par classe ne vont donc pas baisser. La marge laissée en DHG est toujours trop réduite tant il y a de besoins. Nous réaffirmons pourtant que pratiquement plus aucun lycée de l’académie ne peut organiser de dédoublements ou d’AP, les DHG étant depuis la réforme exsangues, les marges sont utilisées en grande partie pour permettre de créer les groupes de spécialité. Actuellement en spécialité, les enseignantes finissent aux forceps des programmes trop chargés pour être traités avant mars, donc en 6 mois. Les élèves sont perdues, les collègues ont le sentiment de faire un travail bâclé et souffrent d’être contraints à cette course de vitesse qui laisse sur le bord du chemin un grand nombre d’élèves. Ce constat ne prend pas en compte les élèves qui n’ont pas eu ces 6 mois d’enseignement, faute de remplacement de professeures de spécialités malades ou en congé-maternité. C’est pourquoi le SNES-FSU est signataire, avec la conférence des associations de professeures spécialistes d’un communiqué réclamant le report des épreuves de spécialité en juin et était présent au rassemblement du 25 janvier devant le ministère. Nous aurions pu nous montrer plus volontaristes dans notre appel à signer la pétition du report des épreuves, d’autant que les élèves de terminale sont des élèves « années Covid ». Les mathématiques réintégrées en 1re posent également question : vont-elles être financées à hauteur de groupes de 35 élèves, sur une estimation du choix des élèves les années passées ? Que ferons-nous s’iels sont plus nombreuxses ? Faudra -t-il encore prendre sur la marge ? Le planning des professeures de SVT (qui devront évaluer à l’oral les ECE et corriger les épreuves écrites de spé la même semaine) et celui des professeures de lettres, corvéables à merci au moment des épreuves finales doivent être allégés. Le SNES-FSU intervient à ce sujet auprès du ministère.

Secteur femmes
Le SNES-FSU Créteil s’insurge contre la réforme des retraites présentée par Élisabeth Borne et portée par le gouvernement. Contrairement à ce que les membres de Renaissance affirment en boucle, celle-ci n’est pas favorable aux femmes. On sait qu’aujourd’hui, 44% des femmes partent à la retraite avec une carrière incomplète, que les femmes sont en moyenne payées 22% de moins dans le privé et 12% de moins dans le public que les hommes, que les inégalités de pension entre les femmes et les hommes sont de l’ordre de 40% en pension de droit direct. Ces chiffres sont éloquents et nous poussent à nous investir dans les mobilisations passées et à venir contre cette réforme injuste - ni urgente, ni nécessaire. La réforme ne va certainement pas réduire les inégalités entre les hommes et les femmes en reculant l’âge de départ à la retraite ou en ne reconnaissant pas la pénibilité des métiers féminisés. Enfin, l’annonce de la prise en compte des congés parentaux pour les carrières longues n’est qu’un leurre puisqu’elle ne s’applique que dans la limite de quatre trimestres ; où est l’avancée alors que l’âge de départ recule ?
Dans une profession féminisée comme la nôtre, nous souhaiterions ne pas nous contenter du tract de la FSU, certes bien fait et très parlant, sur les conséquences de cette réforme pour les femmes. Il semble nécessaire que le SNES produise du matériel spécifique à destination des professeures, CPE, AESH, AED, PsyEN et qu’il rappelle nos exigences d’une égalité salariale et de pension dans toutes ses communications sur le sujet.
Il serait en outre intéressant de mener, à l’échelle nationale, une enquête sur les différences salariales entre les hommes et les femmes dans l’enseignement secondaire : qui touche le plus d’IMP ? Qui assure le plus d’heures supplémentaires ? Qui occupe les fonctions de coordonnateurrices ou de professeures pricipauxales ? Qui est titulaire ? Qui est contractuelle ? Notre statut nous garantit une égalité de traitement mais avec les indemnités, les primes et les heures supplémentaires, celle-ci ne se reflète vraisemblablement pas dans les faits. Le SNES-FSU pourra ainsi mettre en évidence ce qui, dans le pacte, risque d’accentuer encore ces inégalités.
En parallèle de la lutte contre la réforme des retraites, le secteur poursuit son action militante auprès des collègues. Sollicitées par des victimes de harcèlement ou d’agressions sexuels sur leur lieu de travail, nous rencontrons des difficultés à obtenir des réponses et des actes de la part des cheffes d’établissement comme du rectorat. Force est de constater sinon le peu de cas, du moins la gêne de l’institution à traiter ces affaires qui engendrent une souffrance terrible au quotidien. Nous nous sentons parfois démunies dans l’accompagnement des collègues victimes et sommes effarées de voir le fossé qui sépare les velléités affichées du rectorat (« Le renforcement de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et la lutte contre toutes les formes de discriminations et de violences sexistes et sexuelles figurent parmi les grandes priorités académiques. ») et la réalité. Le chemin est visiblement encore long pour que l’administration assure pleinement son rôle de protection à l’égard des personnels qui la sollicitent. Le SNES-FSU doit réfléchir à ce qui peut être mis en œuvre, notamment sur le plan juridique, face à cette inaction.

Emploi
Suite aux élections professionnelles, les nouvelles CAP vont être installées. A Créteil, le rectorat tarde à les mettre en place. Nous savons que dans d’autres académies, le calendrier est arrêté depuis un certain temps. Face à ce flou il apparaît important que le SNES-FSU intervienne auprès du ministère afin qu’il harmonise le fonctionnement des CAP dans l’ensemble des académies. Le SNES-FSU doit veiller à ce que les CAP ne soient pas des « coquilles vides » mais des lieux privilégiés permettant le dialogue social.
D’autre part, les nouvelles CAP second degré rassemblent les syndicats nationaux de la FSU concernés. Il est nécessaire qu’un fonctionnement commun soit immédiatement mis en place et que l’ensemble des élues participe aux préparations des réunions de ces instances et y siègent.

Non-titulaires
Depuis la rentrée scolaire, les irrégularités ne cessent de se multiplier pour les agentes non-titulaires : documents non remis, problèmes de paiement, trop-perçus inexpliqués, etc.
Malgré les multiples relances, les services du rectorat peinent à assurer une gestion efficace des dossiers des personnels. Ces derniers font donc face à des difficultés financières et administratives des plus ubuesques, dont nous avons le plus grand mal à les arracher malgré nos courriers et interpellations syndicales. L’administration ne peut plus esquiver ses responsabilités ! En lien avec le secteur juridique, nous étudions désormais de façon systématique la possibilité de porter des recours devant le tribunal administratif afin d’assurer le respect des droits des collègues.

Une situation particulièrement indigne a été réservée à un collègue, embauché à l’année par l’Académie de Créteil, qui a pour habitude de chercher des professeures non-titulaires d’espagnol dans des pays tiers. Il résidait depuis sept ans en Espagne où il a obtenu un doctorat, avant d’obtenir une offre d’emploi de professeur d’espagnol auprès de l’Académie de Créteil. Résultat des courses : il donne cours depuis la rentrée comme on le lui a demandé et en vertu du contrat qu’il a signé avec le rectorat. Or début janvier, le rectorat lui a affirmé qu’il ne pourrait pas être régularisé, et que la préfecture allait lui demander de quitter le territoire. Le Rectorat lui a alors annoncé son intention de rompre son contrat, ce qui est arrivé la semaine dernière.

Le SNES-FSU Créteil s’insurge contre ce tort administratif dommageable et honteux, qui illustre une fois de plus les dysfonctionnements de services rectoraux estropiés par des années d’austérité budgétaire et de néomanagement, incapables de stabiliser une équipe suffisante pour traiter les situations des milliers de collègues non-titulaires, et insuffisamment formés pour gérer les montagnes de dossiers et de mails qui les attendent d’ores et déjà à leur arrivée.
Dans l’immédiat, le rectorat doit assumer ses responsabilités, en stabilisant la situation de notre collègue et en exigeant sa régularisation auprès de la préfecture de Seine-et-Marne. Pour la suite, afin d’assurer le bon fonctionnement du service public d’Éducation Nationale et pour amorcer un retour vers la légalité concernant le respect des droits des professeures non-titulaires, le rectorat doit lancer une vraie campagne de recrutement de personnels à la DPE2, à même de répondre aux milliers de mails, conséquence des innombrables dysfonctionnements d’une administration de plus en plus emmurée et sourde au bien-être de ses agentes.

Psy-EN, orientation
Il y a peu de changement dans les CIO de l’académie. Une quinzaine de postes de PsyEN sont toujours vacants, et les postes vacants de DCIO du 93 ont parfois été remplacés par des PsyEN volontaires chargées de mission à temps partiel. On peut dire que dans le 93, la crise est structurelle ! Des Plate-formes de Suivi et d’Appui aux décrocheurs fonctionnent sans DCIO alors même que les CIO sont sollicités pour le suivi des décrocheurs. Sans moyen humain, le contact avec les jeunes perdus de vue dans le cadre du décrochage et selon les territoires dans le cadre du Plan régional d’insertion pour la jeunesse (PRIJ), deviennent des activités de reporting qui n’ont aucun sens, car il s’agit plus de rendre compte à l’administration que d’un suivi et du travail de fond auprès de jeunes décrocheurses.

La question de la pérennité du réseau des CIO du 93 est en question : certains CIO ont des locaux vétustes, d’autres dans des locaux provisoires. Le bail du CIO d’Epinay-sur-Seine est arrivé à échéance… Les PsyEN (et DCIO restantes) voient les conditions nettement se dégrader sans que la DSDEN et le rectorat prennent la mesure de la situation. Les PsyEN et DCIO du SNES-FSU mèneront une campagne d’action pour le maintien du réseau des CIO de l’académie. Ils et elles seront également des mobilisations pour les retraites et les projets en cours contre l’école (annonce cycle 3, 4, voie pro...).

Entrée dans le métier
Sans surprise, les étudiantes se sont massivement détournées des concours. Malgré une forte campagne publicitaire de la part du Ministère et la prolongation de deux semaines pour s’inscrire, les chiffres sont très mauvais avec seulement +3 % par rapport à l’année dernière (qui constituait un plus bas dans l’histoire récente), mais -18,5 % par rapport à la session 2021.

Depuis 2017, année d’arrivée de Macron aux responsabilités, la chute des inscriptions aux CAPES externes est vertigineuse : -58 % en espagnol, -50 % en documentation, -46 % en lettres modernes, -43,5 % en anglais, -43 % en mathématiques, -41 % en histoire-géographie, etc. Pour redonner de l’attractivité au métier, il est plus que temps qu’un vaste rattrapage salarial pour toutes et tous sans contrepartie soit mis en place, doublé d’un plan pluriannuel de revalorisation et de la remise à plat de la réforme de la formation initiale.

Pour mobiliser au maximum les enseignantes, PsyEN et CPE stagiaires ainsi que les jeunes collègues contre la réforme des retraites, le SNES et la FSU doivent déployer une campagne (affiches pour les INSPÉ, tracts, visuels pour les réseaux sociaux, etc.) qui leur est destinée, axée autour de l’entrée de plus en plus tardive dans le métier (l’âge moyen de recrutement des concours externes du second degré étant de 28,4 ans selon le panorama statistique des personnels de l’enseignement scolaire) ce qui conduira la plupart d’entre elles et eux à poursuivre jusqu’à l’âge d’annulation de la décote.

Retraitées
Les retraitées du SNES-FSU de l’académie de Créteil ont participé en grand nombre à la manifestation du 19 janvier contre la réforme des retraites voulue par le président de la république. Ils ont voulu ainsi témoigner de leur opposition à ce projet régressif et protester contre le fait que seuls les salariées seraient mises à contribution.
Mais ils tiennent également à s’insurger contre la petite musique qui monte de toute part, laissant entendre que les retraitées seraient en majorité favorables à cette réforme. Si une majorité de retraitées a en effet apporté ses suffrages à E. Macron en 2022, c’est essentiellement par opposition à la candidate du RN qui était face à lui. Cela vaut d’ailleurs pour une grande majorité des Françaises qui ont voté pour lui.
Les retraitées de notre académie défendent un départ à 60 ans, avec 37,5 annuités, sont évidemment contre tout allongement du nombre de trimestres à acquérir pour toucher une pension complète et dénoncent les diverses réformes qui depuis quelques années ont conduit à la baisse du montant des pensions, à l’allongement de la durée du travail et à l’épuisement d’un grand nombre de nos collègues, aggravé par les diverses réformes qui ont bouleversé l’Éducation nationale.
Les retraitées sont des parents et des grand-parents, ils ne veulent pas voir leurs enfants et petits-enfants être victimes de ces réformes injustes.
C’est pourquoi elles et ils continueront à accompagner les mobilisations des semaines à venir qui ne sauraient manquer de se multiplier.

Élections professionnelles
Les résultats des élections professionnelles dans notre académie ont placé la FSU en tête qui reste majoritaire avec 4 sièges. Néanmoins, selon les chiffres publiés sur le site de l’Académie, seuls 27892 agentes ont voté soit 35,04 % des personnels contre 37,18 % en 2018 et cela doit nous interroger. Pourtant, la mobilisation des militantes du SNES-FSU Créteil a été forte, obtenant une hausse de près de 10 points de la participation des syndiquées et de l’ensemble de nos contacts.
La FSU dénonce, depuis 2011, le recours au vote électronique qui est une solution catastrophique pour la démocratie. Les nombreux dysfonctionnements que nous avons relevés cette année démontrent à nouveau que le vote est synonyme d’une course d’obstacles qui a empêché un bon nombre de nos collègues de voter. Le ministère porte une lourde responsabilité dans cet échec, et la FSU doit le dénoncer. Nous avons pu constater dans l’académie de Créteil de nombreuses défaillances avant et durant le vote : listes électorales incomplètes, difficultés d’accéder à l’espace de vote et aux boîtes mail académiques, distribution des notices de vote aléatoire voire inexistante, disparition de la liste d’émargement après avoir voté, certaines collègues ne recevant aucun accusé de réception ou d’autres jusqu’à 12, impossibilité d’accéder à l’espace de vote durant plusieurs heures, procédure de réassort kafkaïenne et menace d’interdire aux représentantes syndicaux l’entrée dans les établissements durant la période de vote dans notre académie, impossibilité pour certaines catégories de personnels de pouvoir voter (AESH, non-titulaires, TZR).

Cette séquence électorale a une fois de plus viré au fiasco, le ministère en porte la responsabilité en persistant dans le vote électronique. La FSU demande le retour du quorum, seul moyen de garantir l’implication de l’ensemble de l’administration dans l’organisation du vote ainsi que le retour du vote à l’urne et sur le lieu de travail.
Les AESH, alors qu’elles et ils ont été particulièrement nombreuses et nombreux à ne pas pouvoir exprimer leur vote, se sont malgré tout fortement mobilisées. Elles et ils ont très largement porté leurs suffrages dans les CCP sur les candidatures de la FSU et des organisations syndicales qui, comme elle, revendiquent la création d’un corps de fonctionnaires de catégorie B, une grille de ce même niveau et la suppression des PIAL. La FSU est déterminée à tout faire pour gagner vraiment sur ces revendications et donne toutes leurs places à ces personnels dans son organisation et dans ses mandats.
Nous déplorons par contre une faible hausse chez les non-titulaires, alors que notre taux de syndicalisation progresse et que le SNES-FSU Créteil augmente régulièrement ses moyens pour ce secteur. Ces collègues représentent pourtant une part de plus en plus importante de la profession. Le SNES-FSU doit travailler à son organisation concernant les non-titulaires, et doit aussi réfléchir à ses stratégies de syndicalisation et à ses mandats. Les non-titulaires doivent trouver leur place parmi nous et notre syndicat doit se débarrasser de son image de syndicat de titulaires. Il en va de son avenir et de sa représentativité.

Action
La période est bien évidemment occupée par les luttes autour de la réforme des retraites. La FSU doit exprimer aux collègues avec clarté son orientation stratégique. Elle estime que des grèves toutes les deux semaines, même si elles sont très fortes, ne pourront pas suffire pour faire céder le Président de la République et son gouvernement. Elle appelle les syndiquées à se mettre en grève et à manifester massivement le 31 janvier, à se réunir en assemblée générale dès maintenant et à discuter des suites de l’action, en mettant en débat la grève et sa reconduction à partir du 1er février 2023. Elle propose un plan d’actions clair aux autres organisations syndicales. Elle appelle les personnels à se joindre aux assemblées générales interprofessionnelles qui ne manqueront pas de s’organiser. Enfin, elle considère que l’unité qui s’est faite autour de ce rejet de la réforme des retraites doit être maintenue le plus longtemps possible, sans renier nos mandats et sans ralentir la dynamique du mouvement, pour amener le maximum de salariées et de nos concitoyennes dans les luttes. Face à l’inquiétude de certain-es collègues qui pensent se mettre en reconductible, le SNES-FSU communique sur la réalité de l’arrêt Omont que nous pouvons détourner.

Cependant, le SNES-FSU ne doit pas laisser de côté les autres sujets qui intéressent nos collègues. Dans sa propagande pour lutter contre la réforme des retraites, le SNES-FSU lie systématiquement ce sujet au blocage des salaires et à l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Il continue à exiger leur revalorisation et s’oppose au Pacte enseignant proposé par le ministère. Il continue à dénoncer les mensonges du pouvoir sur les revalorisations des personnels de l’Éducation nationale.

Le SNES-FSU doit mener un important travail d’information sur la réforme du collège et ses liens avec les réformes des lycées généraux et professionnels. Il diffuse du matériel aux S1. Il appelle aux votes de motion dans les CA. Il propose à l’intersyndicale, dans le cadre du mouvement retraites, la possibilité d’organiser des cortèges éducation pour ne pas délaisser ce sujet. Il produit du matériel, en lien avec la FSU, pour que les revendications éducation soient visibles dans les cortèges retraites.

Le SNES-FSU continue de s’opposer aux épreuves de spécialité au mois de mars et continue de revendiquer leur report au mois de juin. Il appelle à la grève durant les journées de passage des épreuves et dépose un préavis de grève sur les périodes de correction. Il exige que les correctrices et correcteurs soient déchargées de cours pour pouvoir corriger leurs copies avec sérénité. Il continue d’exiger le retrait du bac Blanquer et promeut son projet pour le lycée et pour le bac, à l’occasion du colloque lycée.

Vote : Pour 19 Contre 0 Abstention 0 NPPV 0