13 septembre 2022

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Motion de CAA du 12 septembre 2022

Le SNES-FSU Créteil a réuni sa commission administrative académique le lundi 12 septembre 2022 et a voté une motion d’orientation. Vous la trouverez ci-après.

La rentrée a lieu dans des conditions inédites, que le SNES-FSU doit prendre en compte dans la construction de ses stratégies à venir. Le président Macron a été réélu après une campagne atone, dans laquelle il a systématiquement refusé de se confronter au débat. Si une grande partie de son projet présidentiel est resté floue, sa partie éducation est par contre devenue un point important de sa campagne, lors de son discours de Marseille. Il a nommé un nouveau ministre, Pap Ndiaye, avant les législatives, visant à faire penser aux personnels que l’on en finissait avec le mépris de la période Blanquer. Après les élections, le président a décidé de prendre directement le dossier éducatif en main, en assurant lui-même la rentrée des rectrices et des recteurs et en présentant son projet pour l’éducation. Il apparaît évident que rien n’a changé dans les projets du président. Il souhaite poursuivre sa libéralisation du système éducatif, en s’appuyant sur l’autonomie des établissements et en réformant le statut des personnels pour tenter d’atténuer la crise du recrutement. Plutôt que de revaloriser le métier, Macron propose un pacte basé sur une hausse de salaires conditionnée à une augmentation du temps de service et à un élargissement des missions. Il semble vouloir une nouvelle réforme du collège dont l’objectif serait la fin du collège unique. Cet investissement dans l’éducation pourrait inquiéter les collègues, car elles et ils doivent affronter directement le président, qui va se targuer de la légitimité du suffrage universel pour accélérer les réformes. L’annonce du lancement des travaux sur la réforme des retraites à la mi-septembre 2022 l’illustre.

Le gouvernement accélère la réforme paramétrique en proposant une réforme encore plus dure que celle envisagée en 2019 – 2020. Le décalage de l’âge légal est plus rapide que celui prévu par la réforme Touraine, avec une augmentation de 4 mois par an de 2023 à 2032. La génération 1969 partirait à 65 ans, au lieu de la génération 1973 ! Pour ce faire, le gouvernement envisage de passer par le vote du Parlement du PLFSS 2023. Le SNES-FSU défendra le code des pensions civiles et militaires et s’opposera à toute réforme régressive des retraites de l’ensemble des salariées.

Cependant, le contexte général a changé et le président est loin d’être aussi fort qu’il cherche à le faire croire. Tout d’abord, et même s’il peut compter sur le soutien non-assumé du groupe LR, il ne dispose pas d’une majorité stable à l’Assemblée et il est fort probable que les autres mouvements politiques le lâcheront dès qu’une crise grave se présentera. Ensuite, il y a maintenant une opposition progressiste plus importante qui tente de construire une alternative crédible aux droites et à l’extrême-droite et qui peut être un point d’appui pour le mouvement social. Enfin, les différentes crises qui touchent notre pays rendent le contexte social porteur pour des actions. La crise économique, marquée par une inflation très forte, place la question des salaires au cœur du débat. Les manifestations de la crise écologique sont de plus en plus fortes et peuvent de moins en moins être ignorées. Le fait que les populations les plus riches soient favorisées par les politiques actuelles et qu’elles refusent de participer à l’effort collectif pour sortir des crises est de plus en plus présent dans la sphère médiatique.

Par ailleurs, le fait que le président ait insisté sur l’éducation a conduit les médias à s’intéresser aux problématiques de notre profession. La crise de recrutement est devenue une évidence, de même que la faiblesse des rémunérations en début de carrière. De plus, la manière scandaleuse dont les non-titulaires sont traitées et le management très dur de l’administration à l’égard de toutes les catégories de personnels entraînent, un nombre croissant de démissions ou de demandes de ruptures conventionnelles. Dans ce contexte, la campagne du SNES-FSU sur les salaires et sur les manques de personnels ainsi que le #NotreVraieRentrée ont été efficaces. Il faut les poursuivre, à la fois pour susciter un mouvement social d’ampleur et pour porter largement nos mandats dans le cadre des élections professionnelles.

Ministre et recteur avaient clamé dans tous les médias : une adulte devant chaque classe à la rentrée. Force est de constater que c’est un échec à Créteil. Dans une majorité des établissements, il manque entre un et cinq enseignantes. Par ailleurs de nombreux TZR sont encore dans leur établissement de rattachement en attente d’une affectation. De plus, toutes les catégories sont atteintes par ce manque de personnel : CPE, psyEN, infirmier.es (y compris dans des internats), assistance sociale, secrétaires, cheffes d’établissement, gestionnaires.
Après une année ou de nombreux remplacements n’ont pas été effectués, le manque d’attractivité de nos métiers est de plus en plus flagrant. En présence du recteur et du ministre le 23 août, le DRH a souligné que 20 à 25% des stagiaires et des jeunes collègues nommées à Créteil ne prenaient pas leur poste ! La revalorisation de nos salaires et de nos métiers est une urgence !

L’élection massive de députées RN à l’Assemblée va amener les militantes et les collègues à les rencontrer de plus en plus dans les instances officielles (CA d’établissement, CDEN, commissions d’enquête ). Le SNES-FSU doit avoir un positionnement clair sur ce sujet : l’extrême-droite reste une ennemie et il est hors de question de participer à la stratégie de normalisation qu’elle mène. Il est donc impossible de répondre aux sollicitations de ses élues qui souhaiteraient échanger directement avec nous. Cependant, toutes les militantes ne seront pas forcément en capacité d’éviter localement les élues RN, en particulier dans les CA. Le SNES-FSU doit produire du matériel pour soutenir les S1 et se tenir à leur disposition. Il doit inciter les S1, S2 et S3 à partager leurs expériences pour que nous puissions toutes et tous en bénéficier. Enfin, il continue à s’investir dans les actions intersyndicales visant à lutter contre l’extrême-droite, et développe ses partenariats avec la CGT et Solidaires sur ce point.

Collège
Malgré d’intenses efforts de communication relayés par des médias complaisants, la vitrine de cette rentrée 2022 n’est pas aussi brillante qu’annoncée dans les collèges de l’académie. Elle se fait « avec les moyens du bord » et quand on se penche dans l’arrière-boutique, le chaos n’est pas loin : postes non pourvus, enseignantes et agentes non remplacées, pôles médico-sociaux découverts, effectifs qui explosent, personnels de direction déjà maltraitants… N’oublions pas que cette rentrée s’effectue dans un contexte déjà connu depuis le mois de janvier : 84 emplois ont été supprimés dans l’académie de Créteil. Le SNES-FSU dénonce le fait que des collégiennes se retrouvent sans affectation au collège. Chaque élève a le droit de s’inscrire dans son établissement de secteur. Les DSDEN ont volontairement minoré les places pour économiser des moyens : cela n’est pas acceptable.
Le SNES-FSU soutient d’ores et déjà les établissements mobilisés (collège Isssaurat à Créteil, collège Cotton au Blanc-Mesnil, collège Gabriel Péri à Aubervilliers, collège Elsa Triolet à Saint-Denis entre autres). En organisant des AG de S1 dans les trois départements la semaine dernière et en étant présent aux rassemblements devant les DSDEN, le SNES-FSU est à l’initiative pour créer les conditions d’un élargissement de ces mobilisations grandissantes.
Tout indique que le quinquennat Macron 2 sera celui d’une grande réforme du collège. Dès le mois de février 2022, une tribune signée par la députée LREM Anne-Christine Lang jetait déjà les bases d’une réforme de grande ampleur : primarisation du collège, unification des corps premier et second degré, augmentation du temps de travail à travers le funeste « pacte », polyvalence … Le candidat Macron y ajoutait plus tard le démantèlement du collège unique avec une orientation vers l’apprentissage dès la 5e : une nouvelle machine de tri social, à l’image de la réforme du lycée, visant l’employabilité plutôt que l’émancipation de toutes. Il s’agit en fin de compte de décloisonner l’école et de faire la part belle à l’entrisme de toutes sortes d’associations aux intérêts privés, principalement dans les champs d’orientation et des compétences psycho-sociales. Les premiers pas du nouveau gouvernement viennent confirmer ses signaux forts, à l’image de l’expérimentation évoquée d’une demi-journée hebdomadaire consacrée à l’orientation dès la classe de 5e.
Le SNES-FSU continuera à s’opposer fermement au projet de démantèlement du collège unique et à la casse du statut des personnels d’enseignement et d’éducation. Le SNES-FSU rappelle que les évaluations nationales de 6e, iniques et inutiles, sont une pratique qui vise à déposséder les professeures de leurs métiers. C’est ainsi que le SNES-FSU organisera courant mars 2023 un colloque sur le collège.
Cette rentrée sera aussi celle de la 4e vague de l’auto-évaluation des établissements. Le SNES-FSU, à travers les instances départementales et académiques, demande que lui soit transmise la liste des établissements auto-évalués pour l’année scolaire 2022-2023. En parallèle, de grands débats vont semble-t-il être organisés. Le processus est identique : il s’agit de laisser penser aux collègues qu’ils peuvent être entendus alors même que tout questionnement sur les moyens est considéré comme hors-sujet, comme la consultation organisée l’année dernière par le SNES-FSU Créteil l’a démontré.
Le SNES-FSU continuera d’informer les collègues, via des notes, publications ou stages sur ces dispositifs directement importés du nouveau management public et sera force de proposition afin d’adapter la riposte en fonction des contextes locaux.

Lycée, réforme du lycée, baccalauréat
La rentrée s’effectue en lycée dans des conditions dramatiques. La crise de recrutements touche toutes les catégories de personnels en raison de condition d’exercices peu attractives : enseignantes mais aussi assistantes sociauxales, infirmieres, psyEN, AESH, ATTEE dont le Conseil régional ne semble pas mesurer l’importance. Leur absence met en péril le bon fonctionnement des établissements et la vie de la communauté éducative tout entière. L’absence de nombreux personnels contredit les discours du ministre et le satisfecit du recteur.

Les effectifs dans les classes de STMG ont explosé à cette rentrée malmenant des élèves qui ont des besoins particuliers. Les modalités d’orientation, le manque d’investissement sur la voie professionnelle rendent le choix de la STMG de plus en plus fréquent ces dernières années, mais les conditions d’accompagnement des élèves qui intègrent ces filières sont indignes du service public. Ces sureffectifs ne permettent pas aux élèves d’être accompagnées efficacement et épuisent les enseignantes.
Dans cette filière, les élèves sont également pénalisées par la pénurie d’enseignantes en éco-gestion : dans cette discipline, des postes sont non pourvus dans quasiment tous les lycées. Les élèves concernées perdent 10h d’enseignement par semaine.
Le SNES-FSU devra tout au long de l’année ramener sur le plan médiatique la question des classes sans profs et devra obtenir une mesure compensatoire pour les élèves qui passeront le bac après avoir été privées de professeure plus d’un tiers de l’année.

Les annonces du maintien des épreuves de bac en mars sont une preuve de plus que le changement de ministre n’est qu’une façade et que la réforme Blanquer va continuer à faire ses dégâts : le retour de toutes les épreuves de bac en juin doit être martelée, pétition, communication, modèle d’adresse aux IG, aux députés et de motion de CA... et quelle que soit la date des annonces concernant les allègements de programmes doivent être faites dans le mois de septembre, faute d’avoir été faites au début de l’été quand les professeures en avaient besoin pour préparer leurs cours ! Les aberrations de la réforme Blanquer doivent prendre fin (calendrier des épreuves mais aussi choix puis abandon des spécialités, épreuves et programmes vides de sens).

Les collègues sont encore marquées par la désorganisation du SIEC dans la gestion des épreuves du bac de la session de juin/juillet dernier : convocations multiples, journées à rallonge, jurys défaillants. La rentrée n’est pas plus rassurante, puisque de nouvelles convocations arrivent pour évaluer les épreuves de remplacement (réunions et journées de corrections s’enchaînent à nouveau).
Les locaux des lycées dans l’académie sont insuffisants ou dégradés. Le SNES-FSU Créteil se bat, via le CHSCT et le CIAEN, pour dénoncer les conditions indignes d’enseignement dans les lycées surchargés ou vieillissants, pour alerter sur les conditions de sécurité, notamment dans les lycées en cours de rénovation où la région est incapable d’assurer des travaux sans malfaçon ou d’associer les usagers pour tenir compte de leurs besoins. Ceci doit être aussi porté au niveau national : nos collègues, nos élèves ne travaillent pas dans de bonnes conditions.

Emploi
Au fil des ans les conditions de rentrée se dégradent pour les personnels ; nous constatons une aggravation depuis la mise en place de la transformation de la fonction publique. C’est la cacophonie en ce qui concerne les affectations :
des personnels contractuels sont affectées avant des titulaires, et pas qu’en sud Seine et Marne !
De nombreux TZR sont en attente d’affectation, d’autres ont été affecté•es hors de leur zone sans arrêté, d’autres sont désaffectées du jour au lendemain…
Les droits des personnels sont bafoués, ce qui occasionne anxiété et questionnement de leur devenir dans l’Éducation nationale. En effet, nous recevons un nombre accru de demande de disponibilités mais surtout des questions nombreuses sur les moyens de quitter l’Éducation nationale (démission et rupture conventionnelle). Par ailleurs, en cette rentrée, encore plus que les années précédentes, de nombreux personnels nouvellement nommées dans l’académie n’ont pas pris leur poste. On est très loin de la rentrée décrite par le nouveau ministre.

Secteur femmes
Depuis plusieurs années, le SNES-FSU Créteil dénonce la discrimination que subissent les femmes non titulaires en CDD, dont le Rectorat refuse de renouveler le contrat lorsque leur CDD s’achève pendant leur congé-maternité. Les conséquences de cette rupture de continuité des contrats étaient parfois lourdes : difficulté à trouver un poste en cours d’année, report voire interruption du décompte des 6 ans ouvrant le droit à la CDIsation...
Lors de la négociation des plans égalité professionnelle, le SNES-FSU Créteil avait proposé qu’y soit inscrite la prolongation du contrat de toutes les femmes contractuelles en CDD en situation de grossesse, d’au moins la durée de leur congé-maternité et pour l’année scolaire en cours à l’issue de celui-ci. Cette proposition n’avait pas été retenue.
Le SNES-FSU Créteil a alors décidé de saisir la Défenseuse des droits sur cette question et en a informé le Rectorat. Il a fallu attendre le 8 juillet 2022 pour qu’enfin, le Rectorat s’engage à proposer un renouvellement de contrat à une collègue d’éco-gestion en congé-maternité qui nous avait sollicitées. Et ce n’est que le 2 septembre, après plusieurs relances, que la collègue a enfin reçu un contrat !
En cette rentrée, les militantes du secteur Femmes sont très préoccupées par la récurrence des discours tenus dans les établissements et au rectorat sur les tenues vestimentaires des jeunes filles (jupes trop ou pas assez longues, crop-tops, bretelles de soutien-gorge apparentes...). À cela s’ajoutent les propos du Recteur de Créteil lors de l’accueil institutionnel des stagiaires qui, dans une approche infantilisante, a précisé que les tongs, les strings ou les débardeurs n’étaient pas appropriés pour des enseignant•es. Il est regrettable que les vêtements prennent plus de place dans le discours d’un recteur que les postes vacants, le peu d’attractivité du métier ou l’explosion des effectifs par classe.
Face aux récents changements législatifs sur la question de l’interruption volontaire de grossesse dans un certain nombre d’États de l’autre côté de l’Atlantique comme en Europe, le SNES-FSU Créteil apporte son soutien aux femmes privées du droit de disposer de leur corps comme elles l’entendent et déplore un grave retour en arrière.
Depuis sa création en 1956, le Planning Familial lutte pour assurer à chacun•es des droits fondamentaux en matière de reproduction et de santé sexuelle. Le Planning a toujours œuvré pour une inclusivité et un accès garanti et toujours plus étendu aux soins, conseils, moyens, qui touchent à ces droits. C’est pourquoi il nécessite notre soutien inconditionnel face aux attaques de l’extrême-droite qui visent, in fine, à mettre fin aux subventions dont il bénéficie.

Nous continuerons cette année à lutter contre les violences sexistes et sexuelles au travail (VSST), notamment par des interventions lors des stages syndicaux du SNES-FSU Créteil et par notre présence militante lors des réunions du GT Égalité Pro. Pour un meilleur accompagnement des collègues, nous avons mis en place une permanence téléphonique. Le secteur sera désormais joignable au 06 98 81 21 22. L’ensemble des militant•es permanencier•es sera également sensibilisé sur cette question afin que les collègues qui nous sollicitent soient accompagnées au mieux dans leurs démarches.

Non-titulaires
Dans un contexte de pénurie d’enseigantes, cette rentrée est plus que jamais aberrante pour les non-titulaires de l’Académie de Créteil. Des CDD à l’année ont davantage été renouvelés, mais les conditions d’emploi restent encore trop précaires pour permettre aux collègues d’assurer dignement leurs missions et aux établissements de fonctionner normalement. Les recrutements d’enseigantes ne sont pas à la hauteur des besoins de notre académie. Notre section académique réaffirme ses mandats pour défendre les droits des non-titulaires, mais aussi éviter que la généralisation de la contractualisation ne devienne bientôt le moyen de détruire le statut de fonctionnaire. Le SNES-FSU Créteil revendique :
l’augmentation des postes au concours et le recrutement des listes complémentaires pour éviter le recours accru aux non-titulaires ;
le passage en année de stage de toutes les collègues non-titulaires en poste et au chômage avec au moins trois ans d’ancienneté, sans condition de nationalité ;
le strict respect des textes réglementaires notamment pour éviter que les non-titulaires soient employées comme remplaçantes polyvalentes aux dépens des professeurs titulaires et de la fonction enseignante plus généralement ;
une grille indiciaire nationale fondée sur la grille académique la plus favorable, pour éviter la concurrence entre rectorats et réduire le recours à la contractualisation comme outil d’austérité budgétaire ;
la revalorisation immédiate de tous les indices pour compenser l’inflation et les prix artificiellement élevés de l’énergie et du carburant ;
l’amélioration des conditions d’emploi et de travail, alors qu’aujourd’hui la grande précarité des non-titulaires en pousse certaines dans l’irrégularité de séjour et ou dans la dépendance financière vis-à-vis de leurs proches, quand d’autres font quatre heures de trajet par jour ou sombrent dans la maladie suite à des affectations inadaptées ou au manque de soutien de leur hiérarchie.
A l’heure où un nouveau « pacte » sera bientôt négocié avec la profession, le SNES-FSU annonce qu’il s’opposera fermement à toute mise en concurrence des personnels, des statuts et des établissements, afin de défendre un service public de l’Éducation nationale de qualité sur l’ensemble du territoire.

Psy-EN, orientation
Après deux années sous covid, cette rentrée dans un contexte « ordinaire » aurait pu se passer de manière satisfaisante si le rectorat et le ministère y avaient mis les moyens humains ! Dans les CIO, une quarantaine de postes font défaut et la moitié des CIO du 93 sont sans direction, car postuler sur un poste de DCIO, c’est perdre la prime de fidélisation 93 ! Sept CIO sont en mode autogestion avec cumul de missions pour les équipes ! Après leur déménagement dans des locaux provisoires, les personnels du CIO d’Aulnay-sous-Bois subissent les conséquences désastreuses du déménagement et du manque de personnel. Les personnels administratifs, notamment, sont toujours déplacés pour défaut de vaccination et ne sont pas remplacés. Concrètement, le rectorat fait des économies sur le dos des CIO, avec le manque de recrutement des personnels remplaçants, constat fait sur le bilan social. Actuellement, un certain nombre de collèges et lycées ne sont pas couverts, faute de PsyEN. C’est le vide qui s’organise pour mieux faire entrer des intervenants extérieurs sur l’orientation, et confier aux enseignantes et CPE certaines missions des PsyEN. L’administration compte sur une couverture par « redéploiement », ou des intervention en « brigades », le SNES-FSU s’y oppose !

De plus, les élèves sans affectation ou arrivant dans l’académie, en attente de places, affluent dans les CIO. Trois semaines après la rentrée, il manque encore des places en collège et en lycée, aussi bien en classe banale que dans des dispositifs spécifiques (ULIS, UPE2A). L’administration compte sur quelques places qui pourraient se libérer, sur la lassitude ou sur la résignation des familles. Il est grand temps de mettre les moyens pour scolariser rapidement toutes les élèves !

Le 29 septembre, les PsyEN du SNES-FSU seront dans l’action pour les salaires mais aussi auprès des psychologues de tous les secteurs pour une mobilisation unitaire.
Le SNES-FSU appellera les PsyEN à se mobiliser en octobre pour obtenir un plan de recrutement.

Entrée dans le métier
Avec la mise en place de la réforme de la formation initiale et des concours en 2022, l’affectation des stagiaires en académie puis en établissement s’est avérée être un véritable fiasco. Nationalement, un nombre incalculable de stagiaires a formulé des demandes de révisions, alors que le ministère semble avoir négligé la prise en compte de nombreux documents et éléments de situation personnelle de manière aléatoire au moment des affectations. Le tout, en refusant de communiquer le moindre barème malgré des demandes répétées des lauréates.

A Créteil, les affectations n’ont pas été plus sereines : les stagiaires ont été confrontées à des plateformes hors-service au moment de formuler leurs vœux ou de connaître leur affectation définitive, à des gestionnaires absolument injoignables, ainsi qu’à un très mauvais calibrage des berceaux – notamment temps-plein suite à la réforme. Conséquence de l’impréparation du rectorat : la majorité d’entre elles et eux a connu son affectation – parfois via le SNES-FSU Créteil – bien après la fermeture estivale des établissements scolaires et n’a pas pu connaître ses classes et niveaux pour se préparer sereinement à la rentrée.

Aux côtés des stagiaires, les militantes du secteur Entrée dans le métier, ont assuré une permanence tout l’été et ont veillé non seulement à les informer sur le fonctionnement des affectations, mais également à faire remonter les situations particulières au rectorat – visiblement dépassé par la mise en place de la réforme. Ce sont ainsi de nombreux.ses stagiaires qui, accompagnées par le SNES, ont pu bénéficier d’une révision d’affectation, d’une quotité conforme à leur situation, ou simplement pu être mises en contact avec leur établissement via les S1, qui étaient parfois les seules à même de les rapprocher de leur tuteurtrice ou de leur équipe avant la rentrée.

Le SNES-FSU Créteil continue d’intervenir auprès du rectorat aux côtés de stagiaires, notamment CPE, affectées sur plusieurs établissements : outre une année de stage à temps plein inadmissible, les lauréates sont aussi condamnées à une instabilité permanente et à un écartèlement entre deux établissements… sans que le rectorat ne semble voir le problème !

De leur côté les étudiantes contractuelles alternantes et les AED en pré-professionnalisation ont également pu, grâce à l’intervention du SNES-FSU Créteil, avoir connaissance de leur affectation dès juillet… et être mises en contact avec le S1 de leurs établissements déjà fermés pour l’été.

Les entrantes dans le métier affectées à Créteil se sont massivement tournées vers le SNES-FSU Créteil pendant les congés d’été avec des centaines de mails et d’appels auxquels ont répondu les militantes. La syndicalisation s’en ressent mais doit continuer de progresser. L’engagement du SNES-FSU Créteil doit se poursuivre auprès d’elles et eux dans les sections d’établissements : pour maintenir un syndicalisme offensif et de masse, il est essentiel de transmettre aux jeunes collègues la culture syndicale et de leur démontrer l’importance de l’organisation collective.

Le SNES-FSU doit mobiliser pour rétablir la transparence sur l’affectation des stagiaires à l’inter comme à l’intra, exiger l’abrogation de la réforme des concours et la remise à plat de l’entrée dans le métier. Dans une période où l’inflation paupérise les stagiaires qui éprouve de vives difficultés à se loger et commencent à 1,1 SMIC et dans la perspective des élections professionnelles, le SNES-FSU doit communiquer et faire campagne auprès des entrantes dans le métier et du ministère avec ses mandats concernant le rattrapage salarial et la revalorisation du métier en exigeant notamment :
la création d’une nouvelle tranche de l’indemnité de résidence pour les zones immobilières tendues (en fixant un pourcentage qui pourrait être de 15%) ;
une augmentation de 20 % de la valeur du point d’indice et le relèvement de 70 points de toute la grille indiciaire ;
la reconstruction des grilles indiciaires avec un début de carrière à 2 SMIC, soit 2658 € net mensuel ;
le recrutement par la seule agrégation revalorisée ;
la diminution de la durée des échelons.

Retraitées
Les retraitées de l’académie de Créteil prennent acte de l’augmentation de leur pension de base de 4% mais remarquent qu’elle ne comble pas le déficit de leur pouvoir d’achat, amputé du fait de l’inflation galopante et qui concerne particulièrement les produits alimentaires frais et de première nécessité. Elles et ils continueront donc à réclamer une revalorisation, d’autant plus que les retraites complémentaires ne sont pas concernées et que depuis de nombreuses années, leurs pensions se sont érodées.

Elles et ils s’inquiètent également du fait que le ministre des solidarités a clairement exprimé son intention de piloter les problèmes du vieillissement de la population uniquement par le biais du PLFSS et semble avoir renoncé à toute loi « Grand Âge », alors que c’était une promesse du Président de la République (interview de Jean-Christophe Combe, ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées dans le Monde du 18 août 2022). Il prend ainsi la même position que Mme Bourguignon avant lui. La promesse de la création de 50 000 postes de soignantes reste très insuffisante et l’idée d’une « grande conférence nationale » consacrée à la lutte contre la perte d’autonomie semble jeter aux oubliettes les nombreux rapports et missions flash depuis 2018 (Fiat/Ibarra, Libault, etc...) qui vont tous dans le même sens, à savoir mettre en évidence les besoins de 300 000 créations postes sur le secteur pour augmenter le ratio de personnel et pallier les nombreux départs en retraite des années à venir.

Ils et elles rappellent également leur opposition au démantèlement des services publics nécessaires à la population, éléments importants de réduction des inégalités.

Sur tous ces sujets, les retraitées de Créteil seront toujours prêtes à se mobiliser et ils et elles seront présentes le 22 septembre avec les soignantes et le 29 septembre avec l’ensemble des actifs et des actives.

Élections professionnelles
La rentrée 2022 aurait dû être l’occasion, pour l’État, de lancer les opérations des élections professionnelles 2022. En effet, les collègues ne sont pas encore informées officiellement de la tenue de ce scrutin. Or, les cheffes d’établissement n’ont très majoritairement même pas évoqué l’approche du scrutin, qui se déroule pourtant dans moins de trois mois. La FSU doit dénoncer cette nonchalance des pouvoirs publics. Elle doit affirmer que l’État cherche, en ignorant le scrutin, à faire baisser la participation électorale et à décrédibiliser les organisations syndicales, et particulièrement la FSU elle-même, première fédération de l’Éducation.

Action
Le contexte des élections professionnelles rend difficile la construction d’un travail intersyndical dans une période pourtant charnière pour le mouvement social. Les luttes autour des salaires risquent de s’accélérer avec l’arrivée de l’hiver, et si la journée de grève du 29 septembre est un premier pas, il est indispensable de construire un plan d’action à plus long terme pour arracher aux employeurs des augmentations de salaires qui permettent de faire face à l’inflation. Les premières annonces autour de la réforme des retraites renforcent ce besoin. La FSU doit être à l’initiative d’intersyndicales nationales interprofessionnelles pour préparer ces luttes.

La médiatisation des postes non pourvus aux concours et du manque d’enseignantes, le recrutement d’urgence de non-titulaires mis devant les élèves après une formation indigente, les postes restés vacants constituent autant de leviers pour lancer la mobilisation pour la grève du 29 septembre. L’augmentation de 3,5% de juillet est loin de compenser l’inflation qui va s’inscrire dans la durée. De plus, il est nécessaire de rattraper la perte de pouvoir d’achat et une nette amélioration de nos conditions de travail. L’augmentation de 3,6 milliards du budget de l’Éducation Nationale annoncée par le gouvernement n’est pas à la hauteur. C’est un choc d’attractivité que nous devons obtenir en construisant une mobilisation massive. Il en peut être question d’attendre la rentrée 2023 avec des contre-parties modifiant nos statuts comme l’a annoncé Macron.
L’enjeu est important : nous ne pouvons accepter deux statuts ; un pacte pour les entrantes dans le métier face au statut de fonctionnaire. Notre engagement dans la grève du 29 doit marquer le début de notre campagne pour les élections professionnelles.

Le SNES estime que sous couvert d’une « revalorisation », les projets Macron-Ndiaye conduiraient à une nouvelle organisation de l’école, territorialisée et moins coûteuse, et feraient exploser toutes les garanties encore existantes pour les personnels et les élèves. Un tel système impliquerait une déclinaison locale du statut et pousserait à un enseignement différencié en fonction du contexte local. De telles mesures ne pourraient aboutir qu’à la remise en cause du cadre national de l’école et du statut des enseignantes. C’est pourquoi, le SNES se prononce pour le retrait intégral du projet Macron-Ndiaye d’ « école du futur ».

Le président Macron a annoncé l’organisation de débats dans les établissements, sur volontariat, autour du futur pacte enseignant. Il est certain que les conclusions de ces réunions sont écrites d’avance. Par conséquent, le SNES-FSU appelle les personnels à ne pas y participer et à boycotter ces débats. Il met à disposition des S1 des argumentaires pour convaincre les collègues de boycotter et, s’ils n’y parviennent pas, pour alimenter les comptes-rendus des réunions.

Le SNES-FSU se mandate pour que la FSU participe à la manifestation proposée par la NUPES, le dimanche 16 octobre 2022, si elle peut participer à la construction de l’appel et y défendre ses mandats.

Les grèves ont été nombreuses depuis la rentrée dans l’académie de Créteil, sous des motifs variés. Dans le 93, les lycées ont été particulièrement mobilisés contre la hausse des effectifs en 1re STMG. Dans le 94, c’est l’explosion des effectifs en collège qui a entraîné les personnels à se mobiliser. La brutalisation du néomanagement public et le refus de la hiérarchie de gérer ces conflits provoquent aussi des mobilisations dans toute l’académie. Le SNES-FSU Créteil soutient les personnels en lutte et appelle à les généraliser pour des moyens nécessaires, la baisse des effectifs par classe et une véritable revalorisation de nos métiers. Il appelle à la grève le mardi 20 septembre 2022 et propose aux établissements en lutte de se rassembler au rectorat de Créteil.

Le SNES-FSU Créteil appelle à participer à la manifestation organisée à Paris par le collectif « Avortement en Europe, les femmes décident » dont la FSU est partie prenante, le mercredi 28 septembre à 18h30, Place de la Bastille à Paris, pour la journée mondiale. Le SNES-FSU se mandate pour que la FSU participe aux actions qui seront organisées le vendredi 25 novembre 2022, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Il met en débat, au sein de ses instances, un appel à la grève nationale sur cette journée.

Le SNES-FSU dénonce la tentative d’intimidation contre l’exercice du droit syndical envers Kaï Terada, militant SUD-Education, co-secrétaire départemental des Hauts-de-Seine qui enseigne les mathématiques au lycée Joliot-Curie de Nanterre et qui a été suspendu de ses fonctions pour 4 mois sans qu’aucun motif ne lui ait été notifié. Le SNES-FSU ne peut accepter la multiplication des mutations dans l’intérêt du service, déjà utilisées l’an dernier contre des enseignantes dans l’académie de Créteil et dont se sert l’administration pour étouffer et réprimer le mouvement syndical. Il soutient l’appel à rassemblement du 13 septembre 2022 à la DSDEN 92 et soutiendra les suites décidées par l’intersyndicale 92.

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