21 novembre 2022

militer

Motion de CAA du 21 novembre 2022

Le SNES-FSU Créteil a réuni le 21 novembre 2022 sa commission administrative académique. Elle a voté la motion suivante.

Motion CAA SNES-FSU Créteil du 21 novembre 2022.

La campagne des élections professionnelles a entraîné la suspension du dialogue social avec les hiérarchies académiques. Pendant ce temps, le président Macron et son gouvernement continuent à avancer et à mener leurs politiques de destruction des services publics et de notre système de protection sociale. S’il est normal que l’ensemble des militantes participent pleinement à la campagne, il faut d’ores et déjà que la FSU et ses syndicats se préparent à la contre-offensive pour mettre en échec le pouvoir.

Dès le mois de janvier, le président mettra en œuvre sa réforme des retraites. S’il a tergiversé sur la méthode, le fond est inchangé. On nous annonce un report de l’âge légal de départ à la retraite, à 64 ou 65 ans, qui va frapper toutes les salariées. Dès l’année 2023, les personnels qui devaient partir vont devoir faire quatre mois de plus. A terme, le pouvoir cherche à faire baisser le niveau des pensions en jouant sur les décotes et sur la prolongation de la durée des carrières. Il ne s’agit en rien de sauver le système des retraites par répartition mais de le dégrader pour pousser les salariées à se tourner vers des complémentaires et des assurances-vie pour assurer leur qualité de vie à la retraite. E. Borne reconnaissait en mai 2022 qu’un des enjeux de cette réforme était de poursuivre l’investissement dans la santé et l’éducation : l’objectif est donc aussi de faire payer aux salariées le moindre investissement de l’État dans ces domaines. Dans le même temps, Bruno Lemaire s’est engagé au niveau de l’Union Européenne à supprimer la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, ce qui serait compensé par la réforme des retraites. La FSU doit dénoncer ces tours de passe-passe dans les comptes des retraites et sur le salaire socialisé, tout en faisant la preuve que d’autres sources de financements existent pour financer les services publics comme les comptes sociaux. Les organisations syndicales ne doivent pas compter sur le Parlement pour mettre en échec ce projet. Si le gouvernement ne dispose pas d’une majorité absolue, il pourra compter sur les voix des droites car il y dispose d’une majorité idéologique ou utiliser le 49.3. Les organisations syndicales doivent donc agir pour mettre en échec le pouvoir.

Le ministre Pap Ndiaye poursuit les discussions sur le Pacte enseignant avec les organisations syndicales. Si le processus est suspendu pendant la période électorale, il sera repris dès le mois de janvier. Le ministre continue à diviser les collègues en opposant les plus jeunes et les plus anciennes (y compris en expliquant que les collègues expérimentées auraient des « réserves de cours »). La promesse d’une revalorisation sans condition concernerait les débuts de carrière (jusqu’à 20 ans d’ancienneté) alors que les autres devraient travailler plus pour bénéficier d’une meilleure rémunération. Le ministère reconnaît lui-même que les collègues travaillent en moyenne plus de 42 h/semaine, comment peut-il penser à leur demander d’en faire davantage alors que les personnels sont épuisés et que la crise de recrutement se poursuit ? Les récentes annonces sur le nombre d’inscrits au concours et le report des dates d’inscriptions en sont le dernier épisode. Cette posture d’un « travailler plus pour gagner plus » est une vieille lanterne néolibérale et méprisante et ne réglera rien. Elle est simplement révélatrice du refus du pouvoir d’investir dans l’éducation. Les personnels en poste verront une dégradation de leurs conditions de travail pour compenser l’incapacité de l’État à recruter. Comme dans les autres services publics, ce sont les fonctionnaires et les non-titulaires, de plus en plus nombreuxses, qui vont payer ses choix politiques. Le SNES-FSU doit poursuivre son travail d’information sur le temps de travail des enseignantes et continuer à exiger une revalorisation sans conditions de toutes (enseignant-es titulaires et non-titulaires, CPE, psyEN, AESH, AED...). Dans un contexte d’alourdissement de notre charge de travail, c’est aussi l’occasion de revendiquer une baisse du temps de travail des agentes de l’Éducation nationale.

L’Éducation nationale est actuellement concernée par une réforme de la voie professionnelle qui ne concerne qu’à la marge le champ de syndicalisation du SNES-FSU. Cependant, il est vital pour lui de la mettre en échec. Le ministre Ndiaye l’a dit : cette réforme est la deuxième étape, après la réforme de la voie générale, d’une transformation d’ensemble du système éducatif qui touchera ensuite le collège. Le gouvernement continue et promeut la même ligne politique : favoriser le privé, permettre l’entrée de ses officines dans le système public, instaurer la sélection à tous les étages, réduire les moyens. La publication des IPS a confirmé ce que nous savions déjà : l’État finance un système privé pour les classes les plus favorisées alors que les effectifs dans les établissements de l’éducation prioritaire ne cessent d’augmenter, nous en faisons la douloureuse expérience dans l’académie de Créteil. Ces choix vont à l’encontre de toutes les valeurs défendues par la FSU et ses syndicats : choix de l’enseignement public financé par l’impôt, égalité pour toutes et tous, possibilité pour les élèves de poursuivre ses études le plus loin possible et de s’émanciper des déterminismes familiaux et sociaux, des moyens à la hauteur des besoins.

Au quotidien, plusieurs équipes se trouvent confrontées à des gestions autoritaires et maltraitantes. Les personnels ne trouvent aucun soutien de leur hiérarchie et aspirent pourtant à retrouver des ambiances plus sereines. Leurs souffrances sont niées par une gestion méprisante de leurs difficultés. Alors que certaines situations enkystées depuis des mois ne trouveraient d’issues que dans le départ du personnel de direction brutalisant, l’administration semble désormais se tourner vers l’option « enquête administrative », qui n’est pas pour rassurer les collègues. L’enquête administrative au lycée Blum de Créteil a débouché sur le départ de la cheffe maltraitante, après quinze jours de grève des collègues ; à Bonneuil, bien que l’enquête ait démontré que la cheffe était brutalisante, elle n’est toujours pas partie et les collègues ont entamé une grève depuis le 8 novembre dernier. Les situations extrêmes de ces deux établissements sont hélas à l’image de plusieurs établissements de l’académie dont les collègues sont en souffrance, comme au lycée Mozart du Blanc-Mesnil. Le SNES-FSU est plus que jamais à l’offensive dans la protection des personnels : informations et formations, soutien et accompagnement des collègues se font quotidiennement grâce à la force de son maillage territorial.

Le gouvernement, par le biais de son ministre Darmanin, a de nouveau employé la force contre les mouvements sociaux, en utilisant l’accusation d’« éco-terrorisme ». Le SNES-FSU dénonce les contradictions et ambiguïté du gouvernement face aux défis de la transition écologique ; il continue de dénoncer les violences policières et de participer aux actions, dans l’unité la plus large possible, visant à les mettre en échec.

Collège
Le 16 septembre 2022 dans un entretien au Midi Libre, air autoritaire en Une puis ton martial dans les pages intérieures, Pap NDiaye s’est livré à une violente attaque contre le collège, et donc contre les collègues exerçant en collège. Dans le plus pur style méprisant Blanquer-Macron, le ministre le qualifie « d’homme malade du système » auquel il va falloir « s’attaquer ». Il s’agit en fin de compte de mettre des mots sur la petite musique entendue durant la campagne présidentielle sur le collège, déjà éreinté par la réforme de 2016 et les suppressions de poste massives des politiques libérales successives.
A quels types d’attaque faut-il s’attendre ? Les premiers jalons ont d’ores et déjà été posés à travers diverses contributions médiatiques : unification des corps premier et second degré, augmentation du temps de travail à travers le funeste « pacte », polyvalence, contractualisation locale et démantèlement du collège unique avec une orientation vers l’apprentissage dès la 5e. En un mot ?, décloisonner l’école et faire la part belle à l’entrisme de toutes sortes d’associations aux intérêts privés. En clair, une réforme du collège comme l’antichambre de la réforme du lycée professionnel.
Le SNES-FSU continuera à s’opposer fermement au projet de démantèlement du collège unique et à la casse du statut des personnels d’enseignement et d’éducation. La période des élections professionnelles doit contribuer à informer les collègues sur ce projet mortifère pour le collège. Le SNES-FSU organisera par ailleurs le 30 mars 2023 un colloque sur le collège. D’ores et déjà, des commissions préparatoires se tiennent et vont continuer à se tenir autour de l’évaluation, de l’inclusion, des horaires, des programmes, des types de remédiation…

Lycée, réforme du lycée, baccalauréat
Dans les lycées, les gestionnaires découvrent ces jours-ci les conséquences du nouveau mode de calcul utilisé par la région pour doter les établissements. Les dotations initialement prévues sont amputées du montant des fonds de réserve quand ces derniers excèdent 3 mois de fonctionnement. Si nous pensons effectivement que de tels fonds doivent être systématiquement dépensés, il est injuste d’opérer sans annonce préalable, en s’appuyant sur les fonds de réserve de juillet dernier, -quand ils sont les plus élevés- et en récupérant finalement souvent un argent qui vient d’autres sources que la Région elle-même. Certains établissements, se retrouvent privés de sommes pouvant atteindre le quart ou le tiers du financement attendu. Le secteur lycées, après avoir rédigé une note explicative à destination de ses S1, les encourage à voter contre ces budgets aux prochains CA et à rédiger des motions de protestation.

Le secteur s’interroge également, sur les financements irréfléchis et non concertés des équipements informatiques, en particulier sur l’équipement systématique des écrans numériques interactifs, sans cohérence avec les demandes des personnels.

Enfin, le SNES-FSU Créteil s’inquiète de la répression des mobilisations lycéennes dans l’académie (surtout à Ivry et à Vitry). Leurs revendications rejoignent celles de notre syndicat (report des épreuves de spécialité, abrogation de Parcoursup, réformes des lycées professionnels) : elles et ils désespèrent de l’institution qu’elles et ils sentent incapable de les écouter ni de leur proposer une école plus juste, plus attentive et moins discriminante. A ce titre, les errances persistantes de la réforme du bac Blanquer ne contribuent pas à les (et à nous) rassurer.

Le SNES-FSU a été à l’initiative d’une pétition intersyndicale contre la tenue des épreuves de spécialité en mars. Les personnels comme les élèves souffrent de la pression aux examens. Il doit d’ores et déjà mettre en débat les modalités d’action à mettre en œuvre en mars durant la période des épreuves de spécialité.

Secteur femmes
Le mois de novembre est chargé pour le secteur Femmes du SNES-FSU Créteil en raison notamment des événements qui entourent la Journée Internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Pour rappel, la barre des 100 féminicides est déjà dépassée en 2022 et les violences à l’égard des femmes ne faiblissent pas, en France comme ailleurs. Cette journée est l’occasion de travailler autour de toutes les violences qui sont faites par les hommes aux femmes, parce qu’elles sont des femmes, et de réaffirmer notre lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans la société, sur notre lieu de travail ainsi que dans le cadre syndical. Les militantes du SNES-FSU Créteil ont répondu présentes à l’appel intersyndical de participation à la manifestation du 19 novembre aux côtés de NousToutes à Paris. Un stage FSU est organisé le vendredi 25 novembre à la Bourse du Travail de Bobigny, avec trois temps forts : l’intervention de la socio-démographe Tania Lejbowicz qui présentera les conclusions de sa thèse « Parcours féminins atypiques et violences sexuelles : quels liens entre les écarts aux normes de genre et les expériences de violences ? », une table ronde qui rassemblera des représentantes de nombreux syndicats membres de la FSU pour parler de la prise en charge des violences en milieu scolaire, et la projection du film de Marie Perennès et Simon Depardon « Riposte féministe ». Nous encourageons en outre toutes les initiatives qui seront prises dans les établissements scolaires pour informer et amener les élèves à penser ces violences.
Les questions féministes et de genre intéressent nombre de nos collègues. Notre syndicat a un rôle à jouer dans la sensibilisation comme dans la formation à ces enjeux. Il y a une réelle attente d’implication des organisations syndicales face à ces sujets qui trouvent des résonances dans les milieux universitaires, politiques, artistiques et dans la sphère sociale. Ils sauraient également constituer une porte d’entrée dans le syndicalisme pour des non-militantes.
Alors que Gérald Darmanin prend régulièrement la parole sur l’immigration, notamment à propos de l’accostage récent de l’Ocean Viking au port de Toulon et qu’une énième loi immigration se profile, il est urgent d’exiger une véritable politique d’accueil et d’accompagnement des migrantes, que d’autres appellent des survivantes. Les femmes migrantes sont, en particulier, victimes de violences et de souffrances inimaginables. De nombreuses associations tentent d’assurer une aide matérielle, alimentaire, médicale et/ ou psychologique mais il reste évident que les conditions de (sur)vie des migrantes dans notre pays sont indignes et inhumaines.
Nous déplorons les discours médiatiques qui se poursuivent sur les "tenues confessionnelles" des jeunes filles et qui instrumentalisent le principe de laïcité. Cela renvoie à des enjeux de pouvoirs sur le corps des femmes et, de toute façon, les jupes ou robes portées par les femmes seront toujours trop courtes ou trop longues pour certaines...
Enfin, le SNES-FSU Créteil réitère son soutien aux manifestations des femmes en Iran qui se sont multipliées à la suite de l’assassinat de Mahsa Amini, jeune iranienne d’origine kurde, par la police des mœurs. Il est inadmissible que leur lutte serve là encore un discours islamophobe réclamant notamment l’interdiction du port du voile en France. Le slogan politique « Femmes, vie, liberté » représente des paroles d’espoir qui retentissent bien au-delà de l’Iran.

Non-titulaires
Nous déplorons une gestion kafkaïenne du rectorat à tous les étages ! Elle a un impact direct sur les conditions d’emploi des collègues non-titulaires. Malgré le retour aux contrats/CDD à l’année dans des proportions plus satisfaisantes, nous sommes sollicités de façon importante par des collègues victimes de retards de paiement ; de non respect de leurs contrats, de leur ancienneté ou de non prise en compte de leur indice de rémunération ; d’absence de traitement de leurs documents ou de transmissions des justificatifs leur permettant de faire valoir leurs droits auprès de la CPAM, de Pôle emploi, etc. Surtout, l’impossibilité de communiquer avec les services, qui ne répondent à aucune sollicitation des collègues, force le constat d’une gestion inhumaines des personnels !

La gestion des ressources humaines impose malgré tout une certaine rationalisation face à la dérégulation libérale à l’œuvre. En effet, les académies franciliennes se sont accordées pour harmoniser leurs grilles de rémunération et leur cadre de gestion afin d’éviter la concurrence entre rectorats dans ce contexte de pénurie d’enseignantes. Pour le SNES-FSU Créteil, cette mesure va dans le bon sens pour l’amélioration des droits et des conditions d’emploi des collègues. C’est aussi un point d’appui pour revendiquer une harmonisation nationale des grilles indiciaires.
A l’inverse, nous déplorons les annonces faites concernant l’ouverture du concours spécial 2023. En effet, celui-ci ne concernera que les agentes non-titulaires du 1er degré, laissant de côté celles et ceux, y compris en CDI, qui dans le secondaire aspirent depuis des années à intégrer la Fonction publique pour sortir de la précarité. Pour mettre fin à cette injustice et à la concurrence entre statuts, nous devons plus que jamais revendiquer la titularisation de toutes nos collègues !

Psy-EN, orientation
Les problèmes de recrutements, de postes vacants, de personnels non remplacés perdurent et s’amplifient dans les CIO, les collèges et les lycées. Les conditions de travail se sont nettement dégradées pour toutes et tous les PsyEN non-titulaires comme titulaires et les DCIO. Huit CIO de Seine-Saint-Denis, soit plus de la moitié du réseau, sont toujours sans DCIO.
L’administration a engagé des PsyEN volontaires à prendre partiellement des missions de DCIO, avec lettre de mission, mais elle affirme qu’elle ne peut guère plus. Les personnels administratifs en ASA ou déplacés, suite à l’obligation vaccinale, sont provisoirement remplacés par des personnels en reconversion plus ou moins volontaires, et le recteur va même jusqu’à proposer de recruter des volontaires du service civique ! Le rectorat fait donc le choix de ne pas mettre les moyens humains sous forme de postes statutaires et contribue à précariser encore davantage les personnels, fragiliser les CIO et externaliser et privatiser l’orientation scolaire. Les PsyEN et DCIO du SNES-FSU appellent à faire remonter toutes les difficultés rencontrées dans les CIO et les établissements, sous la forme de livres noirs, afin de mettre les DSDEN, le rectorat et le MENJS face à ses responsabilités et exiger des moyens pour les CIO et la revalorisation pour les personnels.
Avec le SNUEP-FSU et la FSU, les PsyEN et DCIO du SNES-FSU sont concernés par l’attaque brutale que constitue la réforme de la voie professionnelle parce qu’elle touchera inévitablement et négativement les collégiennes, les lycéennes et leurs familles ! Elles et ils s’y opposent comme elles et ils continuent à s’opposer à la loi ORE, aux réformes du lycée et de l’orientation.

Entrée dans le métier
Sans surprise, la crise de recrutement des enseignantes perdure. Le ministère, qui justifiait l’année dernière la baisse du nombre d’inscrites aux concours par le passage de ceux-ci à la fin du master, est obligé d’ouvrir l’inscription pour deux semaines supplémentaires en raison de la chute du nombre d’inscrites. C’est un aveu terrible de l’échec de sa politique d’attractivité du métier. Aujourd’hui, une enseignante certifiée commence sa carrière à 1,1 SMIC et, pour beaucoup, à temps plein sans expérience professionnelle préalable. Le SNES-FSU dénonce cet apprentissage du métier sur le tas, qui induit une charge de travail démentielle, et exige l’abrogation de la réforme de la formation initiale pour mettre en place une entrée dans le métier plus progressive. Les perspectives, ensuite, sont peu réjouissantes.

Le SNES-FSU doit porter ses mandats auprès du gouvernement pour exiger le recrutement des enseignantes du second degré et des CPE par la seule agrégation revalorisée pour un début de carrière à l’indice majoré 550, tendant vers la valeur de 2 SMIC revalorisés, la refonte des grilles indiciaires, l’ajout de 70 points d’indice à tous les échelons, l’augmentation d’au moins 20% du point d’indice et sa réindexation sur l’indice des prix, et la création d’une nouvelle tranche de l’indemnité de résidence correspondant réellement au surcoût dans les zones immobilières tendues.

Retraitées
Les retraitées du SNES-FSU Créteil, comme la plupart des Françaises, s’inquiètent des conséquences de l’inflation galopante sur leur pouvoir d’achat. La revalorisation octroyée par le gouvernement est loin de combler l’augmentation des prix, notamment de l’énergie et de l’alimentaire et en particulier des produits frais.
Elles et ils s’inquiètent également de la situation dramatique des hôpitaux publics en ce début de période hivernale où les épidémies de bronchiolite (y compris pour des adultes) nécessitent le déplacement de malades loin de leur région faute de place. Ce phénomène touche particulièrement notre région, ainsi que la multiplication des déserts médicaux comme l’enquête de Que Choisir le montre. Même le gouvernement est obligé de reconnaître l’urgence de remédier à cette situation, après avoir supprimé de nombreux lits. Il fera tout de même voter un projet de loi de financement de la Sécurité Sociale en baisse par rapport à 2022, en utilisant le 49-3 !
Les attaques répétées contre notre protection sociale, que ce soit la réforme de l’assurance-chômage déjà malheureusement mise sur les rails ou la future réforme des retraites qui pourrait porter l’âge de départ à 64 ou 65 ans, et ainsi dégrader les conditions de travail de nos collègues actifves en fin de carrière, sont inadmissibles et nous les combattons aux côtés de nos camarades en participant aux mobilisations depuis septembre.
De la même façon, alors qu’il sera nécessaire de davantage utiliser les transports en commun en raison de l’augmentation du coût des carburants, la Région Île-de-France veut augmenter le Pass Navigo et l’État , en nommant Jean Castex à la tête de la RATP, a le projet de privatiser une partie des transports en Île-de-France, ce qui est déjà commencé avec les bus, notamment en grande banlieue.
Dans ce contexte, nous nous réjouissons donc de la mise en place dès janvier d’un groupe actifves/retraitées au sein du SNES-FSU Créteil. Cela permettra à toutes et tous d’avancer sur les dossiers transversaux (protection sociale, fonction publique, services publics, etc...), de s’informer et de proposer à nos collègues des stages qui permettront sans nul doute de faire avancer nos revendications communes.

Élections professionnelles
Avant même la tenue du vote, il apparaît évident que le gouvernement a organisé les élections professionnelles 2022 sans y mettre les moyens et la volonté nécessaires pour qu’elles soient un succès. Il a d’abord demandé que rien n’en soit dit au moment de la pré-rentrée. Il a ensuite lancé les opérations électorales de manière chaotique. De nombreuses difficultés apparaissent déjà pour les collègues. Les notices de vote sont arrivées tardivement, dans le désordre, et de nombreuxses électrices et électeurs n’y auront même pas accès. Malgré ses déclarations, le ministère laisse la hiérarchie, localement, tenter de limiter les opérations électorales. Par exemple, le rectorat de Créteil n’a pas rendu obligatoire l’affichage des listes et des professions de foi dans les salles des professeures, à l’encontre des décrets en vigueur. Il est indispensable que la FSU récolte un maximum d’exemples de dysfonctionnements, dans tous les scrutins et sur tout le territoire, pour préparer un éventuel recours si la semaine du vote s’avérait aussi désordonnée que sa préparation.

Les nouvelles instances vont amener les électrices et les électeurs du second degré à voter uniquement pour la FSU. Il devient de plus en plus urgent de mettre en valeur notre fédération. Si le SNES-FSU bénéficie encore de son image auprès des collègues, du fait du souvenir des anciennes CAP, il faudra progressivement s’adapter à ce nouveau contexte électoral, tout en continuant à revendiquer le retour de la gestion paritaire des carrières. La question du nom de notre syndicat, comme celle de la pertinence de l’existence de trois organisations syndicales pour les personnels enseignantes du second degré se posent. Elles doivent être mis en débat lors du congrès du SNES-FSU 2024, dans la perspective du prochain congrès fédéral.

Action
Les nombreuses attaques que subissent les personnels imposent à la FSU d’articuler toutes les luttes et de proposer de les organiser. Le gouvernement suit toujours la même ligne : une politique néolibérale visant à réduire le poids de l’État et à servir en priorité les classes sociales les plus aisées. La FSU doit combattre cela en proposant un plan d’action clair et dans l’unité la plus large possible aux personnels, dès la fin de la période des élections professionnelles.

La réforme des retraites va être au cœur de l’actualité au mois de janvier. La FSU doit en faire l’une de ses priorités. Elle peut jouer un rôle-pivot dans l’organisation des luttes, en s’adressant aux confédérations. Cependant, cette lutte ne doit pas être séparée des revendications sur les salaires et de sa lutte contre l’inflation, qui va être d’autant plus dure pour la population avec l’arrivée de l’hiver. Le gouvernement, après une hausse du point d’indice de 3,5% cet été, refuse de les débloquer et de suivre l’inflation. Il opère donc le choix de faire payer aux fonctionnaires et aux précaires les effets d’une crise qu’il s’avère incapable de gérer. Le blocage des salaires a de plus un impact sur les pensions des retraitées d’aujourd’hui comme sur celles du futur. La FSU peut largement promouvoir sa vision de la répartition de la richesse produite, des cotisations sociales, des salaires et de l’impôt à cette occasion. Elle doit produire du matériel syndical à destination des personnels, articulant les revendications pour montrer la cohérence de l’ensemble à nos collègues.

Le SNES-FSU estime que sous couvert d’une « revalorisation », les projets Macron-Ndiaye conduiraient à une nouvelle organisation de l’école, territorialisée et moins coûteuse, et feraient exploser toutes les garanties encore existantes pour les personnels et les élèves. Un tel système impliquerait une déclinaison locale du statut et pousserait à un enseignement différencié en fonction du contexte local. De telles mesures ne pourraient aboutir qu’à la remise en cause du cadre national de l’école et du statut des enseignantes. C’est pourquoi, le SNES-FSU se prononce pour le retrait intégral du projet Macron-Ndiaye d’ « école du futur ». Il dénonce le pacte enseignant et produit du matériel à destination des collègues pour en expliquer les ressorts. L’enjeu est important : nous ne pouvons accepter deux statuts ; un pacte pour les entrantes dans le métier face au statut de fonctionnaire.

La FSU s’est mandatée pour une grève « éducation » au milieu du mois de janvier. Le SNES-FSU lance la campagne autour de cette date dès la fin des élections professionnelles. Il défend qu’elle soit articulée avec les mobilisations sur les salaires et les retraites et montre à la profession que toutes ces luttes sont liées entre elles car elles combattent la même idéologie néo-libérale. Il continue à appeler aux mobilisations contre la réforme de la voie professionnelles décidée par le SNUEP-FSU et l’intersyndicale. Il s’adresse à tous les personnels de la voie générale pour montrer les dangers de cette réforme pour les élèves et l’ensemble du système éducatif. Il montre les conséquences qu’elle aura à terme sur le collège.

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